Catégories
6 - Lectures essentielles

Prier, c’est regarder vraiment – Christian Bobin & Pascale Senk

« Ainsi donc, en novembre dernier, il s’en est allé. A-t-il rejoint le dieu du neuf, des rires d’enfants et des hortensias bleus dont il parlait si bien ? Relisant cet entretien réalisé il y a plus de 10 ans, je retrouve la fraîcheur singulière du poète, ses éclats de rire et sa vision si humble et sincère de la foi. Comme un instant passé qui resterait à jamais vivant. (0)

&

Pascale Senk : On dit que vous êtes un écrivain “qui croit”. Mais en quoi croyez-vous ?

Christian Bobin : Je crois en la “présence” même. Une présence entière et imprévue. Comme je ne suis pas délirant, je ne parle que de ce que je vois¹. Cette croyance qui me tient – et non que “j’ai”, comme on possède un objet ou un livre dans sa bibliothèque – me permet de percevoir des correspondances, des échanges entre un rosier et un visage retourné à la terre, ou entre une phrase écrite dans un livre il y a deux siècles et le sourire surpris d’un passant aujourd’hui … En ce sens, ma foi est de l’ordre de la contemplation : c’est ne pas me remettre d’être sur Terre, c’est être étonné comme un nouveau-né, c’est avoir un appétit immense du “jamais vu” de la vie. Cela n’a rien à voir avec le Dieu enfermé dans les consignes automatiques des Églises.

Ces correspondances apparaissent partout dans votre œuvre. On a l’impression que l’existence de Dieu vous apparaît dans les plus petites choses, à “ras de terre”, comme vous l’avez écrit dans “Le Très-Bas ». Mais est-ce que cela s’arrête parfois ?

Bien sûr ! A certains moments, je suis atteint, comme chacun de nous, par un manque de fraîcheur. Quand ça s’arrête, j’attends, c’est tout ce que je sais faire. J’ai l’espérance que quelque chose va revenir, et quelque chose toujours revient. Quelque chose dont je ne suis pas maître … D’ailleurs, j’accepte d’avoir très peu de maîtrise sur cette vie. Je trouve que la maîtrise d’une personne sur sa propre vie, ce qui est, hélas !, possible, donne à la vie une consistance pierreuse, voire funéraire.²

Priez-vous ?

Je ne sais pas vraiment ce que c’est que prier. Ou, si c’est tout simplement “regarder vraiment”, si c’est ce commerce sans phrases avec ce qui se présente à moi, alors oui, il m’arrive de prier.³

Vous vous reconnaissez quand même comme chrétien …

J’aime lire parfois des pages de Lao-Tseu ou certaines pensées bouddhistes. Elles sont souvent très belles, “pacifiantes” comme des massifs d’hortensias bleus … Mais la manière vivante du Christ d’aller dans sa vie telle qu’elle nous a été racontée m’apparaît inégalable. Je m’appuie sur sa parole, et ce que je sais de Dieu, c’est ce que cet homme m’en a dit, rien d’autre. Dans les Évangiles, je ne trouve pas une technique, encore moins un modèle ou un dogme. Je trouve une vie lumineuse, qui est comme la vie même : traversée sans cesse d’événements, avec, tout de suite, des réponses à ces événements … Ça dure le temps d’une comète, à peine trente-trois ans, mais on en perçoit la lueur encore aujourd’hui.

Diriez-vous que croire aide à vivre ?

Je pense qu’il n’y a qu’une seule chose qui puisse vraiment aider à vivre, c’est la conscience de la mort. Et la croyance, pour moi, est inséparable de cette connaissance consciente : la certitude que ce jour va passer, que presque tout va passer – car je crois que tout passe, sauf le cœur – change notre perspective. C’est le socle sur lequel on peut, me semble-t-il, s’appuyer pour voir cette vie dans toute son étendue, et la goûter vraiment. (4)

La croyance en Dieu ne rend-elle pas plus fort ?

