Catherine Ribeiro vient de nous quitter … Demeurent son exigence de justice et de paix, ses chants et sa présence étonnante. Une grande dame, si peu reconnue par le « système » mais tant aimée par son public.
« Femme mystique, femme de révolte, écologiste avant l’heure, il n’est jamais trop tard pour (re)découvrir le répertoire de Catherine Ribeiro. »
Racines
Paroles de Catherine Ribeiro & Musique d’Anne Sylvestre
Je ne crois pas en Dieu
L’infiniment Puissant
Parce que je crois en l’homme
À son vol en suspens.
Je crois au grand soleil
Qui réchauffe la terre
À l’hymne de l’éveil
Au ventre de ma mère
À la vie sacrement
De sueur et de sang
Aux larmes de l’amour
À l’arbre du secours.
Je ne crois pas en Dieu
L’infiniment Puissant
Parce que je crois en l’homme
À son vol en suspens.
Et je crois au grand vent
Qui souffle nos mémoires
Au saint du temps présent
À l’issue provisoire
Aux germes du printemps
Aux courbes de l’été
Au regard transparent de l’être tant aimé.
Je ne crois pas en Dieu
L’infiniment Puissant
Parce que je crois en l’homme
À son vol en suspens.
Et je crois aux mystères
De nos âmes en sursis
Aux fragments de la chair
De nos corps insoumis
Aux chemins de la croix
Qu’il nous faut supporter
En l’absence de la foi
Qu’il nous faut retrouver.
Je ne crois pas en Dieu
L’infiniment Puissant
Parce que je crois en l’homme
À son vol en suspens.
NB : la vidéo ci-dessus est un extrait du concert aux Bouffes du Nord le 12/02/1995.
« Catherine Ribeiro, itinéraire d’une figure radicale de la chanson française »
« Catherine Ribeiro est l’une des plus belles choses qui soit arrivée à la chanson française »
Pas de commentaires. Juste écrire que moi non plus « je ne crois pas en Dieu l’infiniment Puissant » et que c’est une grave erreur, sinon une faute, d’y croire. Ce « Dieu que l’on s’invente », il est grand temps de s’en débarrasser pour de bon.
Cordialement
14 réponses sur « Racines, Catherine Ribeiro – In memoriam »
Je me souviens de l’avoir vue en concert dans les années 1976-77, au Creusot, ville ouvrière où j’habitais alors. Etrange impression de voir cette femme qui dénotait dans la contre-culture de l’époque, pourtant déjà incroyablement politisée! Elle avait même entrepris de faire une quête à la fin de son concert, comme dans une messe!, pour soutenir des ouvriers en grève. Comme si elle avait voulue politiser ses chansons déjà fortement engagées par un acte encore plus politique! Il m’en reste un vague souvenir : quelque chose d’une puissance de femme très engagée, très féministe, envahie par une fièvre très romantique mais aussi très mélancolique (l’échec de Mai 68 n’était pas loin!), avec cette atmosphère un peu lourde qui planait autour d’elle accompagnée d’une aura semblable à celle d’une Louise Michel ou d’une Rosa Luxemburg, le martyre en moins. Hormis ce types d’engagements souvent médiatisés, et cette haine du « système » partagée par toute une génération à laquelle j’ai appartenue, je n’ai jamais bien su en quoi consistait la liberté que ces figures du libertarisme de gauche et de l’anarchie ont prônée avec autant d’ardeur. C’est un peu comme s’ils s’étaient trouvés très bien dans les postures de dénonciation, d’opposition systématique et de rébellion, mais sans jamais avoir à proposer un projet qui se tienne vraiment et fasse chez eux l’unanimité. L’idée même qu’une liberté totale pouvait se transformer incidemment en dictature cruelle ne les a jamais effleurés! Un esprit d’adolescence interminable les réunissait au-delà de leurs divisions de frères et de soeurs souvent ennemis. Je ne sais si Catherine Ribeiro a réfléchi à ses engagements passés avant sa mort… Grandeur et misère de la militance, même musicale!…
Bonjour Bruno,
Les humains sont complexes et les artistes infiniment plus, mais nous sommes bien obligés de prendre les gens comme ils sont.
Apprendre la nouvelle de sa mort m’a touché parce que j’avais écouté & entendu il y a bien longtemps sa voix magnifique, ses textes construits, son idéal de justice et de paix, sa puissance de communiquer des émotions, sa créativité artistique avec Alpes, … Tout ça n’est déjà pas si mal, alors « le projet », « l’unanimité », les nuances entre « liberté », « libertarisme », libertarien, … j’avoue que je ne m’en soucie guère.
Vous écrivez « le martyre en moins » ; mais est-ce que se retrouver ainsi invisibilisée pendant toute une vie par le système médiatique dominant n’en est pas l’équivalent « civilisé » ? Je trouve presque étonnant de lire des articles sur sa disparition … relative : le « système » pousse l’indécence jusque là …
Vous parlez aussi de « haine » … Il me semble que vous faites erreur. De la rage oui, bien sûr, comme Ferré, Brel, Tachan et bien d’autres, une « sainte colère » justifiée même. Mais pas le moindre soupçon de « haine » à mon humble avis.
