Le pain-parole – Chronique d’Emmanuel Godo du mercredi 27 mars 2024.1
« Combien de livres, à peine ouverts, sont-ils déjà mangés, prédestinés à l’oubli ? On leur prête un peu de notre inattention qui est, en ces temps de vie défaite, une sorte de force affaissée que nous dissipons à foison comme poignées d’argent à travers la fenêtre. Et il y a des livres qui nous rappellent que nous ne sommes pas seuls à être tisonnés comme une même braise, depuis des siècles. Ceux-là, on les lit le cœur et l’esprit tambour battant, en bénissant le démon du grenier de nous avoir fait naître si mal-embouchés au clairon de l’époque.2
Dans Témoigner pour les Juifs (Parole et Silence, 2024) de Jacqueline Cuche, on peut redire, sous la lumière de Péguy, sans avoir à affronter les injures maquillées en doutes, que l’on marche avec les Juifs, parce qu’avec eux, on peut être chrétien comme on veut l’être, dans la tension intranquille que résume l’écrivain Schalom Ben-Chorin : « La foi de Jésus nous unit. C’est la foi en Jésus qui nous sépare » (Mon frère Jésus, Seuil, 1983). Chaque page de ce livre nous redonne le désir de veiller, au sens du psaume 121 : « Il ne dort ni ne sommeille le gardien d’Israël. » Tant que la source juive fera vibrer notre parole, il nous restera une chance de ne pas être vaincus par les ténèbres et leur cohorte doucereuse.3
Et que dire du livre de Marie Balmary, Ce lieu en nous que nous ne connaissons pas. À la recherche du Royaume (Albin Michel, 2024) ? Nous nous y redécouvrons en recherche, assoiffés, requis par l’ouverture du croire. Défiant à l’égard de tous les pièges que nous tend le savoir verrouillé en héritage, toutes ces fixations du sens sur du définitif, ces bornes dont la pensée s’encombre pour ne plus être aiguillonnée, relancée par le vif de la question.4
Marie Balmary – comme ce nom est beau à prononcer, ce tangage, ces premiers pas de danse, ce début de chant venu d’une langue connue-inconnue ! – cite au seuil de son livre cette pensée du traité Meguila du Talmud : « Tout homme qui renie l’idolâtrie est un juif. » L’idolâtrie, ce tombeau de la pensée qui demande notre soumission, ce catafalque où la vie vient essouffler son feu et le nôtre.5
Marie Balmary relit des récits que nous croyons parfaitement connaître, les noces de Cana, la parabole des talents, l’histoire de Marthe et Marie, de Lazare, du jeune homme riche. Le Notre-Père, aussi, le geste du pain rompu. Elle regarde, écoute, soulève le voile des mots, des traductions fautives. Et ce qui se laisse entrevoir, alors, n’est pas une statue jetée le nez dans la poussière, une tradition au cou brisé, un piédestal en miettes, mais plutôt un horizon clarifié, un mouvement redonné, un commencement ressaisi dans l’éclat, intact, du commencement : une parole, vivante, nourricière, toujours en avance sur nous – comme un appel.6
Que s’est-il passé à Cana ? Un évènement dont on pourrait disserter jusqu’à la fin des temps en épuisant le vin de toutes les jarres ? « À Cana, l’évangéliste Jean ne nous raconte pas ce qui est humainement possible, il nous fait changer d’étage et nous emmène dans la force mystérieuse des relations, l’endroit où le savoir cesse, où il s’agit d’une tout autre dimension, celle de la relation de confiance. » Le vin miraculeux ? De l’eau donnée et reçue dans la confiance fraternelle. C’est cela le prodige, à jamais devant nous.7
Et les talents ? Le maître n’est pas le grand œil qui vient vérifier les comptes, mais le souverain qui veut que nous soyons souverains à notre tour : souverainement chevillés au prochain. Impossible de tricher avec cette souveraineté-là. Celui qui oublie de croire et qui enferme l’autre dans du prévisible, du déjà lu, élude le risque et la splendeur de la rencontre. Celui-là se condamne à être le mauvais serviteur.8
