Voici mon autoportrait¹, Ce Que Je Suis vraiment !
Ma Véritable Nature, mon Visage Originel, …
C’est-à-dire, plus précisément :
- à la fois le Centre, le « Je Suis », …
- vers l’intérieur, l’espace vide, transparent, conscient, d’accueil illimité & inconditionnel, … le Contenant, … le mystère², d’où ce Je Suis advient, …
- et vers l’extérieur, tous les contenus, mon propre corps, les autres personnes, la nature, les constructions humaines, … tout l’univers … Ce que le zen résume par l’expression classique : « les dix mille choses ».
Ce qui est généralement appelé « egoportrait » (« selfie » en bon franglais) n’est qu’un portrait vraiment très, très incomplet, puisqu’il ne représente qu’un aspect très périphérique de son auteur, vu de l’extérieur, d’une longueur de bras généralement. Il ne concerne que la zone « je suis humain » du dessin, intéressante & précieuse certes, mais si limitée, conditionnée, instable, périssable …
Tous les problèmes générés à ce niveau là ne trouveront jamais de solution durable à ce même niveau. Comment pouvons-nous être fascinés à ce point par une image aussi secondaire, alors que la ressemblance constitue notre droit de naissance le plus absolu … ?³
J’ignore si c’est le premier, voire le seul, de toute l’histoire de l’art, mais c’est bien en tous cas l’auto-portrait d’Ernst Mach qui a permis à Douglas Harding de « … perdre la tête et de trouver un monde ! », ainsi qu’il le relate dans « Vision ».
Ernst Mach – Innenperspektive
Il est bien sûr nettement préférable de construire notre véritable auto-portrait en groupe, lors d’un atelier de Vision du Soi selon Douglas Harding, en l’affinant d’expérience d’attention en expérience, en l’intégrant de plus en plus profondément grâce au dialogue et à l’utilisation de citations spirituelles diverses.
Mais la seule façon de savoir si je dis vrai, c’est d’avoir l’audace de participer à un atelier. Et peut-être de commencer par dessiner – même mal, cela n’a aucune espèce d’importance – ce que vous voyez de vous-même, et seulement ce que vous voyez, comme Ernst Mach. Essayez !
Cordialement
¹ – Cet autoportrait s’avère bien plus complet que l’habituel égo-portrait : merci à l’Office québécois de la langue française pour cette superbe équivalence de l’envahissant « selfie » !
Il s’agit là d’une des nombreuses « cartes » (map) de Douglas, une carte maîtresse si j’ose dire. S’il est bon de se souvenir que les cartes représentant le territoire ne sont pas le territoire, cette « carte » est réellement ce que vous êtes vraiment, vraiment … Pour en être certain, il suffit d’en faire simplement & concrètement l’expérience, et de demeurer dans l’évidence … ce qui est parfois un tantinet plus difficile.
² – La flèche du dessin est parfois remplacée sur cette « carte » par le mot « mystère ». Quoi de plus mystérieux en effet que cette émergence de l’être à partir du « néant » … ?
³ – Une rapide référence à Genèse 1, 26 – 27, versets explorés notamment par Marie Balmary dans le chapitre quatre : « Où Dieu ne fait que la moitié de son travail » de l’ouvrage « La divine origine – Dieu n’a pas créé l’homme ».
Tout ce chapitre est à lire soigneusement – et toute l’œuvre ! – mais je retiens néanmoins cette citation :
« L’image est en nous sans nous, la ressemblance ne peut l’être qu’avec nous. »
Jean Kirchmeyer, « Dictionnaire de spiritualité »