« La laïcité française n’oppose pas la foi à l’incroyance. Elle ne sépare pas ceux qui croient que Dieu veille, et ceux qui croient aussi ferme qu’il est mort ou inventé. Elle n’a rien à voir avec cela. Elle n’est fondée ni sur la conviction que le ciel est vide ni sur celle qu’il est habité, mais sur la défense d’une terre jamais pleine, la conscience qu’il y reste toujours une place pour une croyance qui n’est pas la nôtre. La laïcité dit que l’espace de nos vies n’est jamais saturé de convictions, et elle garantit toujours une place laissée vide de certitudes. Elle empêche une foi ou une appartenance de saturer tout l’espace. En cela, à sa manière, la laïcité est une transcendance. Elle affirme qu’il existe toujours en elle un territoire plus grand que ma croyance, qui peut accueillir celle d’un autre venu y respirer. »
« Vivre avec nos morts – Petit traité de consolation »
Livre de Poche n° 36661
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NB : Livre lu en situation, alors que la faucheuse moissonne des parents dans mon entourage depuis le début de cette année. Mais … comme le rappellent Ruth & Noémie dans « Le moine et la psychanalyste » de Marie Balmary, chacun de nous est ainsi situé, chacun de nous ne dispose que de l’échange de paroles devant la peur de la mort :
« – Noémie, dis-moi qui, parmi les mortels, ne marche au bord de sa mort ? l’interrompit Ruth, haussant involontairement le ton.
– Bien sûr, concéda Noémie, mais on n’y vit pas, tu le sais bien. Un risque de mort permanent et conscient, c’est autre chose. … »
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J’ai retenu l’extrait de « Vivre avec nos morts … » qui me semble entrer en résonance avec le billet « République laïque, seul espace de spiritualité authentique », et notamment sa proposition centrale :
Une République laïque est le SEUL espace d’expression d’une spiritualité authentique.
Mais, bien évidemment, tout le livre mérite d’être lu, relu, etc … Et même avant d’avoir participé à un atelier de Vision du Soi selon Douglas Harding !
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Compléments :
- Podcast des Chemins de la Philosophie du 12 mars 2021 : « Quand la mort surgît, raconter la vie est tout ce qu’il nous reste »
- Portrait de Delphine Horvilleur dans Les Chemins de la Philosophie du 25 janvier 2019.
- et aussi … « Hineni, hineni …Me voici, je suis prêt … »
L’occasion de renouer un peu avec ce vieux Leonard – plus vivant que jamais – même après ce « Dieu, les femmes et Leonard Cohen » de Daniel Bougnoux … qui avait jeté un froid sur notre relation !
Cordialement