Vous aurez remarqué aussi, je pense, le choix de la chanson et le lien avec la recherche de Marie Balmary. La négation d’un faux « dieu tout puissant » n’est-il pas le préalable obligé à l’affirmation d’une toute autre spiritualité & fraternité possibles ?
Cordialement
Oui, je comprends, cher Jean-Marc, votre réaction ainsi que votre émotion, que je respecte. Chacun a ses propres modèles humains, cela est indiscutable. La haine dont je parle n’est pas tant celle de C. Ribeiro, que de toute une génération qui s’est perdue dans la révolution gauchiste, la libération sexuelle qui n’a libéré personne de rien et surtout pas du poids de la sexualité, et qui s’est aussi parfois compromise avec des projets politiques totalitaires et terroristes. Là où nous différons, vous et moi, c’est sur la question de l’Histoire et de son importance. Pour vous, celle-ci fait partie de ce « reste », inutile, superficiel, sans intérêt et dont la vision du Soi vous délivrerait. Ce qui signifie bien qu’elle a bien un poids, une consistance. Pour moi, ce qui ne se réalise pas dans l’Histoire, ne serait-ce que pour s’y inscrire avant de songer à la modifier ou à la transformer, est voué à l’échec. Catherine Ribeiro s’y est vouée avec un certain succès. Elle a fait du cinéma, été nommée chevalier des arts et des lettres, s’est mariée avec un élu politique, a connu une certaine gloire et pas mal de succès de chansons. Si ses relations avec la sphère du show-biz ont été tendues, elle ne s’en est pas mal sortie pour une chanteuse qui tirait sans cesse à boulets « rouges », et même très rouges parfois!, sur tout ce qui lui déplaisait. Elle a connu une liberté que beaucoup lui ont enviée. Tout son itinéraire est effectivement semé de rencontres, de succès et de déboires. Comment en aurait-il été autrement? C’est ce qui en fait la richesse que beaucoup de musiciens auraient voulu connaître (et j’en connais personnellement…). Et puis, ses engagements dans des mouvements de gauche extrême et même de type communiste posent tout de même quelques questions, comme pour toute cette génération…Oui, votre choix de chanson ne m’a pas échappé…
Bonjour Bruno,
C. Ribeiro, ni aucun artiste d’ailleurs, n’est un « modèle » pour moi. Les miens relèvent d’un autre champ de l’expérience humaine.
Cf. « La visée de l’art … – Glenn Gould ». Globalement nous en sommes encore assez loin …
« L’Histoire avec sa grande hache » continue de faire saigner des humains aux quatre coins du monde … L’équation et l’exigence sont toujours les mêmes : pas de paix & sécurité sans justice, « liberté – égalité – fraternité » … Est-ce être un dangereux terroriste gauchiste ou communiste que de le rappeler de temps en temps ?
Regardez Gaza : à peu près tout le monde a fermé les yeux sur la Nakba, sur la réalité du régime & de la politique sioniste en espérant que ça se tasse, que les palestiniens se résignent à leur triste sort … Et ça repart, de plus en plus horrible. Sans justice et fraternité cela n’en finira jamais. Ce « cancer » politique risque même fort de se métastaser dans le monde entier, malheureusement. Et ne m’accusez surtout pas de soutenir le Hamas.
J’adopte de plus en plus la position d’Aldous Huxley à la fin de sa vie : devant cette accumulation d’absurdités et de tragédies, il est préférable de ne retenir que « le Royaume des cieux ».
NB : les paroles de Racines sont à lire attentivement …
Cordialement
Merci, cher Jean-Marc, pour votre rappel civique et citoyen de la triade républicaine.
Je vous pose une question : dans la vision non duelle, la vision du Soi ou la vision sans tête, où pourrait-il exister seulement une liberté, une égalité et une fraternité? Etant entendu qu’on ne parle pas en ce cas d’expériences intérieures, mais d’idées et de droits politiques qui ne sont pas nés de la vision du Soi, mais ont longuement mûri dans les débats d’Assemblées législatives et dans les ouvrages de philosophie politique. Etant donné qu’il n’y a personne dans la vision du Soi, ni moi, ni autre, comment une liberté, qui est une notion politique, pourrait-elle exister? Avec quelles personnes autres que soi serait-il possible de former une fraternité qui soit différente des communautés informelles ou sectaires du Yoga ou du néo-vedanta? Enfin, si l’égalité n’est que l’abolition des différences, des oppositions et des contradictions sociales et mentales, comment reconnaître des droits spécifiques à chacun, notamment à ceux qui seraient en désaccord avec une telle vision ou qui ne la partageraient pas?