Pour moi, Dieu a partie liée avec le plus faible de cette vie : la petite enfance, les mourants… Et il se présente dans tout ce qui nous sort de la convention sociale : ruptures, douleurs, joies. Là où “c’est joli” d’en parler, je ne crois pas qu’il y ait Dieu. Le Dieu auquel croient – entre autres – les Américains, celui qu’ils ont mis sur le dollar, propose, selon moi, une manière d’être cruellement optimiste. C’est le petit Dieu mauvais du narcissisme, le Dieu magique de la toute puissance imaginaire, celui du nouveau-né qui pense que sa mère est une partie bienfaisante de lui et se met donc à hurler dès que cette partie s’éloigne ou ne répond pas à ses vœux. Je ne crois pas à ce Dieu-là, qui est comme un prolongement monstrueux de la personne. Celui auquel je crois est tout le contraire. Il est de l’ordre de la lézarde, du passage et du manque. (5)

D’ailleurs, vous écrivez beaucoup sur les épreuves, la douleur de perdre ceux que l’on aime, la fragilité des choses …

Dans l’imaginaire courant, c’est un peu comme si ceux qui avaient la foi possédaient un compte en banque ! La confiance et la tranquillité en sortiraient à jets continus. Mais pour moi, la foi, ce n’est pas ça du tout. Elle se paie parfois cher et apparaît sur fond de ténèbres, de doutes ou de compassion. Arthur Rimbaud disait, dans “Une saison en enfer” :

“Je ne me crois pas embarqué dans une noce avec Jésus-Christ comme beau-père.”

Je suis assez d’accord avec ça. J’ai appris que cette vie n’est pas une noce. Elle est fabuleuse, mais elle est terrible aussi. Les deux aspects sont indissociables. Le Dieu auquel je crois n’est pas fort, mais il est aussi invincible qu’un courant d’air. C’est-à-dire qu’il rentre dans les têtes et dans les vies alors qu’elles se croyaient cloîtrées, comme bétonnées par la convention, par un faux repos, par de fausses certitudes. Donc, pour revenir à votre question précédente, c’est un Dieu qui est plus dérangeant qu’arrangeant, et je dis sans aucun masochisme que croire rend la vie, dans un sens, plus difficile. Pourtant, on dit souvent que la foi aide à développer des qualités positives. Justement ! Si vous développez des qualités comme la bonté ou la compassion, votre vie va, au contraire, devenir de plus en plus difficile ! Quelle bonne nouvelle, n’est-ce pas ? [Rires.] Cette difficulté est bien sûr fabuleuse mais, d’une certaine façon, votre vie sera de moins en moins compatible avec l’état social ordinaire qui repose, derrière la courtoisie, sur la lutte et le déchirement. (6)

Vous avez écrit que “la plupart des gens sont tellement adaptés qu’ils en deviennent inexistants”. La foi serait-elle ce qui permet d’être vraiment au monde sans se perdre soi ?

Oui, c’est ça. C’est le contraire d’une adaptation. Quelqu’un qui est adapté à son milieu, c’est quelqu’un qui est en train de disparaître. La convention mange la plupart des vies comme une petite souris à petites dents et, au bout du compte, c’est la vie entière qui peut être mangée comme un gruyère. Ça se passe petit à petit : dans des politesses, dans la croyance qu’il y a des choses qui ne se font pas, dans la croyance qu’il existe des modèles pour vivre ou pour écrire. (7) J’ai parfois été peiné de voir des gens qui avaient une pleine possession de leur talent à l’oral et qui, lorsqu’ils se mettaient à l’écriture, perdaient leur fraîcheur et leur intelligence parce qu’ils étaient en état de révérence par rapport à cette écriture. Ils pensaient qu’il fallait que leurs livres ressemblent aux précédents, à ce qui se fait couramment. Toute leur lueur disparaissait alors.

Aujourd’hui, tout le monde invoque Dieu pour justifier des actes terribles. Qu’en pensez-vous ?

J’ai l’impression que les peuples se lancent Dieu au visage comme des enfants se jettent des cailloux. D’un côté comme de l’autre, leur Dieu est aussi raide, aussi dur et menaçant qu’une pierre. A vrai dire, c’est plutôt leur croyance mortifère en eux-mêmes, c’est leur force qu’ils adorent et qu’ils balancent à la face de l’autre … Peut-être que Dieu s’amuse : au point d’étouffement où l’on en était, il lui fallait peut-être faire arriver des choses nouvelles entre les uns, repus et stupides, et les autres, affamés et remplis de ressentiment. ”Seule la terreur vous rendra intelligent”, dit le prophète Isaïe dans la Bible … Il est également possible que même cela ne suffise plus à nous réveiller. Alors, nos petites affaires reprendront : l’économique comme unique pensée, l’avidité, le narcissisme … Les affaires du monde, en somme. (8)

Article paru dans Psychologies Magazine de décembre 2010

Propos recueillis par Pascale Senk

Et repris dans ce billet avec son aimable autorisation.

