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Ouvrir Le Livre – Une lecture étonnée de la Bible/2 – Marie Balmary & Sophie Legastelois

« Ouvrir Le Livre – Une lecture étonnée de la Bible », tel est le beau titre du livre de Marie Balmary (0) et Sophie Legastelois paru aux éditions Albin Michel le 6 octobre 2016.

Comme j’en ai fait une promotion éhontée avant même de l’avoir lu – une fois n’est pas coutume, mais il n’avait même pas paru – je commencerai par confirmer ici que ce livre rentre bien dans la catégorie des Vrais bons livres à lire et à relire … !

J’ajoute que, comme annoncé, cette « lecture étonnée » m’a tout d’abord « troublé » avant de « m’émerveiller » ¹ … d’où le délai important entre l’article initial et celui-ci & les suivants à propos de ce livre.

Troublé, parce que le décalage m’est apparu quelque peu excessif entre l’exigence envers le lecteur des livres précédents de Marie Balmary et la « facilité » de celui-ci. J’ai eu de prime abord l’impression, désagréable, de « déchoir », de quitter la catégorie, estimable entre toutes, des « happy few » qui sont parvenus à lire un livre de Marie Balmary au-delà du 1° chapitre, jusqu’au bout … une élite en somme !

A la première lecture je m’en voulais presque d’avoir ainsi promu ce qui m’est d’abord apparu comme un de ces faux livres qui pullulent aujourd’hui chez de nombreux éditeurs, et qui sont parfois tellement édulcorés, tellement creux, qu’ils sont réductibles à leur quatrième de couverture. Trop de chapitres trop courts sur des thèmes trop larges, des échanges de courriels, des promenades, quelques banalités familiales … : très loin d’un vrai livre, à des années-lumières des ouvrages précédents de Marie Balmary. Fort heureusement cette impression fausse n’a pas duré très longtemps.

Émerveillé ensuite, en secondes lectures, pour différentes raisons.

Parce que ce livre constitue d’abord une longue réponse parfaitement adaptée à la question d’une petite fille de sept ans, Mathilde, pas tout à fait au clair avec l’histoire du sacrifice d’Isaac … Un grand merci Mathilde².

« Le vieillard n’hésitera pas à interroger l’enfant de sept jours à propos du lieu de la vie et il vivra »

Évangile de Thomas, logion 4

Parce que, comme « Le moine et la psychanalyste », ce nouveau livre constitue une excellente entrée en matière au noyau dense de l’œuvre de Marie Balmary. Il est « frais », plaisant sans aucunement chercher à séduire, il donne envie d’aller plus loin en laissant le lecteur sur sa faim.

Il engage à se tourner vers les travaux antérieurs, certes difficiles, mais tellement éclairants. Lumineux même : quelle joie de dé-couvrir, par exemple, le sens de la joue « autre »³. Quelle joie de cheminer dans les langues anciennes, l’inconscient et les mots (& maux) d’aujourd’hui avec un « remorqueur » fiable, pour comprendre comment – et souvent pourquoi – le sens véritable s’est d’abord voilé et comment il est possible à chacun de nous de le retrouver, pour notre plus grand bonheur, individuel & collectif.

Parce que ce livre « rapide » est également cash ! La bonne direction est ainsi rapidement indiquée : « Va vers toi. » (Genèse 12,1). LA question : « Bonheur, es-tu là ? » est posée dès le chapitre 2. Les questions de l’éducation (chapitre 8), de la méditation (chapitre 10), de la mort (chapitre 14), de la domination et de la violence (chapitre 17) … sont abordées simplement & clairement, radicalement, sans évitement.

Cette forme d’une recherche dialoguée, dans l’amitié et la confiance, autorise des réponses brèves, particulièrement appréciées par Sophie & le lecteur … même si tous deux savent qu’ils en prennent pour de nombreuses heures (mois, années …) de lectures et études complémentaires. Et surtout, surtout, de transformation intérieure personnelle, d’intégration de ce que le Livre ré-ouvert par Marie Balmary en relation avec d’autres offre généreusement.

    • « … Je repose la joue gauche sur la table de nos discussions.
    • Il n’y a jamais eu de joue gauche.
    • Jamais ?
    • Jamais. » (Page 65)

Parce que la question du développement personnel qui semble au départ particulièrement intéresser Sophie est fermement & sereinement évacuée par Marie : nous sommes ici sur un tout autre plan, plus exactement à l’origine de tous les autres plans, à la racine de la relation, aux fondements de l’humain véritable, en l’image & la ressemblance.