De plus, je ne vois pas que la vision non-duelle implique d’une manière ou d’une autre l’application de principes de justice, ou qu’à partir d’elle il soit possible d’élaborer un projet de société. Mais peut-être ai-je tort, une fois de plus? Après tout, si j’en crois l’un des livres de D. Harding, il s’agirait effectivement d’établir une autre société à partir d’un « nouvel humanisme ». Mais en prenant ce projet à la lettre, et en relisant certains passages, un trouble m’envahit. En effet, les idées de D. Harding, aussi empreintes de spiritualité qu’elles soient, ou peut-être à cause de celle-ci, ne sont pas très éloignées de celles du transhumanisme. Certes, rien n’est dit au sujet des nouvelles technologies ni des découvertes médicales. Mais rien non plus ne s’y oppose. On peut d’ailleurs remonter encore plus haut pour constater que l’idée d’une « nature humaine » qui ne correspond à rien de spécifique, puisque la vision du Soi révèle que celle-ci repose sur du vide, peut aussi bien prendre toutes formes possibles. Le « nouvel humanisme » ne serait-il qu’une version du transhumanisme, idéologie contre laquelle vous ferraillez sans vous rendre compte de l’accointance de votre sagesse non-duelle avec cette idéologie de la destruction?
Certes, ce n’est pas votre point de vue, mais rien ne dit que votre position en ce qui concerne la sagesse non duelle soit la plus orthodoxe et que vous soyez son meilleur représentant. Il est même possible que toute une dimension politique et sociale de la sagesse non duelle vous ait totalement échappé. C’est en tout cas ce qui ressort de mes lectures et de mes recherches depuis maintenant quelques années. Et c’est sur cet aspect implicite de la vision non duelle que je travaille actuellement depuis que je me suis rendu compte qu’entre le projet transhumaniste, l’idéologie transgenre et les courants de la non-dualité, bien des passerelles existent. Et si la sagesse non duelle peut s’accommoder sans difficulté des idées folles d’une utopie transhumaniste, toutes deux faisant table rase du passé, l’une, par la déconstruction, l’autre, par le déni et le vide, alors c’est tout l’édifice que vous avez construit depuis des années qui risquerait bien de se lézarder… Mais pour en avoir le coeur net, et tout en n’en croyant pas un traître-mot, je poursuis mon enquête et vous en reparlerai…
Bruno
Bonjour Bruno,
J’ose retourner votre question : où pourrait-il exister liberté, égalité et fraternité en dehors d’une vision non duelle, d’une conception anthropologique saine (corps & âme – esprit) de l’être humain ?
Ces « droits politiques » ont beau avoir été longuement pensés philosophiquement et institués juridiquement, n’en revient-on pas toujours à la « maturité » de ceux qui s’efforcent, si maladroitement, si difficilement souvent, de les faire vivre ? La fraternité occupe une place à part dans la devise républicaine : comme Marie Balmary l’a démontré (dans Abel ou la traversée de l’Éden), il s’agit d’un devoir et non d’un droit. Et si, pour diverses raisons elle se trouve reléguée en troisième position, ne serait-elle pas plutôt éminemment première, fondatrice ?
« Étant donné qu’il n’y a personne dans la vision du Soi, ni moi, ni autre … » ! Là vous étalez votre ignorance de la Vision, mais quoi de plus normal puisque vous ne l’avez jamais pratiquée. La relation qu’elle propose entre deux personnes lambda – enfin deux personnes qui s’y intéressent sincèrement, qui ont eu l’audace de tenter l’expérience et ensuite de la cultiver – est en fait une relation à trois : les deux petites personnes périphériques subsistent intégralement avec toutes leurs caractéristiques, mais elles communiquent & communient en tant que l’unique Première Personne qui Est leur véritable identité. Ça change tout et pour le meilleur ! Et si présenté comme cela ça semble complexe, quelques expériences suffisent à en réaliser l’évidence … Vieille histoire : « seule la vérité vous rendra libres », cette aléthéia qui peut se traduire par « éveil ». Seul l’éveil vous rendra libre, la liberté juridique ne concerne que l’étroite zone périphérique « je suis humain », où elle est d’ailleurs appliquée de manière fort imparfaite et sans cesse réduite. La Vision du Soi est un des moyens de cet éveil. Mais autre vieille histoire : « la moisson est abondante mais les ouvriers peu nombreux ». Il se trouve même des hurluberlus pour la critiquer depuis des années … sans l’avoir jamais testée !
Un texte assez ancien de Douglas Harding évoque cette « communauté » Sans Tête. Une utopie peut-être, mais équipée des moyens d’y parvenir simplement, concrètement, joyeusement … Chacun d’entre nous n’ayant d’autre Identité véritable que cet espace d’accueil illimité & inconditionnel, toutes les « différences, oppositions et contradictions sociales et mentales, … tous les désaccords », l’indifférence et les oppositions … y sont d’ores et déjà accueillies. Il suffit (suffirait) de s’en convaincre. Ce Royaume n’est pas de ce monde … mais il pourrait en changer la face si désespérément sombre.