NB : je suis seul responsable des liens, illustrations, sur- et soulignages et du découpage de l’article original pour mettre en valeur quelques citations. Et bien entendu des quelques commentaires ci-dessous.

 

Cordialement

 

0 – Christian Bobin est mort le 23 novembre 2022. Mais demeure en réalité « à jamais vivant » : « Vous n’êtes pas mort, Christian Bobin – Emmanuel Godo ».

¹ – Dans un monde globalement à la dérive, submergé par un déluge d’images et d' »informations » et qui n’a plus guère de considération pour eux, les poètes demeurent des voyants, de scrupuleux spécialistes, et de la vision et de l’expression :

« … je ne parle que de ce que je vois. »

Ces mots me semblent faire écho à ceux de Charles Péguy dans « Notre jeunesse » :

« Il faut toujours dire ce que l’on voit : surtout il faut toujours, ce qui est plus difficile, voir ce que l’on voit. »

Et impossible de ne pas écrire aussi qu’avec « Vision » – et bien entendu tout le reste de son œuvre : articles, livres, dessins, ateliers, … – Douglas Harding a parfaitement accompli cette proposition de Péguy.

² – Redisons que la Vision du Soi n’est en aucune façon une méthode de « maîtrise » d’un éventuel – mais si fréquent ! – « manque de fraîcheur » dans le regard. Plutôt un moyen habile – « upaya » – de demeurer dans cet émerveillement de « nouveau-né », de savourer à volonté le « jamais vu de la vie ». Essayez donc : vous en connaissez le geste !

³ – Difficile de ne pas établir de correspondance entre ce « regarder vraiment » et la réponse de Swâmi Prajnânpad à la même question :

« Prier, c’est être présent à ce qui est. »

En ce sens et dans le prolongement du dessin ci-dessus, la Vision du Soi est essentiellement « prière » : attention, soutenue & continue mais légère, à toutes les formes périphériques ET, simultanément mais d’abord, à ce « Cela » central qui les sous-tend : espace d’accueil illimité & inconditionnel que « Je Suis » – que nous sommes tous -, « capacité », « contenant », « essence transparente comme le cristal », « Visage Originel », etc …

NB : pour vérifier qu’il arrivait très souvent à Christian Bobin de « prier », il suffit de lire & relire ses livres.

4 – Du pur Bobin, un régal ! A une question en quelque sorte obligée, une réponse fulgurante, paradoxale, à contre-courant de toute l’ignorance – « avidya » – moderne et dans le droit fil de toute la « philosophie éternelle » :

« Memento mori »

En répétant que « naitre c’est entrer dans un long couloir de la mort », Douglas Harding insistait sur l’importance de la traduction littérale de cet adage : « Souviens toi que tu es en train de mourir ». Il a plus particulièrement exploré le vieillissement et la mort dans son « Petit livre de la vie et de la mort ». Et il a surtout largement partagé le (seul) moyen d’en demeurer indemne … !

Tout ce qui existe en périphérie est en train de « passer ». Seul le « Je Suis » central demeure. La pleine conscience que le dessin ci-dessous est bien votre « autoportrait » peut vous aider à « changer de perspective », à vous établir sur le « terrain solide du Voir ». A « voir cette vie dans toute son étendue et la goûter vraiment. » Essayez, vérifiez !

5 – Encore du pur Bobin, dans le droit fil du « Très-Bas ».

Ce « petit Dieu mauvais du narcissisme, le Dieu magique de la toute puissance imaginaire … comme un prolongement monstrueux de la personne » occupe encore malheureusement une large part du « marché des religions » et de la conscience humaine ! Tous ceux qui sont en capacité de nous libérer de ce « Père tout-puissant », de ce « vieux Dieu », en donnant à leur manière « un grand coup de balai dans le Ciel »  sont infiniment précieux.