Lorsqu’on essayait de l’amener sur ce terrain du développement personnel, Douglas Harding indiquait tout aussi fermement :

« My job is quite the opposite ».

Parce que« A cette question Marie ne répond pas. Marie répond rarement finalement. Elle lance des pistes. Elle déroule des chemins sur lesquels nous avançons ensemble. »

Oui, c’est particulièrement heureux que Marie Balmary n’adopte pas une posture de catéchiste, et qu’elle nous propose, seulement et simplement, de l’accompagner [ἀκολουθέω] !

Parce que« … notre livre est une expérience qui peut être racontée de plusieurs façons, je [C’est Marie B. qui écrit] vois en ordre ces images.

    • D’abord le chemin sans retour : on ne va pas revenir au point de départ. (4)
    • Ensuite la métamorphose : ici le carrosse de Cendrillon ne va pas redevenir citrouille, car Cendrillon découvre qu’elle est la princesse (5) attendue au palais.
    • Enfin, l’ouverture d’un autre espace, l’“en haut”, le vaste. (6)
    • Et puis peut-être – pour finir ? – la question du nouvel “être ensemble” que tout cela rend possible ? La célébration de cet être ensemble, princier. Éternel ? » (Page 243, chapitre « Barak : Bénir ».) (7)

Parce que … article à suivre !

Parce que … article à suivre !

Parce que … article à suivre !

Et aussi parce que … c’était Marie Balmary (8), parce que c’était moi !

&

Si vous hésitez encore à vous procurer cet ouvrage, les deux vidéos ci-dessous pourront vous aider à vous décider :

  • Version courte … mais déjà considérable :

Avez-vous bien regardé la courte vidéo ci-dessus ?

……………………………………………….. Avez-vous vu ce que vous voyez, ou avez-vous vous vu ce que vous voulez voulez voir ?

Avez-vous vu … notamment … que c’est un livre de notre ami José Le Roy, « Voir son visage originel », qui, à l’arrière plan, établit le contact, le lien, entre les épaules respectives de Sophie L. et Marie B. ? Étonnant, non (9) ?

 

  • Ainsi que Marie Balmary en dialogue avec Leili Anvar dans la Discussion du soir du 23 novembre 2016 sur France Culture :

 

Cordialement

 

0 – Sur volte-espace, tout ce qui concerne, de près ou parfois d’assez loin, l’œuvre de cette femme remarquable est accessible par l’étiquette Balmary Marie.

Rappel : la Première Personne compte toujours à partir de 0, moyen habile (upaya) de, notamment, transformer les groupes de quatre personnes en groupe de trois, de retrouver ce mode de relation plus véridique entre les personnes qui constitue le sujet de prédilection de Marie Balmary & de la Bible & de la Vision du Soi selon Douglas Harding. N’en croyez pas un traître mot, essayez, vérifiez !

¹ – Correspondance avec le logion 2 de l’Évangile de Thomas :

« Que celui qui cherche, soit toujours en quête jusqu’à ce qu’il trouve et quand il aura trouvé, il sera dans le trouble, ayant été troublé, il s’émerveillera, il régnera sur le Tout. »

Suite logique d’actions, aussi imparable que souvent négligée, oubliée … voire redoutée : chercher, trouver, être troublé, s’émerveiller, régner sur le Tout. De nos jours d’innombrables acteurs s’en tiennent soigneusement à la première étape … parce que, sans doute, c’est la meilleure pour le business as usual !

² -Un grand merci parce que figure-toi, Mathilde, que tu es loin d’être la seule à ne pas être au clair avec l’histoire du sacrifice d’Isaac. Grâce notamment à ta grand-mère la situation s’améliore lentement, mais, globalement, nous partons de très, très loin … du pays de l’Ogre. Et ce n’est nullement une question pour spécialistes & rats de bibliothèques ! Les implications pratiques et actuelles de cette vieille histoire sont immenses, importantes et urgentes. Il me semble ainsi que, par exemple, aucun des deux finalistes de l’élection présidentielle française de 2017 ne soit vraiment sorti du pays de l’Ogre … que Donald Trump se réjouisse même d’y demeurer …

Je suis désolé Mathilde de ne pas avoir de photo de toi à exposer ici. D’ici quelques années peut-être, tant il serait important, voire essentiel, que le chemin initié par ta grand-mère puisse perdurer … Sans vouloir trop te mettre la pression, sache que je compte sur toi, et que je ne suis sans doute pas le seul ! Bon sang ne saurait mentir : après tout ton prénom aurait pu également figurer sur la première de couverture de ce livre !