La proposition de Douglas Harding (plus que ses « idées »), comme toute véritable spiritualité, représente l’inverse parfait d’un « transhumanisme » dangereux et d’un développement personnel misérable. Mais la Vision du Soi n’est pas la seule « science » à avancer que « la nature humaine repose sur du vide » : la physique des particules et l’astrophysique aussi ! La Vision en assume toutes les heureuses conséquences subjectives, ce que la science classique a jusqu’ici un peu de mal à faire.
Plutôt que vous ronger les sangs à essayer de déconstruire (vainement) la Vision du Soi, pourquoi ne participeriez-vous pas à un atelier avec mon ami José Le Roy, sur Paris ou en Belgique ? Vous êtes suffisamment solide pour ne pas craindre d’être influencé & manipulé de quelque manière que ce soit. Ensuite nous pourrions continuer à discuter plus sereinement, plus utilement …
Alors j’avais précédemment écrit « à suivre » à la fin de ma réponse provisoire, garde du petit-fils et pression du jardin potager obligent … Mais vous aviez déjà réagi à chaud à ce brouillon. Espérons que tout cela ne soit pas trop décousu.
Cordialement
Edgar Morin comme avant lui Hannah Arent ont bien relevé que dans la triade républicaine française et des droits de l’homme, la liberté et l’égalité pouvaient se présenter comme des droits et même des devoirs, mais certainement pas la fraternité. Celle-ci ne se décrète pas plus qu’elle ne peut s’imposer. Soulignons que la fraternité a été instituée à partir d’une vision utopique révolutionnaire et communautaire, de tendance rousseauiste et romantique aussi, qui a montré toute sa monstruosité envers ceux qui ne partageaient pas une telle vision de la fraternité universelle. En éliminant les traîtres, les faux-frères, les ennemis de la nation fraternelle, il devenait effectivement possible de constituer un corps politique national uni et fraternel, presque sur un mode non-duel. Mais sur fond de crimes et d’ostracisations qui ont immédiatement démenti l’idéal paisible de fraternité. De plus, une telle fraternité implique des affects comme l’amour et la haine, indissociablement. Entre Caïn et Abel, la fraternité était possible puisqu’ils étaient déjà frères de fait, mais elle comportait aussi une dimension fratricide, comme dans toute fratrie, familiale ou autre. Je crois, pour ma part, et après avoir vécu au sein de nombreuses fratries et fraternités – naturelle, chrétienne, monastique, bouddhiste… – que le respect et l’estime de l’autre, qui permettent d’établir des distances saines entre soi ou le Soi et autrui, me semblent infiniment préférables à toute utopie fraternelle… Ce constat est aussi un principe éthique que je vous soumets afin que nos échanges soient le plus possible respectueux de l’autre, afin que, à défaut d’être vraiment « fraternels », ils ne deviennent pas fratricides… Bruno
Bonjour Bruno,
Vous avez le don d’écrire des commentaires qui demanderaient des mois de travail pour y répondre soigneusement … Temps dont je ne dispose pas. Et travail qui ne figure pas dans mes priorités.
La fraternité comme devoir découle en droite ligne des travaux de Marie Balmary auxquels je me permets de vous renvoyer. Sur cette question aussi elle a opéré une percée dans un « front » large et statique qui ne sert pas vraiment « le bien commun ». Les choses changeront-elles un jour ? Ce serait bien …
Je n’ai pas suffisamment lu Arendt pour en dire quoi que ce soit. Mais Morin si, à peu près tout sauf les resucées récentes. Voilà ce qu’en dit Antoine Marcel dans son « Traité de la cabane solitaire », ré-ouvert récemment par hasard sinon par synchronicité : « La connaissance scientifique a atteint un tel développement et une telle complexité que, sauf un Edgar Morin, dont je me demande si la tentative de saisir le tout du tout n’est pas une sorte de folie qui a terme ne saisit rien, la plupart des hommes ont renoncé à penser cette complexité. » (page 150 de l’édition Arléa 2006).
Si effectivement « elle ne se décrète pas plus qu’elle ne peut s’imposer », ça ne signifie pas pour autant qu’elle doive être passée par pertes et profits. Ne constituerait-elle pas le socle sur lequel liberté et égalité peuvent se fonder ?
Rapprocher le « mode non-duel » des abus & abominations de toutes les révolutions me parait pour le moins hasardeux, pour ne pas dire totalement abusif. Mais vous vous plaisez dans ce genre d’abus. Ce mode-là, une fraternité d’Esprit et pas seulement de corps & mental, permet justement de réaliser que l’autre c’est moi, un alter ego (dans un raccourci que vous ne manquerez sans doute pas de critiquer !). Comment, sur la base de cette universelle fraternité, en venir au fratricide ? Ce serait en réalité un véritable suicide.