6 – La vie « fabuleuse & terrible » c’est l’oscillation permanente dans la zone périphérique « je suis humain » du dessin ci-dessus. Qu’est-ce qui vous retient de rejoindre ce « Je Suis » central qu’essentiellement  vous êtes, que nous sommes tous, d’y demeurer et d’exploser instantanément aux dimensions de l’univers ? De participer à cette « noce » de l’humain et du « divin » qui est notre véritable destin ?

« Le Dieu auquel je crois … est aussi invincible qu’un courant d’air ».

Ne serait-ce qu’un paradoxe un tantinet blasphématoire ? N’est-ce pas plutôt au plus près du récit d’Élie dans 1-Rois 19, 12 :

« … Après le feu, une voix, un silence subtil. » (Chouraqui)

(Parfois également traduit par « une voix de fin silence ».)

Ou encore de Jean 3, 8 :

« Il souffle où il veut, le souffle, et tu entends sa voix.
Mais tu ne sais pas d’où il vient ni où il va ; ainsi de tout natif du souffle. »
(Chouraqui)

[Τὸ πνεῦμα ὅπου θέλει πνεῖ, καὶ τὴν φωνὴν αὐτοῦ ἀκούεις, ἀλλ’ οὐκ οἶδας πόθεν ἔρχεται καὶ ποῦ ὑπάγει: οὕτως ἐστὶν πᾶς ὁ γεγεννημένος ἐκ τοῦ πνεύματος.]

Mais ce souffle-là « rentre » encore mieux dans … une absence de tête ! Essayez – cette ouverture maximale, infinie -, vérifiez !

NB : la photo de ce somptueux éclat de rire provient d’une Rencontre-conférence sur le thème de « la grande vie » avec Christian Bobin et Anne Claire Martin à Crans-Montana le 1er octobre 2016.

7 – La réponse me donne envie de changer quelques lettres de la question : le Soi « serait-il ce qui permet d’être vraiment au monde sans se perdre soi ? »

Ce « Soi » – mais appelez « Cela » comme vous voulez – n’est pas à « croire » mais à Voir. Voir à 180° de la direction habituelle, Voir ce Non-Lieu central d’où proviennent notre regard et tous nos sens. Vacuité, conscience, capacité, contenant, Visage Originel, …

Se contenter d’être « adapté » à la vie dans la seule zone périphérique « je suis humain » c’est être « perdu, inexistant ». Une pseudo-vie néoténique dirait Michel Fromaget. Au plus loin de la pleine maturité spirituelle possible à l’être humain, de cette « vie surabondante » annoncée en Jean 10, 10. La Vision du Soi & Vision Sans Tête vous permet de sortir de cette « convention », de ce « pétrin » (Hervé Clerc), de cette impasse. En aurez-vous l’audace ?

8 – ”Seule la terreur vous rendra intelligent” serait apparemment une traduction possible d’Esaïe 28, 19. Mais, comme Bobin, il est permis de mettre en doute cette parole du prophète.

Ce paragraphe – qui a plus de dix ans – résonne étrangement alors que la guerre entre Russie et Ukraine continue de faire rage … Les humains continuent d’errer dans le désert de la violence : « c’est leur force qu’ils adorent et qu’ils balancent à la face de l’autre ». Le faux Dieu est une fois de plus embarqué : Vladimir Mikhaïlovitch Goundiaïev, patriarche orthodoxe de Moscou, « bénit » même les missiles à destination de « l’ennemi » …

Et si cette convergence de multiples crises nous signifiait qu’il est plus que temps de passer à tout autre chose, de donner – vraiment – la priorité au « Tout Autre », de « passer sur l’autre rive », d’être « sans affaires » comme dit le zen, … En tous cas de relativiser drastiquement toutes « nos petites affaires … : l’économique comme unique pensée, l’avidité, le narcissisme … ». Le dérèglement climatique, l’explosion des inégalités & violences, l’épuisement de nombreuses ressources devraient nous y aider …

Christian Bobin a très subtilement décrit « les affaires du monde » dans un paragraphe de l’avant-dernier chapitre du « Très-Bas » dont je ne me lasse pas :

« Le monde veut le sommeil. Le monde n’est que sommeil. Le monde veut la répétition ensommeillée du monde. Mais l’amour veut l’éveil. L’amour est l’éveil chaque fois réinventé, chaque fois une première fois. Le monde n’imagine pas d’autre fin que la mort, cette extase du sommeil, et il considère tout à partir de cette fin. … L’enfant va à l’adulte et l’adulte va à sa mort. Voilà la thèse du monde. Voilà sa pensée misérable du vivant : une lueur qui tremble en son aurore et ne sait plus que décliner. C’est cette thèse qu’il te faut renverser. »

La Vision du Soi selon Douglas Harding constitue un outil particulièrement puissant pour « renverser la thèse du monde ». N’en croyez pas un traître mot, essayez, vérifiez … !

