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Vivre debout – Jacques Brel

« Vivre debout » (0)

Voilà que l’on se cache
Quand se lève le vent
De peur qu’il ne nous pousse
Vers des combats trop rudes

Voilà que l’on se cache
Dans chaque amour naissant
Qui nous dit après l’autre
Je suis la certitude

Voilà que l’on se cache
Que notre ombre un instant
Pour mieux fuir l’inquiétude
Soit l’ombre d’un enfant
L’ombre des habitudes
Qu’on a plantées en nous
Quand nous avions vingt ans¹

Serait-il impossible de vivre debout ?

Voilà qu’on s’agenouille
D’être à moitié tombé
Sous l’incroyable poids
De nos croix illusoires²

Voilà qu’on s’agenouille
Et déjà retombé
Pour avoir été grand
L’espace d’un miroir³

Voilà qu’on s’agenouille
Alors que notre espoir
Se réduit à prier
Alors qu’il est trop tard
Qu’on ne peut plus gagner
A tous ces rendez-vous
Que nous avons manqués (4)

Serait-il impossible de vivre debout ?

Voilà que l’on se couche
Pour la moindre amourette
Pour la moindre fleurette
A qui l’on dit toujours

Voilà que l’on se couche
Pour mieux perdre la tête
Pour mieux brûler l’ennui
A des reflets d’amour (5)

Voilà que l’on se couche
De l’envie qui s’arrête
De prolonger le jour
Pour mieux faire notre cour
A la mort qui s’apprête
Pour être jusqu’au bout
Notre propre défaite (6)

Serait-il impossible de vivre debout ? (7)

Jacques Brel

 

 

Cordialement

 

0 – Un autre Jacques, breton celui-là, écrivait dans sa dernière lettre de l’association Ephata qu’il s’agit « de l’une des plus belles chansons de Brel ». Dire que je ne la connaissais pas … que je crois bien ne l’avoir même jamais entendue ! Merci les Jacques !

NB : je propose ci-dessous moins des commentaires que des résonances …

¹ – A vingt ans, nous sommes en général parfaitement habitués à avoir une tête sur les épaules. La crise de l’adolescence, ultime  expression du refus de n’être qu’un corps & mental étriqué, du refus d’être drastiquement réduit sur le lit de Procuste que la (dis)société nous a préparé, est souvent derrière nous.

Heureux alors le jeune adulte qui rencontrera sans trop tarder « Vision » et qui aura l’audace de participer à un atelier de Vision du Soi selon Douglas Harding. Il pourra – simplement, concrètement, joyeusement – se libérer de cette identification imposée pour retrouver son identité d’espace d’accueil illimité & inconditionnel. Pour, enfin, « vivre debout ». Essayez, vérifiez !

² – La mention de « nos croix illusoires » m’incite naturellement à vous conseiller de lire, soigneusement, tout ce que Marie Balmary a écrit concernant la dangereuse proposition consistant à « porter sa croix et suivre Jésus ». Notamment le chapitre neuf, « Un Messie à ne pas suivre » de « La Divine Origine – Dieu n’a pas créé l’homme ».

Si vous êtes fatigués de porter cet « insupportable fardeau » d’un corps & mental séparé, la Vision du Soi peut vous aider … Demandez !

³ – La proposition de la Vision du Soi c’est d’être Grand – la « Maha-pratique » ! – et d’être pleinement et en permanence conscient de cette véritable grandeur. Grand comme nous l’étions nouveaux-nés lorsque le monde est venu en nous, comme nous l’étions jeunes enfants lorsque nous jouions à être le monde. Mais nous n’avions alors pas connaissance de cette grandeur qui est notre droit de naissance, notre destin, notre vérité … N’attendons pas une improbable grâce ou une chute de cheval sur le chemin de Damas pour réintégrer ce qui est nôtre de toute éternité.

Nous sommes, tous, espace d’accueil illimité & inconditionnel de tout ce qui se présente, « contenant ultime », « capacité »« youniverse ». Mais nous sommes aussi terriblement « ignorants de ce qui est le plus assuré : notre essence transparente comme le cristal ». La Vision du Soi peut changer cette mauvaise donne, radicalement. Essayez, vérifiez !

4 – Que vous dire d’autre que de ne pas manquer votre rendez-vous avec la Vision du Soi ?

5 – Pourtant, si vous désirez vraiment vivre « a festival of newness » et vous établir sur ce « terrain solide du Voir » (Svâmi Prajnânpad) qui est le véritable fondement de l’amour, alors mieux vaut … « perdre la tête » !

« Ceci n’est pas un jeu de mots, une boutade pour susciter l’intérêt coûte que coûte. Je l’entends tout à fait sérieusement : je n’ai pas de tête. » (« Vision »)

NB : j’ai déjà écrit combien il est difficile de « vivre sans tête » en français dans ce billet : Vision du Soi – (Vision Sans Tête).

6 – « Notre propre défaite » et « la mort qui s’apprête » demeurent dans la zone périphérique « je suis humain » du dessin ci-dessous, notre « autoportrait » :

Elles relèvent du temps ; or le « Je Suis » central est en-deçà du temps, il le contient. La Vision du Soi vous invite à vérifier par vous-même cette considérable proposition.

7 – Alors, « Serait-il impossible de vivre debout ? »

Non bien sûr, mais encore faut-il …

  • cultiver son refus de se « cacher », de « s’agenouiller », de se « coucher »
  • se placer dans le cadre d’une conception anthropologique qui autorise cette verticalisation. Pour faire court je vous propose de vous référer à « Corps Âme Esprit » de Michel Fromaget, une lecture exigeante mais ô combien éclairante.
  • faire l’expérience – subite – de cette dimension de l’Esprit : la Vision du Soi ne constitue pas la plus mauvaise manière, sauf si vous préférez vous ménager des échappatoires !

Pour information : « Jacques Brel ; vivre debout » de Jacques Vassal, une biographie de référence sur Jacques Brel : l’homme, sa vie et ses chansons (réédition 09/2018).

Par Jean-Marc Thiabaud

Jean-Marc Thiabaud, 62 ans, marié, deux fils.
La lecture de "La philosophie éternelle" d'Aldous Huxley m'oriente précocement sur le chemin de la recherche du Soi.
Mon parcours intérieur emprunte d'abord la voie du yoga, puis celle de l'enseignement d'Arnaud Desjardins.
La rencontre de Douglas Harding en 1993 me permet d'accéder à une évidence que je souhaite désormais partager.

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