« Entre Caïn et Abel, la fraternité était possible puisqu’ils étaient déjà frères de fait … ». Non. Comme la Genèse relue par Balmary le montre clairement, toutes les conditions étaient réunies pour que ça tourne mal. La fraternité n’est pas et ne sera jamais un simple fait de nature. Elle nécessite que nous nous entre-reconnaissions (librement) comme frères (à égalité) d’un même … « Père », « Dieu », espace d’accueil illimité & inconditionnel, d’une même claire lumière du vide, etc.
« … des distances saines entre soi ou le Soi et autrui … ». Bien sûr, c’est évident. Là encore on retrouve Balmary avec son « ne pas manger l’autre », respecter infiniment toute différence. Mais, en même temps, l’Esprit (autrement dit l’espace d’accueil) permet cette communion en-deça de la distance … Compliqué à exprimer avec des mots, si simple à vivre lors d’une expérience de Vision du Soi ! La Vision du Soi pourrait apporter beaucoup à nombre de fratries et de fraternités … Mais jusque là elles ne sont guère demandeuses !
Cordialement
Ne vous inquiétez pas, cher Jean-Marc et prenez tout votre temps pour répondre à mes suggestions et à mes commentaires. Chacun a son propre rythme, le vôtre est assurément plus dense que le mien du fait de vos responsabilités professionnelles et familiales. Il n’y a aucune urgence, et nous aurons l’occasion de débattre de tous ces sujets lorsque vous serez plus disponible…
Juste une remarque sur M. Balmary : N ‘étant l’égale ni de Platon, ni d’Aristote, ni d’Avicenne, ni de Maître Eckhart, ni de Kant, ni de Freud, ni de S. Weil…, pour ne citer que quelques noms, M. Balmary ne figure nulle part, hormis sur votre site, comme faisant partie des références majeures et incontournables de la pensée humaine contemporaine ou classique. Il en est de même pour A. Desjardins, D. Harding, Ch. Bobin (qui a fait pourtant l’objet d’une publication aux « Cahiers de l’Herne » !), Ch. Singer, A. Huxley… Je n’ai donc pas à me soumettre à ses idées qui ne sont que des hypothèses, stimulantes, certes, mais qui, comme vous ne cessez de le répéter, restent toujours à vérifier.
Pour répondre à vos injonctions semi-comminatoires en ce qui concerne la « vision » (« visio » ou « video » en latin, cela fait très actuel!), je ferai mienne une pensée très forte de saint Augustin, un autre géant de la spiritualité qui a transformé la triade de Fromaget en une autre, infiniment plus profonde : « Mémoire, volonté, intelligence » qui concerne l’être humain en son humanité même, ignorée des adeptes de la non-dualité. Voici cette pensée : « L’âme ne cesse jamais de se connaître, même quand elle se trompe elle-même ».
A méditer…
La fraternité ne serait donc pas un fait de nature? Il y a encore quelques années, je serai tombé entièrement d’accord avec vous. Mais au regard des progrès de l’éthologie animale, notamment chez les singes les plus évolués, la maternité comme la fraternité ont été largement observées. Certes, rien de comparable à la fraternité humaine, mais une relation entre singes de la même mère, assurément. Il n’en reste pas moins que vous avez raison : la fraternité humaine n’est pas un fait de nature et je n’ai jamais affirmé le contraire. J’ai simplement signalé qu’étant nés du même couple, Caïn et Abel était de fait – mais un fait de culture – frères et appartenant à la même fratrie. Et c’est au sein des fratries, familiales ou autres, qu’on observe souvent des actes de violence inouïe. Jalousies, guerres fratricides, mais aussi incestes, entre frères et soeurs…, la littérature comme l’Histoire regorgent de ces relations violentes. Les conditions étaient réunies dites-vous pour que la violence naissent entre ces deux frères. Certes, mais quelles conditions? Faut-il rappeler l’arbitraire avec lequel Dieu a choisi Abel et non Caïn, et ce qui s’en est suivi? Le même choix se reproduira maintes fois dans la Bible, je rappelle un extrait de l’épître aux Romains : « J’ai aimé Jacob Et j’ai haï Ésaü. Que dirons-nous donc? Y a-t-il en Dieu de l’injustice? Loin de là! Car il dit à Moïse: Je ferai miséricorde à qui je fais miséricorde, et j’aurai compassion de qui j’ai compassion. Ainsi donc, cela ne dépend ni de celui qui veut, ni de celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde. Car l’Écriture dit à Pharaon: Je t’ai suscité à dessein pour montrer en toi ma puissance, et afin que mon nom soit publié par toute la terre. Ainsi, il fait miséricorde à qui il veut, et il endurcit qui il veut. Tu me diras: Pourquoi blâme-t-il encore? Car qui est-ce qui résiste à sa