 

Par Jean-Marc Thiabaud

Jean-Marc Thiabaud, 65 ans, marié, deux fils, un petit-fils.
La lecture de "La philosophie éternelle" d'Aldous Huxley m'oriente précocement sur le chemin de la recherche du Soi.
Mon parcours intérieur emprunte d'abord la voie du yoga, puis celle de l'enseignement d'Arnaud Desjardins.
La rencontre de Douglas Harding en 1993 me permet d'accéder à une évidence que je souhaite désormais partager.

3 réponses sur « Prier, c’est regarder vraiment – Christian Bobin & Pascale Senk »

Cher Jean-Marc, je découvre sur votre site cette longue interview de notre ami défunt. Ses propos me rappellent ceux d’une grande chrétienne : Simone Weil. Le croire ou la foi engendre chez ces deux grands croyants un « Voir » comme vous le dites, car il s’agit effectivement de voir ce qui est, et qui devient aussi une forme subtile de sa-voir mystique ou de connaissance spirituelle. Chez S. Weil, cette connaissance ou ce savoir passe par un amour de la souffrance capable seule, d’après elle, d’unifier les contraires et de faire coïncider les opposés. De plus, elle fut assez influencée par la pensée gnostique, l’évangile de Thomas notamment, que vous connaissez bien. Notre ami Christian n’aurait-il pas été lui aussi influencé, même implicitement, par cette grande pensée chrétienne, injustement décriée? Cela se lit en filigrane dans nombre de ses propos où il tente d’allier les opposés, de les harmoniser, ou encore dans son combat contre le « monde », au sens johannique, et donc gnostique, et cela au nom d’un Dieu caché, lui aussi. Mais à la différence de S. Weil, Christian Bobin ne cite pas la Gnose dont il se rapproche incidemment. Christian Bobine aurait-il été un gnostique caché, ou encore un chrétien qui n’aurait pas été capable d’assumer pleinement sa propre tendance gnostique dans sa production poétique et tout au long de sa vie ?… La question, au moins, se pose.
J’espère que vous allez bien.
Cordialement
Bruno

Bonjour Bruno,

Ça va, merci. J’espère que vous allez bien aussi.

Je suis le tout jeune grand-père d’un petit Marius, ce qui me permet de confirmer l’adoration que vouait Bobin aux bébés !

Pas encore grand chose concernant Simone Weil sur volte-espace. Mais quand-même deux occurrences :
https://volte-espace.fr/le-choc-simone-weil-jacques-juillard/
Et surtout : La seule chose vraie …

Mais il faudrait d’abord que je trouve le temps de la lire soigneusement … pas cet été !
Je dois bien avouer que cet « amour de la souffrance » n’est pas toujours très engageant … même si cette grande dame a écrit des lignes étonnantes sur le fait de « voir ».

Ce Bobin est vraiment surprenant et, maintenant qu’il n’est plus, il va sans doute être possible de relire plus sereinement une œuvre dégagée de la personne. Les études « bobiniennes » me semblent avoir un bel avenir …

Concernant Thomas, est-ce que vous connaissez « L’évangile de Thomas. Le Royaume intérieur » de François de Borman ?

Désolé, mais peu de temps à vous consacrer aujourd’hui : trois heures de vélo puis du travail au jardin.

Belle & bonne journée

Cordialement
Jean Marc

Très grand merci à vous cher Jean-Marc. Et bien sûr, félicitations au jeune grand-père comme aux parents! C’est un bel événement qu’il faut savoir reconnaître avec gratitude! Sur l’évangile de Thomas, j’ai un rayon entier de la Bibliothèque où je travaille. Je regarderai Borman… Bien cordialement. Bruno

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.