« La seule chose vraie dont a besoin tout le monde, c’est que les hommes se portent une réciproque attention les uns aux autres.
Mais c’est une chose rare, difficile, et comme un miracle ! »
Cordialement
Une bien belle citation découverte dans le bulletin « Des Traits sur le sable N° 90 » de la Compagnie du Sablier. Dans ce cadre là, Gérard Rouzier propose également un bien beau programme : « Se laisser transformer par les textes sacrés » et quelques bien beaux spectacles.
La Vision du Soi selon Douglas Harding est peut-être en mesure de rendre cette « réciproque attention » moins rare, moins difficile, … Tout simplement en nous aidant à réaliser que nous sommes – tous – déjà espace d’accueil illimité & inconditionnel pour l’autre, mais aussi pour tout le reste, pour … Tout ! Il est d’ailleurs parfois plus difficile d’être espace d’accueil pour un prochain précis que pour le lointain et le général …
Alors certes cela demande de déconstruire l’illusion que nous sommes réduits à notre ego, à ce complexe corps & mental fermé, à ce « bunker à deux compartiments : vivres et munitions » selon une belle image d’Alain Bayod, à la seule zone périphérique « je suis humain » du dessin ci-dessous :
Mais quelques expériences de Vision du Soi – simples, concrètes, joyeuses – et notamment celle du face (là-bas en périphérie) à espace (ici au Centre) peuvent permettre de Voir parfaitement & être le … « miracle » ! La proposition étant considérable, n’en croyez pas un traître mot, essayez, vérifiez !
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Quelques suppléments, découverts notamment ici :
- pour Simone Weil, « l’attention consiste à suspendre sa pensée, à la laisser disponible, vide et pénétrable à l’objet ». (« L’attente de Dieu », p. 72.)
- Développer l’attention en vue de la prière consiste, au contraire, à apprendre à attendre et à désirer « à vide » (« L’attente de Dieu », p. 79.)
- L’attention constitue en cela un véritable effort, « le plus grand des efforts peut-être » (« L’attente de Dieu », p. 71.)
- « Il y a quelque chose dans notre âme qui répugne à l’attention » (« L’attente de Dieu », p. 72.)
- « La nature a horreur du vide que l’attention suppose » (« La pesanteur et la grâce ») Le moi tend à occuper tout l’espace. Se défaire de soi-même pour demeurer attentif, c’est aller contre soi-même et non chercher à se satisfaire.
- « L’attention est la forme la plus rare et la plus pure de la générosité. Il est donné à très peu d’esprits de découvrir que les êtres et les choses existent. Depuis mon enfance je ne désire pas autre chose que d’en avoir reçu avant de mourir la révélation complète. Il me semble que vous êtes engagé dans cette découverte… Cette découverte fait en somme le sujet de l’histoire du Graal. Seul un être prédestiné a la capacité de demander à un autre : quel est ton tourment ? Et il ne l’a pas en entrant dans la vie. Il lui faut passer par des années de nuit obscure où il erre dans le malheur, loin de tout ce qu’il aime et avec le sentiment d’être maudit. Mais au bout de tout cela il reçoit la capacité de poser une telle question, et du même coup la pierre de vie est à lui. Et il guérit la souffrance d’autrui. » (Lettre au poète Joë Bousquet, 1942)
NB : de nombreux textes de Simone Weil sont consultables ici. Mais, une fois de plus, le plus simple serait assurément de commencer par un atelier de Vision du Soi pour seulement ensuite « vérifier si les experts ont bien pigé le truc » !