volonté? » Mais qui donc es-tu ô homme pour disputer avec Dieu ? » Alors? Comment décider de ce que peut être une relation fratricide? Faut-il plutôt se référer à R. Girard et à sa théorie de la violence mimétique? Je le pense volontiers, et lui-même a fait l’hypothèse du commencement de la culture et de la civilisation à partir de ce meurtre mythique. De sorte que cette faute est difficilement expiable et resurgit toujours là où on ne l’attend pas… Je ne crois pas que la seule vision du Soi, ou tout autre expérience mystique, soit de nature à empêcher le déclenchement de cette violence ou d’immuniser ceux qui vivent en fraternité. C’est surtout pour des personnes comme vous qu’il est aisé de parler des conséquences nécessairement positives de cette vision pour une communauté. Et cela est d’autant plus aisé que ni vous ni vos amis ne vivez vraiment au sein d’une telle communauté fraternelle… Les apôtres qui ont vécu le miracle de la Pentecôte ne pouvaient pas imaginer un seul instant que la fraternité chrétienne, la plus belle peut-être qui soit au monde, ait pu dégénérer si vite en son contraire. Et pourtant, c’est exactement ce qui est advenu!… Ce qu’ils ont ignoré, et que vous et vos amis sous-estimez, c’est la puissance de la pulsion de mort. Il est regrettable que M. Balmary l’évoque si peu alors qu’elle est omniprésente dans les textes bibliques…
Vous ne m’avez pas encore répondu au sujet de la présence de votre ami vu en compagnie de cet illuminé de Liv Brunet. Erreur de jugement de la part de J. Le Roy? Absence de discernement? Ou est-ce au contraire un effet direct de la vision « sans tête »? Une sorte de révélation a posteriori, inattendue et imprévue, d’un signe d’imposture existant aussi chez J. Le Roy (ainsi que je l’ai très vite soupçonné)?…
J’ai découvert que l’écrivain Bataille avait créé dans les années 1950 une revue qui s’appelait « Acéphale »! Tout un programme!… Bruno
Bonjour Bruno,
Les arbres qui tombent font plus de bruit que la forêt qui pousse … Il survient des abominations au sein de certaines fratries, mais d’autres – une immense majorité – témoignent au quotidien de la beauté et de la grandeur des liens qui les unissent.
Pour la littérature comme pour l’information : « Bad news is good news » ! Un zeste d’inceste fera toujours plus vendre qu’un sentiment sain, et comme ce qui compte le plus aujourd’hui c’est l’argent … une bonne part de la gent culturelle n’hésite pas à y aller gaiement dans le trash. J’espère que vous apprécierez la réflexion de Christiane Singer qui figure dans ce lien … même si vous n’appréciez pas trop cette personne.
« Faut-il rappeler l’arbitraire avec lequel Dieu a choisi Abel et non Caïn … » ! Aucun arbitraire, mais un choix des plus logiques lorsque l’on lit les travaux de Marie Balmary. Abel meurt certes, mais Caïn n’est pas vraiment né, pas vraiment vivant. Et ce sont les personnes comme lui qui sont les plus dangereuses, les plus violentes. Paradoxal, comme la plupart de ces écrits … à condition de les lire soigneusement et de cesser de les brandir en étendards.
« Comment décider de ce que peut être une relation fratricide ? » Bonne question. Pour Douglas toute relation soi-disant en « face à face » porte en elle le germe de la violence. En fait une telle relation n’existe pas, c’est le langage qui nous parle, mais encore faut-il le réaliser pleinement : une 1° expérience de Vision suivie d’une pratique assidue ! Seule une relation vraie, face à espace, (« face to no-face ») … et également suffisamment de justice permet d’échapper pour de bon à ce risque. En avons-nous vraiment le désir sincère ?
Encore et toujours « la faute difficilement expiable » ! Cette fiction vous a ensorcelé ma parole !
Ma « communauté fraternelle », excusez du peu, c’est l’humanité et plus largement l’ensemble du vivant. Ce n’est pas une « douglasserie new-ageuse », c’est le fine pointe de l’expérience mystique de tous les temps & lieux. Et vous n’êtes pas l’unique exception, rassurez-vous !!!
Le christianisme c’est un peu comme le communisme, ça n’a jamais été sérieusement mis en œuvre ! Est-ce que la Vision du Soi va pouvoir changer un peu la donne … ?
« La pulsion de mort », oui bien sûr. Mais Jean 1,5 règle en quelque sorte la question : « La lumière luit dans la ténèbre, et la ténèbre ne l’a pas saisie [και το φως εν τη σκοτια φαινει και η σκοτια αυτο ου κατελαβεν] ». En fait Marie Balmary ne cesse dans toute son œuvre de s’opposer à cette pulsion qui déforme les traductions et les interprétations. On ne peut que la remercier.