Tel est le pain dont le Notre-Père fait entendre le désir, ce pain que Simone Weil qualifiait de « surnaturel », le pain-parole qui nous permet « de rendre vie à nos relations », écrit Marie Balmary, en faisant remarquer que ce que le Christ nomme « ceci » dans « ceci est mon corps » n’est pas le pain en tant que tel mais l’ensemble : « Pain brisé, donné et reçu par les disciples ».9
Le texte biblique n’a jamais dit que « tout est possible à Dieu », il dit : « Auprès de Dieu, tout est possible », ce qui n’est pas la même chose. Là où la première traduction construit une idole toute-puissante qui pétrifie – et qu’il est si facile de démentir en convoquant comme une preuve le réel –, la seconde donne confiance, rend libre et, littéralement, engendre – d’un « engendrement divin » qui « nous ouvre à ce qui nous est le plus vital pour vivre ici : la fraternité envers tous ».10
Lire la Bible comme un texte vivant, c’est sentir se frayer en nous des passages. Vers de l’inconnaissable qui ne nous égare pas mais qui, au contraire, nous remet sur le chemin de l’homme.11
- Encore un bien bel article relatif au dernier livre de Marie Balmary. J’ai profité de la liberté d’accès offerte par « La Croix » entre les deux tours des législatives pour en faire un billet !… Le lien vous conduira sans doute vers un texte à nouveau réservé aux abonnés. J’espère que ce modeste abus sera bien compris, et compensé en comprenant que mon soutien (aussi inconditionnel que désintéressé) à Marie Balmary va dans le bon sens … Encore merci Monsieur Godo. ↩︎
- Effectivement, l’expérience Book nécessite un peu plus d’attention qu’assister passivement à la grande messe odieuse-visuelle, désormais permanente.
« Il est possible que le livre soit le dernier refuge de l’homme libre. Si l’homme tourne décidément à l’automate, s’il lui arrive de ne plus penser que selon les images toutes faites d’un écran, ce termite finira par ne plus lire. » ↩︎ - J’ai bien entendu conservé ce paragraphe, bien que je ne connaisse ni ce livre, ni son auteur, ni l’écrivain cité par Emmanuel Godo. C’est une excellente introduction à ce qui s’ensuit : tout simplement parce que Marie Balmary a largement puisé à la « source juive », qu’elle s’inspire de ses méthodes de lectures plurielles, parce qu’elle « campe dans la Genèse », … ↩︎
- C’est peut-être bien cela le « miracle Balmary » (elle me pardonnera … !) : nous remettre en recherche avec elle, avec d’autres, à propos de ce que nous croyions « savoir ou avoir compris » … Elle réinjecte de la vie dans des textes moribonds à force d’avoir été traduits approximativement, parfois (souvent !) même inversés, à force d’avoir été rabâchés sans être librement questionnés. Elle ouvre des portes et le « pneuma » souffle de nouveau où il veut. Elle rétablit un courant d’être …
« Il souffle où il veut, le souffle, et tu entends sa voix. Mais tu ne sais pas d’où il vient ni où il va ; ainsi de tout natif du souffle. » Jean 3, 8
[το πνευμα οπου θελει πνει και την φωνην αυτου ακουεις αλλ ουκ οιδας ποθεν ερχεται και που υπαγει ουτως εστιν πας ο γεγεννημενος εκ του πνευματος]
Elle ne nous assène pas ses réponses … « Marie répond rarement finalement. Elle lance des pistes. Elle déroule des chemins sur lesquels nous avançons ensemble. »
« Ouvrir Le Livre – Une lecture étonnée de la Bible » ↩︎ - Là, Emmanuel Godo vient de se faire une amie ! Comme je n’ai guère l’oreille musicale, le nom à lui seul ne me parle pas avec autant de force. Mais l’ensemble de l’œuvre sonne effectivement comme une invite à entrer dans la « ronde », dans une danse de liberté & fraternité … « dans le souffle et la vérité » [εν πνευματι και αληθεια] – Jean 4, 23. N’en croyez surtout pas un traître mot, lisez, vérifiez !
