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4 - Méditation

Un enseignement secret – Jacques Vigne

« Paradoxal : « Il n’y a rien à pratiquer » est un enseignement secret réservé aux initiés qui pratiquent beaucoup. »

Jacques Vigne

« Méditation et psychologie »

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Comme nous sommes – pour la plupart – des Shadoks qui adorons « pomper » – remplir le vide avec des riens – nous sommes souvent obnubilés par la pratique : en essayer toujours de nouvelles et les  pratiquer plus longtemps, plus intensément, plus, plus, plus …

Nous appliquons à une vie spirituelle qui n’est « pas de ce monde » les recettes efficaces du « monde » : faire ses gammes – professionnelles, musicales, artistiques, sportives, … répéter encore et encore, « beaucoup ». Il y a certes de plus vaines occupations, mais …

Mais se contenter de pratiquer ainsi dans le « monde », c’est-à-dire dans la zone périphérique « je suis humain » de la carte maîtresse de la « Vision » ci-dessous, ne nous amènera pas à « grand chose », pas à cette « Grandeur » que nous recherchons & qui nous recherche, que nous sommes, tous  :

Il conviendrait plutôt de suivre à la lettre ce conseil éminemment pratique de la Katha Upanishad, placé en exergue de l’introduction :

« Un sage, désirant l’immortalité, retourne son regard vers soi-même. »

Pour 1 – voir qu’au-dessus de la ligne allant d’une épaule à l’autre il n’y a « rien »« no-thing » – pas de tête mais juste un espace vide, illimité & inconditionnel. Vérifiez … maintenant !

Et pour 2 – vivre, le plus continûment possible, à partir de ce « Je Suis » central, conscient d’être « contenant », « capacité », « Rien » qui accueille « Tout ». Je précise que la nature du « Rien » est radicalement différente de celle des « dix mille choses » composant le « Tout », mais que ce « Rien » & « Tout » relève néanmoins du non-deux. Pas si facile à décrire … et pourtant si simple à voir !

Cet « enseignement secret » est gracieusement offert à tous les « happy few » lecteurs de volte-espace et à tous les audacieux qui voudront bien consentir à l’aventure d’un atelier de Vision du Soi selon Douglas Harding, à emprunter ce « shortest way home »

N’en déplaise à Bruno Delorme et à tous ses semblables, je persiste à écrire : ne croyez pas un mot de tout ce qui précède, pas plus ceux de Jacques Vigne ou de tout autre auteur cité sur volte-espace – Douglas Harding compris bien sûr – mais tentez l’expérience d’un atelier de Vision du Soi, vérifiez par vous-même. En bref : « Venez & voyez » !

« La connaissance s’acquiert par l’expérience, tout le reste n’est que de l’information. »

Albert Einstein

Cordialement

 

 

 

Par Jean-Marc Thiabaud

Jean-Marc Thiabaud, 65 ans, marié, deux fils, un petit-fils.
La lecture de "La philosophie éternelle" d'Aldous Huxley m'oriente précocement sur le chemin de la recherche du Soi.
Mon parcours intérieur emprunte d'abord la voie du yoga, puis celle de l'enseignement d'Arnaud Desjardins.
La rencontre de Douglas Harding en 1993 me permet d'accéder à une évidence que je souhaite désormais partager.

Une réponse sur « Un enseignement secret – Jacques Vigne »

Tout d’abord, merci de me nommer dans votre billet, c’est un honneur! Mes « semblables » ? Il faudra absolument me les présenter !
J’ai aussi lu J. Vigne et je ne l’ai pas toujours trouvé honnête avec les résultats de sa propre technique méditative, pas toujours fiable. De plus, comme tous militants, il ne doute guère de celle-ci et ne fait jamais mention des échecs ou des erreurs, pourtant souvent avérés. Mais cela est un fait généralisé dans le monde des spiritualités.
Par acquis de conscience et pour suivre vos conseils et même vos injonctions, j’ai, une fois de plus, cher Jean-Marc, mis en pratique la vision sans tête, afin de vérifier par moi-même vos dires et ceux de votre maître.
Je reprends les différents points de votre démonstrations :
1/ vous affirmez qu’entre les deux épaules, il n’y a rien, et surtout pas de tête.
Or, en effectuant scrupuleusement ce geste, mon regard entre en contact avec les formes de mes arcades sourcilières, comme celle de mon nez, qui sont la preuve qu’il existe bien quelque chose et non pas rien. Si je ne vois pas ma tête dans son ensemble, comme mon corps d’ailleurs, cela ne signifie pas qu’ils sont inexistants, car je peux les ressentir, tout comme ma respiration qui a étrangement disparu de votre méthode. Et un miroir peut m’aider à mieux me percevoir (c’est le « stade du miroir » de Lacan, indispensable à l’évolution psychique). De plus, à moins de l’imaginer, l’espace autour de moi et devant moi n’est ni vide, ni illimité. Enfin, dans cet exercice, et quelles que soient les variations cognitives ou affectives, je ne me sens ou ne me perçois ni comme un « Tout » ni comme un « Rien ». En revanche, même si je ne la vois pas, je ressens effectivement ma tête qui repose sur mes épaules et ma colonne vertébrale. Je me pose d’ailleurs la question de savoir pourquoi vous tenez tant à faire disparaître votre tête sans laquelle rien de ce que vous faites et voyez ne serait possible? Pourquoi tant de haine envers cet organe indispensable?
Le point 2 fait mention d’un « Je suis », mais que l’on entend jamais ni ne perçoit. Qui dit ce « je suis », s’il n’y a personne pour le prononcer? Ou faut-il l’ « entendre » comme un ajout ou une surimposition qui viendrait notamment de votre enseignement ? Faut-il en conclure que cet ajout serait comme inculqué de l’extérieur pour faire correspondre une vision personnelle avec celle décrite par D. Harding et ses adeptes? De ce fait, ce « Je suis » devient artificiel et inutile. L’extrait de l’Upanisad cité montre surtout que ce sage n’a jamais rien compris à ce qu’il était vraiment en cherchant une immortalité imaginaire qu’il ne pouvait sûrement pas atteindre par un simple changement de regard. C’est là l’exemple même d’une illusion tenace dont il faut absolument se défaire pour accéder à sa propre humanité, en se débarrassant de la gangue de toutes les fumigations mystico-gazeuses. Les ancêtres de ce sage indien, qui ont officié pendant des millénaires à partir des rites de la religion Védique, eux, le savaient (Je vous renvoie aux ouvrages de L. Renou et de L.G. Tilak sur ce sujet sur lequel j’ai aussi écrit).
L’expérience dont parle Einstein est avant tout d’ordre épistémologique, c’est-à-dire appuyée sur des preuves tangibles et solides, extérieure à soi, réitérable, falsifiable, qualifiable, quantifiable, analysable, universalisable, critiquable aussi. Elle ne concerne pas des vécus ou des ressentis intimes et spirituels, trop subjectifs et volatils par nature.
Avant de vous quitter, je tiens à vous remercier (et je le dis très sérieusement) pour la qualité de ces échanges vifs et sans complaisance, et qui me permettent d’avancer aussi loin que possible dans l’univers de la mystique et d’explorer les zones d’ombre d’une sagesse comme celle de la Vision du Soi, d’en connaître aussi tous les aspects. En cela, mon cher Jean-Marc, vous êtes d’une aide précieuse !
Bonne journée!
Bruno

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