³ – Cette joue « autre » a notamment été abordée dans : « Les “bonnes nouvelles” de Marie Balmary », article ancien (2002) de la revue Vivre Sans Tête. Mais tout n’y est pas à jeter … !

Comment cela s’est-il passé pour moi ? D’abord lire cet épisode chez Balmary ou d’abord l’expérience de la Vision ? Je ne me rappelle plus, et finalement peu importe. Ce qui est génial aujourd’hui, c’est de disposer des deux : une expérience simple et transmissible facilement & une référence à un texte clairement décodé. Merci la vie !

L’hypothèse de cette joue « autre » est validée par chaque expérience du face à espace & chacune de ces expériences vient s’ancrer dans cette lecture renouvelée du texte anthropogène occidental majeur.

4 – Tout ce parcours n’est donc pas révolutionnaire ! Pareillement, la Vision du Soi ne vous conduira pas à tourner en rond autour d’un prétendu « maître » qui saurait mieux que vous ce qui est bon pour vous ! Dès le départ vous y êtes la seule autorité, et après quelques expériences vous serez un expert de la Vision.

5 – Cf. Eric Berne :

« Nous sommes tous nés princes et princesses ; les circonstances de la vie ont fait de nous des grenouilles et des crapauds, mais nous pouvons décider de redevenir princes et princesses, comme dans les contes ».

Cf. aussi « Et après les jeux ? »

6 – Comme l’écrit Sophie page 228 : « une sorte d’immensité intérieure ». Au-delà de l’exacte correspondance avec le titre français de ce qui est sans doute le meilleur livre sur la Vision du Soi, je souhaite redire ici à quel point les deux démarches – Marie Balmary/Douglas Harding – me semblent proches parentes.

7 – De fait personne n’est ici en train d’enfiler des perles en attendant des jours meilleurs : cette question de la possibilité d’un « nouvel “être ensemble” » n’a jamais été autant d’actualité en France qu’entre les deux tours de la présidentielle 2017 lorsque j’ai commencé à rédiger ce texte. Et tout autant dans le reste du monde … tout le temps.

Il est généralement constaté de manière désabusée que ce « nouvel être ensemble » n’est pas possible, pour des tas de bonnes & mauvaises raisons. Mais Marie B. et Douglas nous donnent des outils pour que çà le devienne. Il suffirait de les sortir de leurs caisses et de s’en servir … Surgit alors une tout autre question, des plus désagréables à entendre : le voulons-nous vraiment ?

8 – J’ai découvert cette femme remarquable et sa recherche dans le maître livre de Michel Fromaget « Corps, Âme, Esprit », une lecture conseillée par Arnaud Desjardins. J’ai grand plaisir à la voir citée de plus en plus, par Jean-Claude Guillebaud notamment, et à lire ses contributions à des ouvrages collectifs sur des questions importantes & urgentes. Vous pouvez à mon humble avis adopter à son sujet la position de Georges Brassens :

« Tout est bon chez elle, y a rien jeter,
Sur l’île déserte il faut tout emporter. »

9 – Alors oui, il y a d’autres livres en vue, puisque l’interview se passe dans une librairie : Yvan Amar, Jean-Yves Leloup, les trois merveilleux pavés de la collection Hermès, … Mais vous ne m’empêcherez pas de lire un signe dans cet entre-deux. Une histoire commune entre la recherche de Marie Balmary et la Vision du Soi est possible, et elle ne fait que commencer !

 

Par Jean-Marc Thiabaud

Jean-Marc Thiabaud, 65 ans, marié, deux fils, un petit-fils.
La lecture de "La philosophie éternelle" d'Aldous Huxley m'oriente précocement sur le chemin de la recherche du Soi.
Mon parcours intérieur emprunte d'abord la voie du yoga, puis celle de l'enseignement d'Arnaud Desjardins.
La rencontre de Douglas Harding en 1993 me permet d'accéder à une évidence que je souhaite désormais partager.

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