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4 - Méditation

Bonne résolution 2020 : méditer !

« Demain (0) c’est décidé je fais régime … »

Il est vrai qu’après les éventuels – mais fort probables – excès des fêtes de fin d’année, alléger un peu le travail de notre foie ne serait pas du luxe ! Mais pourquoi ne pas être un tantinet plus ambitieux en 2020, et décider de commencer – sérieusement – à méditer¹ ?

La séquence de dessins ci-dessous² pourra peut-être aider à vous motiver un peu ? Tout simplement en vous positionnant dans la case qui vous concerne le plus actuellement et dans la saison de la vie qui est la vôtre. Comme il s’agit d’un schéma, simplifié & simplifiant, il se peut que vous constatiez quelques discordances avec votre situation personnelle !

Il est bien évidemment presque possible de remplacer « méditer » par « pratiquer la vision du soi ». Parce qu’… :

« il ne peut y avoir de Zen sans l’espace vide du “sans tête”

Je me contente de vous renvoyer à ce billet très explicite. Je précise juste que l’auteur de  la citation ci-dessus est John Toler (1931 & 2006), le seul occidental à avoir été abbé d’un temple zen au Japon (Seisen-An à Ouda). Excusez du peu !

  • il existe certes diverses formes de méditation, mais il est généralement admis que la tradition zen a porté cet art à un très haut degré de perfection, en le dégageant d’un maximum de fioritures. La méditation « dans l’esprit du zen », telle que portée par des personnes remarquables comme K. G. Dürckheim, Bernard Rerolle, d’autres … a ensuite prolongé ce processus. Et la Vision du Soi le pousse sans doute à son maximum :

« Mais tout ceci, est-ce du zen ?

… ce qui nous concerne ici, ce n’est pas tant le zen traditionnel que son esprit éternel et universel, un esprit éternellement fertile en renouvellements imprévisibles. »

Objections 5 – Extrait de « Vivre Sans Tête »

« N’y a-t-il donc aucun travail à faire ? Quel rôle attribuez-vous à la méditation ?

Cette voie n’est pas une solution de rechange qui rendrait inutile toute méditation sérieuse. Elle ne nous dispense pas d’un travail convaincu et continuel sur nous-même, mais au contraire elle nous y stimule puissamment.

Dans notre méthode, méditer en vue de l’Illumination consiste à en jouir. »

Objections 3 – Extrait de « Vivre Sans Tête »

  • Alors pourquoi donc le bémol de ce « presque » ?

Le très jeune enfant de la première case vit pleinement sa nature d’espace d’accueil, mais inconsciemment. L’enfant de la deuxième case joue sur les deux tableaux, en même temps espace d’accueil & vilain garnement ! Le jeune adulte de la troisième croit chercher de grisantes sensations de vitesse, et va peut-être découvrir « le truc d’Ayrton Senna ». Si l’amour véritable advient pour les deux amoureux de la quatrième, c’est que l’un aura entièrement disparu pour l’autre & l’autre pour l’un, et il en résultera un couple, c’est-à-dire « le Réel qui joue à être deux » selon Yvan Amar. L’homme (mais tout autant la femme … le modèle de cette affiche date sans doute au moins de quarante-cinq ans !) affairé des cinquième, sixième et septième n’a que deux options : se réduire à n’être que corps & mental, occupés & fatigués – un « statut d’esclave » selon Svâmi Prajnânpad – ou être contenant ultime de tous les contenus, capacité d’accueil de toutes les activités périphériques, libre, allégé d’un « insupportable fardeau ».

Seule la neuvième et dernière case pose réellement problème : game over ! Ces prétextes (trop de …) ne tiennent pas : notre état naturel d’espace d’accueil est en permanence disponible, partout & tout le temps, sous des modalités diverses regroupées dans le tableau de « La voie plébéienne huit fois octuple ».