« L’idolâtrie … » : le monde moderne, loin d’en être sorti, idolâtre le pouvoir, l’argent, la technologie, la « croissance durable », « l’intelligence artificielle », le « transhumanisme », la « migration planétaire », …
En exergue de « Mensonge romantique et vérité romanesque » René Girard avait choisi cette phrase de Max Scheler : « L’homme possède ou un Dieu ou une idole. » … L’homme est plutôt possédé par ses nombreuses idoles. ↩︎ - Depuis « L’avenir d’une illusion », une certaine « tradition » prétend que la psychanalyse ne peut rien apporter de bon à quelque spiritualité ou religion que ce soit. Qu’en penser & qu’en dire … ? Peut-être de commencer par lire cet entretien : « Freud veut éveiller les hommes », et continuer par quelques livres de Marie Balmary – « psyahanalyste » – comme : « Le moine et la psychanalyste », « Freud jusqu’à Dieu », etc. Et vérifier chemin faisant qu’elle nous permet souvent de retrouver la « braise » dessous une épaisse couche de « cendre ».
Peut-être se rappeler aussi que Swami Prajnânpad – qui « n’était pas un psychanalyste pour des patients » – découvre dès 1925 les écrits de Freud à la bibliothèque de l’université de Bénarès où il enseigne, qu’il sera un des introducteurs de la psychanalyse (le « chaînon manquant ») en Inde, que trois « piliers » de l’adhyatma yoga (« destruction du mental » & mano nasha ; « purification de l’inconscient » & chitta shuddhi ; « érosion des désirs » & vasanakshaya) présentent une parenté certaine avec la psychanalyse, et pour finir que « Psychanalyse et sagesse orientale » de Daniel Roumanoff présente un tableau assez complet de cette étonnante fécondation croisée
… ↩︎ - Précision importante : « six vases de pierre, … contenant chacun deux ou trois mesures » correspondent pour les spécialistes à une fourchette de 480 à 720 litres … ! Assurément pas de quoi tenir « jusqu’à la fin des temps », mais largement de quoi poursuivre les Noces ! (Cf. Volte … Espace : à la bonne vôtre !).
Bref retour à la pépite (page 22 de Ce lieu en nous …) : « Car c’est bien de l’eau que les serveurs ont puisé dans les jarres, et non pas encore du vin. Cette eau ne devient vin que lorsqu’elle est portée à l’autre, ici le maître du repas puis le marié. C’est l’eau donnée avec confiance qui devient vin, non pas l’eau stockée dans les jarres, le vin apparaît dans l’eau portée à autrui, l’eau entrée dans la relation. C’est le vin de la confiance. »
Ce « changer d’étage » vient souvent conforter l’idée répandue qu’il s’agirait de s’élever, encore & toujours plus haut, pourquoi pas vers une « peak experience » … qui, avec un peu de chance, ne surviendra jamais ! La plupart des experts qui ont pigé le truc ont pourtant insisté sur le « caractère ordinaire », sur la triviale évidence de la « Vision », de l’éveil à notre vraie nature. « Satori, c’est gris » … L’éveil est une expérience de vallée, à ras les pâquerettes ! L’éveil consiste à retrouver le fondement, la profondeur, l’immensité intérieure que nous sommes, tous. ↩︎ - Un « … souverain qui veut que nous soyons – tous – souverains à notre tour … » ! Que voilà une denrée (!) rarissime ! Pas exclusive du christianisme bien entendu, puisque cet objectif se retrouve à la pointe de la démarche mystique de toutes les grandes religions. Mais ce trésor, le curé, l’évêque, Monsieur le Pape même en parlent-ils un tant soit peu régulièrement ? La presse dite chrétienne s’en fait-elle l’écho chaque semaine ? Trésor oui, mais pas « cerise sur le gâteau » ou « supplément d’âme » : qu’y-a-t-il de plus indispensable, de plus essentiel aujourd’hui à la survie de nos (dis)sociétés que d’établir ce « souverainement chevillés au prochain » ? Si nous persistons à demeurer de « mauvais serviteurs », à ne tenir aucun compte de l’interdit de « ne pas manger l’autre », alors nous sommes perdus. « Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots. » ↩︎
- Je reprends ci-dessous le commentaire n° 15 du billet « Les nourritures de l’âme » – suffisamment développé me semble-t-il pour que chaque lecteur se pose ses propres questions … et trouve ses propres réponses :
« τον αρτον ημων τον επιουσιον δος ημιν σημερον » – Matthieu 6,11
« Donne-nous aujourd’hui notre part de pain » pour Chouraqui, « quotidien » pour la plupart des traductions, mais aussi : « le pain nécessaire, le pain qu’il nous faut, le pain dont nous avons besoin ». Connaissons-nous si clairement, consciemment, ce « pain dont nous avons besoin » ? Est-il si étonnant que le pain « normal » ait prévalu, au moins dans la majorité des traductions sur le « Supersubstantialem » – suressentiel & surnaturel » ? Il semblait « si fort« , beaucoup trop « lourd » pour être « digéré », si bien qu’on a préféré l’enfouir, remettre – éternellement ! – sa consommation à … demain ! Heureusement qu’existent des creuseurs & découvreurs comme Simone Weil, Marie Balmary et Douglas Harding !