Je ne connais Liv Brunet ni d’Eve ni d’Adam si j’ose dire … Donc pour l’instant je n’ai pas d’avis. Laissez-moi un peu de temsp … Je n’ai plus guère de contact avec José, et je le regrette. Je ne pense pas que ce soit une bonne chose qu’il essaie de porter seul la responsabilité de la Vision en France. La Savoie fait partie de la France … et j’aimerais pouvoir contribuer à un travail commun. Il semblerait qu’il ne le souhaite pas …
Cordialement
Quel discours que le vôtre, mon cher Jean-Marc! Sans cesse empreint de dérisions, d’ironie, d’assertions péremptoires, de citations qu’on peut toujours interpréter autrement, de certitudes assénées comme des vérités universelles, de croyances difficilement vérifiables… Seriez-vous dans la phase de celui qui, n’étant pas vraiment reconnu et à qui n’advient pas ce qu’il espérait, glisse vers une pente autoritaire ou dogmatique ? Je ne l’espère évidemment pas, et si je mentionne ces défauts, c’est au moins pour que dans vos pratiques et vos écrits, vous puissiez vous en rappeler au moment opportun. Nul n’est à l’abri d’une telle dérive, surtout ceux qui s’en croient immunisés… A ce sujet, il paraît évident que votre ami José se fiche royalement des personnes comme moi, alors qu’il a un formidable bagage universitaire que je lui envie. Ce qui ne l’empêche pas de cèder à la facilité des enseignements « new-âge » pour un public acquis d’avance, prêt à payer des « retraites » et « séminaires » lucratifs organisés par ses soins et pour des raisons autant spirituelles que financières… Je compatis à votre déconvenue! Me trompé-je, mais il semblerait finalement que peu de personnes aient le désir de travailler avec vous et que peu aussi vous accordent le crédit que vous méritez? Est-ce une épreuve supplémentaire sur la voie du « sans tête »?… Enfin, Jésus comme Paul ont rappelé et souligné à temps et à contre-temps que rien en Dieu n’est logique ou ne respecte la logique comme la sagesse humaines. C’est sa volonté et sa volonté seule que Celui-ci inscrit dans ses paroles et dans ses choix, dans sa Loi aussi, et celle-ci ne nécessite pas des interprétations infinies, mais simplement d’être obéie et respectée : »On t’a fait connaître, ô homme, ce qui est bon et ce que Dieu attend de toi : Rien d’autre que de pratiquer la justice, d’aimer la miséricorde, et de marcher humblement avec ton Dieu. » (Michée6, 8) Effectivement, tout cela et rien que cela… Quant à la question cruciale de la faute, nous verrons bien au moment du Jugement dernier, car il y aura un jugement pour chacun, n’en doutez pas!, ce que vaudront les pratiques déculpabilisatrices de la vision du Soi… Puissè-je avoir tort! Bien cordialement. Bruno
P.S. : Liv Brunet, cet homme qui croit être une fille, a multiplié les vidéos sur Youtube, avec José le Roy. On peut difficilement les rater… Un ex. https://www.youtube.com/watch?v=N01SwsnO7xc
Bonjour Bruno,
Je crois vous avoir déjà fait part de cette formule qu’Arnaud Desjardins utilisait souvent, sans en donner la référence malheureusement : « Qui médit se raconte. Qui accuse se dénonce. Qui juge se condamne. » (Un prolongement de Romains 2,1 en quelque sorte). Comme en général on met pas mal de temps à reconnaitre sa pertinence et à se l’appliquer sans faiblesse, il n’est pas inutile de la répéter souvent.
Il ne me semble pas soutenir des « croyances » … Et je propose toujours de vérifier mes dires par sa propre expérience. Ça ne vous convient guère, mais dans le domaine qui nous intéresse ici il n’y a aucun moyen de faire autrement.
Quel besoin aurais-je d’être « vraiment reconnu » ? Je bénéficie de la joie sans objet d’être Cela, cet espace d’accueil illimité & inconditionnel, le Rien & Tout … Le fait que ça me suffise amplement (en plus de ma famille, de mes amis, de mon jardin et de ma bibliothèque) est un bon critère de sincérité et d’honnêteté dans le partage, certes limité, que j’assure. Je ne suis pas un marchand d’expérience spirituelle … Ce n’est pas parce que j’ai fait confiance une fois à l’homme au sourire à cran d’arrêt qu’il faut me mettre dans le même sac !
Le « formidable bagage universitaire » est plus souvent une entrave qu’une aide. De très nombreux textes le rappellent. Douglas en a croisé quelques-uns, assez vainement. André Comte-Sponville a qualifié la Vision du Soi de « fumisterie » dans une correspondance privée, sans l’avoir bien entendu jamais testée … Bernanos proposait de tenir les intellectuels pour des imbéciles … jusqu’à ce qu’ils aient démontré clairement le contraire !
