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Henri Tachan

Henri Tachan, un « petit » géant de la chanson française, s’en est allé le 16 juillet 2023 … le même jour que Jane Birkin. Quelle triste idée … Toutes proportions gardées, c’est un peu comme Aldous Huxley qui décède le jour de l’assassinat de J. F. Kennedy ! La certitude de disparaître incognito dans l’avalanche de panégyriques à la gloire de « l’icône »

La critique a longtemps cherché une case où le réduire : chanteur « engagé », sinon « enragé » … Lui-même se qualifiait « d’artiste dégagé » en reprenant une formule d’Anne Sylvestre. Comme il ne rentrait dans aucune, elle s’est – à tort – assez rapidement désintéressée de lui …

La télé … Bien avant ce texte de Christian Bobin, « Le mal », Henri Tachan avait compris l’exceptionnel pouvoir de nuisance du « living du néant ». Il a d’ailleurs fini par en faire une chanson, « Telle est la télé ». Les « merdias » n’ont donc guère contribué à faire connaître ce magnifique & véridique spécimen d’être humain …

Les « pouvoirs » ont vite saisi que « ce poète disait la vérité et qu’il devait être assassiné » … Quelques articles de presse a minima ces temps-ci … Heureusement un billet de blog et un autre sur Mediapart ; merci à leurs auteurs.

Un connaisseur, Jacques Brel, avait écrit en postface à son premier album en 1965 :

« Le lion est lâché ! Écoutez-le rugir … Celui-là rugit fort et rugira longtemps … »

Un autre, Serge Reggiani :

« J’aime Tachan, insolent, triomphant. Il cogne, il mord, il ravage, il saccage, il taille en pièces, il poignarde en plein cœur… Il aime, je l’aime. »

Une inconnue, sur un des billets de blog évoqués plus haut :

« Enfin un hommage à ce chanteur unique. Des textes ciselés, une belle voix, une présence dingue. »

Il est vrai que de très nombreux autres « chanteurs », conformes & célèbres – rassurez-vous je ne citerai personne : « pour un tel inventaire il faudrait un Prévert » ! – ont assez peu d’intérêt : textes creux chuchotés par des quasi absents … Aujourd’hui personne ne parle plus cru & vrai comme il a su & osé le faire.

Bref, si vous ne connaissez pas Henri Tachan vous avez l’inestimable chance de le découvrir … sans tarder. Maintenant qu’il est mort il va être possible de l’encenser :

« Il est toujours joli, le temps passé
Un’ fois qu’ils ont cassé leur pipe
On pardonne à tous ceux qui nous ont offensés
Les morts sont tous des braves types »

« Le temps passé »
Georges Brassens

« Il aime, je l’aime. »

&

Un site dédié.

Henri Tachan, le prix de la révolte – Extrait 20 mn

Une biographie : « A propos de Tachan » par Claude Sabatier, éditions Arthemus 2002

Cordialement

 

NB : un petit commentaire quand-même (vous allez penser que c’est pathologique !) :

Si les « merdias » avaient donné à Henri Tachan toute la place qu’il méritait …

  • « Les z’hommes », « On est tous des corses »,  » Toutes les femmes sont belles », etc auraient sans doute fait avancer plus vite la cause des femmes …
  • « J’ai pas vécu », … aurait sans doute accéléré l’hénaurme aggiornamento dont l’église catholique a toujours besoin …
  • « Les jeux olympiques » auraient sans doute modifié la perception de tous les non-événements sportifs qui continuent d’envahir l’actualité en dépit de leur bilan carbone désastreux, du dopage généralisé, de l’égocentrisme et de la vanité de la plupart des acteurs … Espérons que ceux de 2024 soient un désastre !
  • la patrie, l’armée, l’honneur, l’histoire … A plus écouter Henri Tachan nous aurions sans doute progressé vers cette indispensable « transformation totale du sens de la grandeur »
  • etc …

Bref vous aurez compris qu’à plus & mieux écouter Tachan nos (dis)sociétés auraient pu changer de cap, même s’il lui clamait haut et fort :

« Je ne veux pas refaire votre monde, je veux rêver le mien ».

 

 

 

Par Jean-Marc Thiabaud

Jean-Marc Thiabaud, 65 ans, marié, deux fils, un petit-fils.
La lecture de "La philosophie éternelle" d'Aldous Huxley m'oriente précocement sur le chemin de la recherche du Soi.
Mon parcours intérieur emprunte d'abord la voie du yoga, puis celle de l'enseignement d'Arnaud Desjardins.
La rencontre de Douglas Harding en 1993 me permet d'accéder à une évidence que je souhaite désormais partager.

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