Cette expression d’un « pain » radicalement autre se retrouve aussi chez Aldous Huxley, dans ses « commentaires sur le Notre-Père » dans « Dieu et moi – Essais sur la mystique, la religion et la spiritualité ». Également dans le « Commentaire de l’Évangile » de Lanza Del Vasto. (A développer dans un autre billet). Et sans doute dans « En relisant les Évangiles » d’Arnaud Desjardins, mais ça reste à vérifier.
« Pain brisé – comme un symbolon –, donné – par Jésus – et reçu – et consommé – par les disciples » : cet ensemble est tellement évident que presque tout le monde passe allègrement à coté ! Ce « pain-parole qui nous permet « de rendre vie à nos relations » est de même surabondant & il fait cruellement défaut à la plupart d’entre nous … ↩︎ - [… παρα δε θεω παντα δυνατα] Matthieu 19, 26. Les dix traductions du Comparateur des Évangiles retiennent « à Dieu, pour Dieu, quant à Dieu », de même que les sept de EmciTvBible … Erreur provenant peut-être d’un respect excessif du parallélisme de forme avec la première partie de la phrase : « παρα ανθρωποις τουτο αδυνατον εστιν ». Et sans doute aussi d’une vue d’ensemble insuffisamment claire de notre autoportrait. C’est pourtant assez simple : certaines choses sont impossibles dans la zone périphérique « je suis humain » du dessin des deux liens ci-dessus ; le complexe corps & mental n’en a tout simplement pas la capacité. Alors que rien n’est impossible dans & pour le « Je Suis » central, espace d’accueil illimité & inconditionnel, capacité, contenance, … Esprit. La fraternité, notre « seul espoir », est-elle accessible aussi simplement & rapidement ailleurs que par cette « entrée principale » ? ↩︎
- Que voilà un beau résumé de la recherche de Marie Balmary : « Lire la Bible comme un texte vivant …nous remet sur le chemin de l’homme. » Il me semble que ça correspond d’assez près à mon retournement (!) d’un dessin du Chat : Qui a créé qui … ?
Cette phrase témoigne également de l’utilité des Ateliers Bible et Psychanalyse, de la nécessité d’en créer de nouveaux un peu partout … ↩︎
Cordialement
4 réponses sur « Le pain-parole – Emmanuel Godo »
Encore un fort et bel éloge de « sainte » Marie Balmary sur votre site, cher Jean-Marc. A quand l’ouverture d’un dossier de canonisation?
En conversant récemment avec l’un de mes amis théologiens qui a lu plusieurs livres de votre auteure préférée, je lui ai demandé comment il qualifierait celle-ci et sa pensée. Il m’a répondu que, pour lui, la pensée de M. Balmary s’inscrivait dans un courant qu’on peut nommer « hédonisme chrétien ». En effet, en relativisant voire en effaçant les thèmes du péché originel, de la faute (introuvable, celle-ci étant de l’ordre du « fait » et non de la volonté..), du mal radical (nul ne fait le mal volontairement), de l’expiation victimaire, de la rédemption messianique, et en féminisant l’univers de la Bible, M. Balmary ne révèle pas tant la vérité dont ce livre ou cette parole sont porteurs qu’elle ne les transforme selon une idée simple : Dieu est amour et veut partager cet amour avec les hommes en voulant leur bonheur. Une vision hédoniste de la foi en somme. J’ai trouvé cette idée fort pertinente et je crois qu’on peut effectivement dire que M. Balmary a tenu, avec son groupe de chrétiens, à valoriser l’idée de bonheur et à l’étendre à tout l’univers de la foi. Cela rapprocherait M. Balmary d’auteurs comme A. Comte-Sponville ou M. Onfray.