  • Reste, pour le lecteur attentif, la huitième case … Voilà ce qu’en dit Douglas :

« Non qu’il y ait un âge limite pour ce genre de vision (la septantaine peut être aussi propice que l’adolescence), mais, cela se comprend, plus un homme a cultivé l’image qu’il a de lui-même et affirmé sa personnalité (persona signifie masque), plus il lui est difficile d’y renoncer, de perdre la face et de disparaître. D’autre part, plus tôt on découvre l’absence de tête ou de visage, plus il y a de chances pour qu’on la prenne au sérieux et qu’on la pratique loyalement. »

Objections 1 – Extrait de « Vivre Sans Tête »

NB : « renoncer à sa personnalité, … perdre la face et  disparaître » me semble très incorrectement traduit. Il s’agit de renoncer à attribuer la première voire seule place à cette personnalité périphérique, de la resituer dans un ensemble beaucoup plus vaste (Cf. carte ci-dessous en note n° 1). C’est l’illusion d’une personnalité séparée qui disparaît et c’est « un sage qui a pour corps l’univers entier » qui apparaît. Seul un fou estimerait ne pas gagner au change !

Mais plus l’on attendra, plus il sera difficile de redevenir pareil à un petit enfant, plus il sera difficile de se résoudre à accepter humblement la simplicité et l’évidence de Qui nous sommes vraiment. L’heure de la retraite constitue un moment-clé de l’évolution humaine (cf. sa conception traditionnelle dans les saisons de la vie), et il est fort regrettable qu’il n’en soit aucunement question dans les débats & bras de fer qui agitent actuellement la société française.

« Le vieillard n’hésitera pas à interroger l’enfant de sept jours à propos du lieu de la Vie et il vivra. Beaucoup de premiers se feront derniers et ils seront un. »

Évangile de Thomas, logion 4

 

Cordialement

 

0 – « Demain, demain, toujours demain »

Ce qui est important ne se conjugue qu’au présent. Ici & maintenant.

¹ – Volte-espace propose de nombreux billets concernant la méditation, accessibles par la catégorie Méditation ou l’étiquette Méditation. Si vous ne deviez en lire qu’un, autant que ce soit celui-ci : « Contributions de la Vision du Soi à la méditation dans l’esprit du Zen … »

D’accord, j’avoue que je triche un peu : ce billet renvoie à trois autres … qui eux-mêmes … !

Tout cela pourra vous paraître assez éloigné de la marchandise frelatée généralement vendue aujourd’hui sous le nom de « méditation ». Que vous dire ? Peut-être que si ce qui vous est proposé ne concerne que la zone « je suis humain » du dessin ci-dessous – la carte maîtresse de la Vision du Soi selon Douglas Harding – alors il ne s’agit pas de méditation. Vérifiez … soigneusement !

² – Rendons à Jacques Salomé ce qui lui appartient : la série de dessins ci-dessus sont initialement inspirés de son ouvrage « Pour ne plus vivre sur la planète Taire – Une méthode pour mieux communiquer » : série un peu trop sexiste à mon goût …

Relever les différences entre « communiquer » et Voir s’avère instructif :

  • rien à « apprendre » ou « savoir », juste Voir sa nature d’espace d’accueil
  • plus de « temps à perdre », puisque la dimension périphérique qu’est le temps est désormais en nous : la Première Personne contient le temps alors que la troisième lui est soumise
  • pas besoin de « penser » à Voir, et surtout pas lorsqu’on est « en amour » comme disent nos cousins québecois !
  • il se peut que « l’envie » fasse parfois défaut, mais c’est tellement simple, plaisant, régénérant, joyeux … de Voir, qu’elle revient vite
  • impossible de seulement « essayer » : Voir c’est 0 ou 1, on ou off, pas du tout ou parfaitement. Il est impossible de Voir partiellement, à seulement quelques %
  • la petite troisième personne de la zone « je suis humain » de la carte de la note n° 1 dispose bien entendu d’un budget « énergie » limité. Mais passer de la position d’ « avoir l’énergie » suffisante à celle d’être branché sur la Source de l’énergie, d’être cette Source, et d’être allégé de l’ « insupportable fardeau » change sensiblement la donne. Essayez, vérifiez !
  • peut-être ne parvient-on à mourir sereinement qu’en ayant « découvert » quelle est notre véritable nature, espace d’accueil illimité, inconditionnel et éternel …

Par Jean-Marc Thiabaud

Jean-Marc Thiabaud, 65 ans, marié, deux fils, un petit-fils.
La lecture de "La philosophie éternelle" d'Aldous Huxley m'oriente précocement sur le chemin de la recherche du Soi.
Mon parcours intérieur emprunte d'abord la voie du yoga, puis celle de l'enseignement d'Arnaud Desjardins.
La rencontre de Douglas Harding en 1993 me permet d'accéder à une évidence que je souhaite désormais partager.

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