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Vœux 2023 : la Grande Faim – Maurice Bellet

En période de vœux, il est assez commun de s’entendre souhaiter …

« plein de bonnes choses » !

Les « happy few » lecteurs de volte-espace – ou a minima de mes vœux précédents – ne s’étonneront pas que je prenne l’exact contre-pied de cette formulation – contestable – et que, pour cette année 2023 et les suivantes, je souhaite plutôt à tous une …

« GRANDE FAIM » … !?

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« La grande faim, c’est la faim que l’homme a de la Voie …

En vérité, la faim de la Voie est première. Elle est faim de la vie et de l’être, elle est le désir nu et lavé, avant toute prise, elle est le vouloir primitif où commence l’humanité. …

Si cette faim essentielle n’est pas nourrie, l’homme est dans le malheur le plus grand : sa naissance même lui est honte et désastre, il est écrasé dans l’horreur d’exister. …

De quoi pourrons-nous la rassasier ? Elle se nourrit de tout ce qui nourrit l’homme ; et, pourtant, la nourriture de la grande faim est la Voie, et la Voie seule. Tous y ont droit et c’est premier. …

Les riches imaginent que la Voie est la survivance d’un monde mort ou une compensation malheureuse à l’absence de ce qui fait leur richesse. Ils ne voient pas, engorgés, encombrés comme ils sont, l’espèce de trou noir qui se creuse en eux là où devrait être la Voie. …

Il y a pire que la faim : c’est de ne plus avoir faim. …

La Voie est nécessaire à l’homme autant que l’air et la nourriture. Mais à qui n’en ressent plus le besoin, que pourra-t-on lui donner ? Car la Voie n’est pas précédée, il n’y a pas de chemin de ce chemin-là. Quelle violence faudra-t-il, quelle brutalité de fin du monde pour éveiller ceux qui se sont endormis dans cette mort ? …

Le corps est plus que le corps, et la faim qui l’habite est aussi une faim éperdue de tendresse, un besoin de l’amour sans quoi l’homme ne vit pas. …

… Notre société est pleine de ces faims furieuses, inavouées, inconnues, qui vont se placer et se satisfaire où elles peuvent, ou bien hurlent inaudibles au fond de leur fosse ! Combien de faims égarées sous les jeux apparemment sérieux des affaires, de l’argent, des idées ? …

La faim d’amour, rien n’y peut mettre fin. …

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Pour celui qui n’est pas tenaillé par cette « grande faim » – la faim du « Grand » que nous sommes, tous – la Vision du Soi selon Douglas Harding ne peut … RIEN.

Pour celui qu’elle dévore, celui qui veut parvenir à la « silencieuse coïncidence » avec son « autoportrait », elle peut … TOUT.

C’est – gravement – « le seul espoir » et – plus joyeusement – une « entrée principale » particulièrement simple, concrète, efficace. Mais n’allez surtout pas en croire un traître mot, essayez, vérifiez !

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NB : le florilège de citations ci-dessus provient du début du livre de Maurice Bellet, « La Voie », paru en 1982 et réédité en 2019 (Albin Michel Spiritualités Vivantes n° 314 et 315).

Si vous ne connaissez pas l’œuvre – foisonnante – de Maurice Bellet, le plus simple consiste encore à lire « Ouvrir l’espace du Christianisme » de Myriam Tonus.

 

Par Jean-Marc Thiabaud

Jean-Marc Thiabaud, 65 ans, marié, deux fils, un petit-fils.
La lecture de "La philosophie éternelle" d'Aldous Huxley m'oriente précocement sur le chemin de la recherche du Soi.
Mon parcours intérieur emprunte d'abord la voie du yoga, puis celle de l'enseignement d'Arnaud Desjardins.
La rencontre de Douglas Harding en 1993 me permet d'accéder à une évidence que je souhaite désormais partager.

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