Qu’en pensez-vous?
Bruno
Bonjour Bruno,
Une nouvelle flèche du Parthe qui « rapprocherait M. Balmary d’auteurs comme A. Comte-Sponville ou M. Onfray. » !
Je n’argumenterai donc pas contre cette stupide provocation.
Un « théologien » dites-vous ? C’est-à-dire, en général, quelqu’un qui disserte longuement de ce qu’il ne connaît pas d’expérience. Pire, en général toujours, quelqu’un dont l’accumulation de savoir à propos de … permet de soigneusement tenir l’expérience à distance.
Eudémonisme plutôt que « hédonisme » à mon humble avis. Mais tous ces mots et vaines tentatives de classification sont tellement dérisoires. Voyez un peu dans quel 36° dessous est parvenu Michel Onfray à force de « philosopher » !
Pour la « canonisation » de Marie, il va sans doute falloir patienter un peu. Monsieur le Pape actuel et ses successeurs n’y seraient sans doute pas très favorables.
Mais, dans un registre grec antique, je la vois bien comme une synthèse des Charites primordiales, à la fois « Auxo (Celle qui fait croître) et Hégémone (Celle qui met en route) ».
Belle & bonne journée. Continuez d’apprécier la recherche de Balmary !
Je vois votre humeur maussade et je déplore votre ignorance.
Mon ami, que j’ai qualifié de « théologien », parce qu’il tient en haute estime cette matière que des auteurs comme Platon, Plotin, Proclus, saint Augustin, Grégoire de Nysse, Origène, Denys l’Aréopagite, saint Thomas et tant d’autres (excusez du peu!) ont qualifié de « science » en y consacrant leur vie, mon ami donc, est aussi particulièrement sensible à l’expérience spirituelle qu’il met toujours en avant, citant régulièrement saint Bernard : »Crois-moi, j’en ai fait l’expérience! ».
N’oublions pas une chose dans ces débats, c’est que si personne ne peut se prévaloir de la bonne et juste interprétation des textes bibliques, et même en s’appuyant sur une « expérience » subjective toujours sujette à caution, alors l’interprétation de M. Balmary ne vaut pas plus qu’une autre et ne saurait totaliser à elle seule le sens, qu’il soit obvie ou caché, de ce « Livre des Livres ».
Rendez donc, cher Jean-Marc, à César ce qui lui revient, et à Dieu, que vous croyez connaître, ce qui lui appartient et que ni vous, ni votre sagesse vedantique, ni M. Balmary ne peuvent s’accaparer.
Mais ce geste appelle une lucidité et une humilité que la pratique de votre voie semble d’autant plus ignorer qu’elle se croit vertueuse et pure.
A bon entendeur… Bruno
Bonsoir Bruno,
Pas d’« humeur maussade », juste beaucoup de travail de tous cotés … et quelques contrariétés.
Bon, si vous m’aviez dit clairement que votre ami était un théopraxien et pas un « théologien », je me serais sans doute moins énervé !
Vous fréquentez volte-espace depuis suffisamment longtemps pour savoir à quel point les logies m’emm… Ce qui importe c’est, appelez cela comme vous voulez, l’éveil, la réalisation, la transfiguration, … Le reste, tout le reste … aucun intérêt, une vaine perte de temps. Du « foin » comme disait l’autre …
Mais dans votre liste il y a bien évidemment du grain à moudre … De beaux témoignages du fait que « L’expérience religieuse est absolue ».
Les travaux de Marie Balmary n’ont aucune prétention à une interprétation définitive, ce qui serait le comble vu la méthode qu’elle préconise. Mais ils constituent des avancées remarquables … et qui commencent enfin à être un peu plus remarquées. Je l’en remercie comme je peux.
La Vision du Soi n’est ni « védantique » ni anti-védantique. Juste un très bon système d’exploitation pour faire tourner à peu près tous les « logiciels » spirituels. Comme Linux, il existe beaucoup moins bien, mais c’est plus cher !
La Vision du Soi permet de se rendre compte très clairement où se trouvent, non pas la vertu et la pureté, mais l’accueil inconditionnel, la fraternité, … l’amour & agapé. Pas dans la zone périphérique « je suis humain », mais au Centre. Une fois de plus, vérifiez !
Cordialement