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Cheminer avec la méditation – Nadège Amar

Cheminer avec la méditation –Nadège Amar (0)

Nadège Amar

« Peu de temps après la mort d’Yvan Amar¹ en 1999, Chandra Swâmi avait déclaré aux élèves d’Yvan, que pour les personnes qui voulaient poursuivre leur chemin, elles pouvaient désormais s’adresser à Nadège, car elle avait reçu l’influence spirituelle nécessaire pour cela. Lorsque Nadège s’est sentie prête, elle a doucement mis en place des groupes de méditation dans lesquels se véhicule une transmission authentique et toute simple dont peuvent se nourrir en confiance tous ceux qui viennent à elle pour poursuivre l’œuvre d’Yvan Amar.

1. Rencontre avec Chandra Swâmi Udassin

Nadège rencontre Yvan Amar à l’âge de 24 ans et accepte de partager avec lui l’essentiel de sa vie : son cheminement spirituel. Elle le suit en Inde du Nord chez son maître, Chandra Swâmi. Cette rencontre déterminante orientera toute sa vie.

2. Mes amies, mes sœurs, les femmes

Nadège, comme bon nombre de femmes, veut transmettre les valeurs du grandir². Tout est disponible pour celui qui aspire à rencontrer sa profondeur. Avec l’aide d’un guide, chacun peut composer son propre bouquet selon ses sensibilités et aspirations.

3. Pourquoi la cuisine ? Pourquoi le ménage ?

La méditation doit s’intégrer dans le quotidien au même titre que la cuisine et le ménage³. Méditer, c’est prendre soin de son intérieur. En le nourrissant sainement et en en nettoyant chaque petit recoin. Cuisiner et nettoyer son intérieur pour la bonne marche de l’ensemble que nous sommes, pour permettre à son espace apaisé de prendre de plus en plus de place dans sa vie et créer la paix dans le cœur.

4. Propre

Le temps est précieux. « Réveillez-vous ! Le temps passe, réalisez le divin avant que la vie ne passe en trépas ! » est écrit sur le mur de l’ashram de Chandra Swami. Mener une vie propre c’est grandir avec conscience, sans chercher à éviter les souffrances, mais en sachant que quelques soient les circonstances, je suis toujours accompagné par le meilleur compagnon qui soit : Dieu, la Vie. (4)

5. Quand la maison ego est sale, on la nettoie !

En Inde, on dit qu’une maison propre attire la déesse de la prospérité. La prospérité c’est aussi savoir être bien en soi, se retrouver dans cette qualité d’abondance et de richesse intérieure, en étant dans une gratitude quotidienne de ce que cette existence pourvoit. Vivre en conscience, demande un travail quotidien. C’est s’interroger tous les jours sur l’être que je suis et s’il joue vraiment sur son rôle sur la terre. (5) Chandra Swami est un maître qui accueille sans jugement avec un amour inconditionnel et qui sait que la maison ego a toujours la possibilité de se convertir grâce au travail.

6. Se nourrir

La méditation peut être vue comme un nutriment, selon le principe d’un cycle semer pour récolter. Transformer nos déchets personnels, comme la nature produit de l’engrais avec ses déchets et en nourrit la terre. Les situations confortables ou inconfortables sont l’engrais qui nous est nécessaire pour nous transformer peu à peu, si nous en avons la volonté et l’aspiration. Au fur et à mesure que notre ménage se fait, nous prenons la responsabilité de nourrir sans compter la graine du divin en nous à travers notre pratique. (6)

7. La mémoire

Si nous pouvions nous transformer avec toutes les informations acquises, nous serions tous des sages. Il y a un autre espace à développer en nous : le cœur. La fidélité au travail intérieur ouvre la porte à l’intelligence qui va permettre à nos qualités de cœur de jouer leur rôle, à notre intuition de prendre sa place, à savoir être à l’écoute de notre petite voix intérieure si subtile. C’est un travail souterrain qui nous ouvre à notre nature, au Divin. (7)

8. Utile ou inutile

A un moment donné, nous n’avons plus de raison de garder le passé. Laissons se dissoudre ce qui nous encombre. L’attachement représente un grand obstacle sur notre chemin spirituel vers la lumière, la présence, la joie, la plénitude. La discipline permet que la confiance s’installe et que le sentiment d’être aimé par la vie prenne sa place. (8)

9. Une approche pratique d’une méditation guidée

Quelque soit la pratique utilisée en méditation, son intention est de prendre conscience du plus vaste que soi, du Divin, du Seigneur Créateur comme on dit en Inde ou de la conscience universelle chez les bouddhistes. Plus on pratique, plus cette conscience augmente.

