Voici un nouvel emprunt et un (si) léger détournement d’un des dessins de ce formidable Philippe Geluck.(0)
Cette bande [strip en bon franglais] me semble extrêmement pertinente … mais à la condition expresse de la lire de bas en haut !
Dans le sens de lecture habituel, de haut en bas, nous sommes dans le récit « traditionnel », qui est au choix sujet de « foi », d’indifférence, de moquerie ou de critique féroce. Tout cela commence à devenir dramatiquement lassant, inutile, voire nuisible tant pour l’individu que pour les sociétés.
Le sens inverse, de bas en haut, j’insiste … ouvre un immense espace de libre interprétation pour la réalisation d’un homme véritablement humain, pour la prise de conscience que l’homme « unidimensionnel » corps & âme demeure dans un stade incomplet – larvaire, néoténique – de son développement et, plus exactement de sa dignité.¹
Je traduis en langage un peu plus « cash » afin d’être bien compris : vivre uniquement sur le plan du corps & mental ne sert qu’à engraisser le système social – Big Mother – et le sol des cimetières.² Ce n’est pas une « vie », c’est une « mort ».
Il existe quelques bons livres à lire sur le sujet ; ceux de Marie Balmary et de Michel Fromaget sont loin d’être les plus mauvais.
Il existe aussi quelques méthodes pour travailler concrètement ce projet ; celle de la Vision du Soi selon Douglas Harding me semble excellente. Mais comme d’habitude n’en croyez pas un traître mot, essayez, vérifiez !
Cordialement
0 – Je vous rappelle qu’il est possible de s’abonner à « La Gazette du Chat ».
NB : volte-espace ne proposant pas (encore) d’étiquette « Le Chat », voici un récapitulatif des dessins commentés :
Rappel : la Première Personne compte toujours à partir de 0, moyen habile (upaya) de, notamment, transformer les groupes de quatre personnes en groupe de trois … Et également de réduire à néant le concept erroné d’« environnement ». Essayez, vérifiez … n’en croyez pas un traître mot !
¹ – Svâmi Prajnânpad a écrit de très belles phrases sur la dignité d’un humain véritablement humain, notamment cette lettre.
Je suis bien sûr persuadé que la Vision du Soi selon Douglas Harding peut permettre de mener à bien ce magnifique projet, le seul projet humain en vérité :
« Ébranler et faites tomber tous les murs qui divisent. Serrer chacun contre son cœur comme s’il était un membre de sa propre famille, cela seul est digne d’un homme. »
Peut … à condition de le vouloir vraiment.
² – Et c’est bien évidemment pour survivre que le « système » nie l’existence d’une dimension « autre », spirituelle si le mot vous convient … Selon la belle formule de Georges Bernanos :
« On ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l’on n’admet pas d’abord qu’elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure. Hélas ! la liberté n’est pourtant qu’en vous, imbéciles ! »
La France contre les robots, VI
Pléiade Essais et écrits de combat tome II, 1995, p. 1025
Dans ma grande naïveté – ma plus grande richesse ! – j’en ai déduit que seul un recours franc et massif à une spiritualité concrète, simple, efficace, joyeuse, aisément partageable, laïque, … est susceptible de détruire (n’ayons pas peur des mots) un système à bout de souffle qui nous conduit collectivement vers l’abîme.
La spiritualité décrite ci-dessus correspond très exactement à la Vision du Soi selon Douglas Harding ! Il y en a peut-être d’autres … mais la Vision serait susceptible de profiter à toutes.
Mais ne nous leurrons pas, il y a une urgence certaine à la mettre en œuvre massivement, tant ce monde se trouve désormais « ruiné par l’argent ».
« Au treizième siècle il y avait les marchands, les prêtres et les soldats. Au vingtième siècle il n’y a plus que les marchands. Ils sont dans leurs boutiques comme des prêtres dans leurs églises. Ils sont dans leurs usines comme des soldats dans leurs casernes. Ils se répandent dans le monde par la puissance de leurs images. … Partout est l’argent, partout est le monde ruiné par l’argent. »
« Le très-bas »
Christian Bobin