Et « l’envie » n’est pas une motivation des plus saines …
Concernant le business new-age, vous trouverez facilement bien plus pire que José ! La proposition de « participation consciente » me semble un bon compromis, bien meilleur qu’un tarif fixe en tous cas. Mais ça met souvent les personnes assez mal à l’aise … Combien peut valoir une journée d’expériences de Vision du Soi susceptibles de vous éveiller à votre véritable nature ? A votre avis ?
Dans la Voie Sans Tête comme dans la plupart des autres il y a une traversée du désert, une nuit obscure. Douglas a nommé cette étape, nécessaire, la barrière ; la 7° et avant-dernière étape avant la Percée définitive. … Ce que je traverse est un peu aride et contrariant, certes, mais tout à fait supportable. Ce n’est ni Gaza ni l’Ukraine ni l’Afghanistan. Et puis je me verrais mal assurer 3/7 ateliers par mois avec tout ce que j’ai d’autre en retard … !
Vous avez vraiment de réelles difficultés avec cette « Loi qui ne nécessite pas des interprétations infinies, mais simplement d’être obéie et respectée ». Pourtant vous connaissez certainement « Aime et fais ce que tu veux », non ? Traduit en langage volte-espace : vois et repose-toi dans la paix de l’espace d’accueil que tu es. Pas « wait and see » mais « see » d’abord et avant tout et accueille ce qui te sera offert ensuite. Le beurre et l’argent du beurre … garantis !
Ne vous inquiétez pas du jugement dernier, « nous irons tous au Paradis » !
La vidéo ne me choque pas exagérément par elle-même … Tout ce qui y est dit est assez connu, voire convenu. Mais je crois bien que je vais ajouter mon grain de sel dès que j’aurais un moment !
Cordialement
J’attends avec impatience, mais contenue, votre commentaire à cette vidéo. Je me demande dans quelle mesure je ne la soumettrais pas comme un test de lucidité et d’intelligence à certaines personnes . « Aime et fais ce que tu veux ». Mais bien sûr! Que n’y avais-je songé! Heureusement, des êtres saints comme Marthe Robin, Chogyam Trungpa, Sogyal Rinpoché, les frères Philippe, l’Abbé Pierre, Satya Saî Baba, S. Muktananda, M. Mahesh Yogi et pas mal d’autres ont mis en pratique cet adage fumeux de toutes les façons possibles. Comme on dit « ça rassure ». Ce qui est extraordinaire lorsqu’on lit les descriptions chaque fois plus précises et plus minutieuses que vous donnez de la vision sans tête, c’est de constater que sa simplicité, son immédiateté et son évidence initiales se voient progressivement démenties par d’autres éléments qui n’étaient pas présents au commencement, et avaient même été rejetés, ayant été considérés comme inutiles et encombrants. Ainsi, du « moi » qui réapparaît subrepticement (vous le maintenez même dans votre vision!) alors qu’il aurait dû disparaître définitivement, comme s’il était difficile voire impossible de s’en débarrasser. Ou encore de cette présentation graduelle de la vision, avec des étapes – 8 en tout, si je compte bien !- alors qu’il était hors de question de revenir aux anciennes formes de pratiques méditatives déclarées surannées et définitivement périmées à cause de leur lenteur et de la multiplication inutile des étapes sur la Voie. Je l’avais constaté moi-même dans mes propres engagements, que ce soit dans la prière et la mystique chrétiennes, le Yoga, le shivaïsme, le tantrisme indo-tibétain, le Zen, le dzogchen… Toutes ces spiritualités affirmaient parfois avec véhémence que les anciennes traditions religieuses étaient nulles et non avenues, et que la voie qu’elles proposaient était la plus rapide, la plus efficace, voire la seule pour mener au divin et au salut. Las! Il m’a suffi de les pratiquer l’une après l’autre pour m’apercevoir qu’il n’en était rien et que l’engagement dans l’une de ces voies impliquait un investissement personnel toujours plus important pour un résultat peu fiable et toujours sujet à caution. L’investissement personnel devenait ainsi inversement proportionnel aux annonces affirmant l’immédiateté, la simplicité et la rapidité de la voie. Je m’aperçois qu’il en est de même pour la vision sans tête et je ne vous remercierai jamais assez de me l’avoir montré avec honnêteté! Oui, la Loi divine fait problème pour tous, et pas seulement pour moi, précisément parce qu’elle vient contrecarrer et interdire un certain nombre de désirs et d’impulsions aussi séduisants que néfastes auxquels il faut savoir résister pour ne pas la transgresser. Au nombre de ces désirs puissants, parfois irrépressibles mais toujours illusoires, se trouvent votre vision sans tête et cette impression d’être le Rien et le Tout, ainsi que « Cela »… que vous n’êtes justement pas… Heureusement pour votre entourage! Le paradis est une réalité terrestre et non céleste, relisez le Livre de la Genèse, avec ou sans M. Balmary. Nous aurons toute la mort pour nous reposer dans la paix. D’ici là, chacun a un combat à mener et le mien ne nécessite aucun repos artificiel. Cordialement. Bruno