10. L’essentiel vient du cœur, la paix

La pratique de l’attention quand on y met tout son cœur accompagne chaque geste du quotidien. Notre cœur c’est le symbole essentiel de ce vers quoi nous devons tendre. C’est à travers cette dimension que nous nous sentons reliés au plus vaste que nous, à l’autre. (9)

11. Les rencontres sur le chemin

Dans ce chemin de méditation continuelle, la vie met sur notre chemin des êtres qui transforment en nous cet espace dans lequel on peut accueillir inconditionnellement l’autre et ce que la vie nous réserve. » (10)

Laurence de Vestel

 

Cordialement

 

0 – Il s’agit d’un compte-rendu de lecture du livre, découvert sur le site de la nouvelle revue « Question De ». N’ayant pas lu ce livre, ce qui suit n’est que commentaire – critique – d’un compte-rendu … assurément des plus sommaires.

¹ – Volte-espace propose une étiquette Amar Yvan.

Cf. notamment le billet intitulé : « Les nourritures silencieuses ».

Deux sites prolongent l’œuvre de cet homme remarquable :

² – Il ne me semble pas que le « grandir » soit relatif à un sexe en particulier. L’histoire de la recherche spirituelle montre le contraire depuis toujours. Elle montre aussi que parfois les hommes ont cherché à capter la notoriété d’avancées réalisées par des femmes. Mais ne nous trompons pas sur le champ du « grandir » : il ne s’agit pas seulement de la zone périphérique « je suis humain » du dessin ci-dessous. Il convient de devenir la totalité de ce qu’il représente, « Grand ». La Vision du Soi selon Douglas Harding peut aider … Essayez, vérifiez !

Il est cependant vrai que les femmes ont généralement plus de facilité à s’orienter vers une « transformation totale du sens de la grandeur ». Serait-ce ainsi qu’il faut comprendre leur fonction : être pour l’homme une aide contre lui-même (dans la traduction d’André Chouraqui), une aide contre sa fascination multimillénaire pour la fausse grandeur du pouvoir et de la violence ?

« Ce n’est pas bon pour l’homme d’être seul. Je ferai une aide contre lui. »

Genèse, 2, 18

³ – La phrase rejoint celle de Taisen Deshimaru : « Zazen est affaire de quotidienneté ». Et tout autant le projet de la Vision du Soi : vivre en « Première Personne », en tant que « Je Suis » central & totalité de la carte, de l’univers, est affaire de « discipline assidue », aussi permanente que possible. Cette pratique n’a rien de laborieux, au contraire : « Dans notre méthode, méditer en vue de l’Illumination consiste à en jouir. » Il se pourrait même que cuisiner et faire le ménage devienne ainsi plus aisé et plus efficace. Essayez, vérifiez !

Mais il me semble que méditer, c’est plutôt laisser l’intérieur – le « Je Suis » central, le Visage Originel – prendre soin de tout le reste. C’est « lui » qui peut véritablement nous « nourrir sainement ». Et comme l’a écrit Houei-neng depuis belle lurette :

« Où de la poussière pourrait-elle se déposer ? »

Méditer c’est accepter de se détendre dans une « paix du cœur » préexistante & omniprésente, pas la « créer ».

4 – « Le temps est précieux ». Si la crise du Covid-19 ne devait servir qu’à une seule prise de conscience, c’est bien à celle-là.

« Quelques soient les circonstances … », la Vie se déroule toujours comme représenté par le dessin ci-dessus. Ce n’est pas quelque chose que je comprends ou que je ressens, c’est une structure que, moyennant quelques expériences – simples, concrètes, joyeuses – de Vision du Soi, je Vois parfaitement, une carte simple & utile pour mieux parcourir le territoire. Je suis véritablement construit comme cela, c’est mon « autoportrait », « le meilleur compagnon qui soit ».

5 – Est-ce que je ne suis que l’ego – parfois même sympathique, mais si instable ! – dans la zone périphérique « je suis humain » du dessin ci-dessus ? Ou bien est-ce que je ne serais pas plutôt la totalité de la carte, quelque non-chose très différente de ce qu’on entend généralement par un « être humain » ? Est-ce que mon véritable « rôle sur la terre » ne consisterait pas à prendre conscience de ce que Je Suis … ? Ne serait-ce pas là la seule source de toute « prospérité » ?

6 – En fait le choix est assez simple : s’engager dans un processus de transformation progressive ou réaliser subitement que notre véritable nature est d’ores et déjà parfaite, nettoyée, rangée, saine, … Le risque avec le premier terme, c’est de s’éterniser dans la zone périphérique « je suis humain » du dessin ci-dessus. Une dimension très importante de ce que nous sommes, certes, mais une impasse si l’on considère que seul cela existe. Le risque avec le deuxième terme semble assez réduit : toutes sortes de problèmes vont continuer de se manifester en périphérie, qu’il va bien falloir accueillir et résoudre à partir du – et en tant que – Centre.

7 – Voilà le genre de paragraphe qui a désormais le don de m’agacer un tantinet. Qu’est-ce que je peux bien tirer d’utile de ce flou pas très artistique ? Les « informations » ne servent pas à grand chose, d’accord. Seule l’expérience compte. Le « cœur », n’est autre que le « Je Suis » central ; comment serait-il possible de le « développer » ? Pourquoi donc rester dans un registre aussi minimaliste que sentimental alors que l’évidence de notre Vraie Nature s’impose avec tant de force ?

« L’éveil est aussi évident qu’une groseille dans le creux de la main. »

Ramana Maharshi

Il est plus que temps de travailler en pleine lumière. « Le seul espoir » a désormais un caractère d’urgence.

8 – Le plus grand obstacle sur notre chemin, ne serait-ce pas cet attachement à la plupart  des « dix croyances du chercheur spirituel » listées par Alain Bayod – sinon à toutes ? Pourquoi donc persister à croire que « la lumière, la présence, la joie, la plénitude » se trouvent ailleurs, demain, quand …, si … ? Pourquoi refuser l’évidence – on ne peut plus traditionnelle – de la « Vision » ? Il n’y a pas de « chemin vers … ». Il n’y a que dissipation subite de l’illusion de n’être pas déjà arrivé Ici, au Centre, d’être autre chose que « Je Suis ».

9 – Il ne me semble pas que « nous devons tendre vers » quoi que ce soit. Nous pouvons, si nous le voulons, être d’abord ce « cœur », ensuite tout le reste. Demeurer dans une approche tangentielle, asymptotique, est sans doute le meilleur moyen de « réussir à échouer ». « Jouer petit ne sert pas le monde ». Et ne craignez pas de prendre la grosse tête, car :

 « C’est la Réalité qui se réalise ; le Soi qui réalise le Soi. »

Yvan Amar

10 – Bah bah bah : cet espace d’accueil illimité & inconditionnel que nous sommes, tous, ne peut être « transformé » par personne, heureusement ! C’est « lui » qui peut nous transformer, nous permettre de réaliser notre dignité d’être humain :

« Le seul but de la vie humaine est d’aimer de manière si totale que l’on arrive à voir tous comme un. »

Svâmi Prajnânpad

 

Par Jean-Marc Thiabaud

Jean-Marc Thiabaud, 65 ans, marié, deux fils, un petit-fils.
La lecture de "La philosophie éternelle" d'Aldous Huxley m'oriente précocement sur le chemin de la recherche du Soi.
Mon parcours intérieur emprunte d'abord la voie du yoga, puis celle de l'enseignement d'Arnaud Desjardins.
La rencontre de Douglas Harding en 1993 me permet d'accéder à une évidence que je souhaite désormais partager.

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