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1 - Pratique de la Vision du Soi Fondamentaux Vision du Soi

Je (ne) vous souhaite (pas) une bonne année !

Présenter mes vœux de bonne année constitue toujours une difficulté, d’où le retard … Dans le cadre de volte-espace il ne s’agit pas d’une simple formalité, mais bien d’un effort sincère pour enfoncer le clou de la « Vision ». (0)

Ceux de l’année dernière annonçaient la tendance : « … oublier une bonne fois pour toutes vœux, velléités, honteuses promesses et timides résolutions pour se poser la seule question conforme à notre dignité d’être humain : qu’est-ce que je VEUX¹ vraiment ? »

En cette année 2021 j’ai bénéficié de l’aide imprévue de Géraldine Mosna-Savoye, qui s’interrogeait ainsi dans son Carnet de philo du 4 janvier :

« Un peu comme se faire la bise en entreprise, se souhaiter une “bonne année” est-il enfin devenu dépassé ? » … »

Voici quelques extraits de sa chronique :

« … Mais soyons précis, ce qui est exaspérant, ou du moins, étonnant, dans ce genre de démarche formelle, ce n’est justement pas la formalité avec sa dose d’insincérité voire d’hypocrisie, où l’on peut en venir à s’agacer ou à rire de cet entêtement à faire, tous les ans, son devoir maison de vœux de bonne année.

Mais c’est plutôt la démarche en elle-même … Soit cette attitude qui consiste à adresser des souhaits à une autre personne que soi-même¹. Mais qui a envie qu’on veuille des choses à sa place ?² Qui souhaite vraiment qu’on lui souhaite, pour lui, d’avoir de l’argent, de l’amour ou de réussir ?

Et si je ne veux pas d’amour ? Et si je ne veux pas réussir ?³ Pour l’argent, ça se discute, je ne suis pas contre. Mais si je ne veux rien ? Et pas même qu’on ne me souhaite rien ? (4) C’est le paradoxe du souhait (et en particulier du souhait de bonne année) : ce n’est pas sa trop grande formalité qui dérange mais son informalité, il rentre dans nos vies pour leur donner une forme sans pour autant mettre la main à la pâte. …

Donc, chaque nouvelle année : non seulement, on vous souhaite des choses (que vous ne voulez pas) mais en plus, on ne vous aide pas. (5)

Mais comment vouloir des choses pour quelqu’un sans rien y faire, sans y mettre un peu de bonne volonté, sans lever le petit doigt ? Le problème du souhait est là : dans cette volonté bienveillante mais pas forcément bienfaisante. Souhaitez-moi du bien mais mettez-y du vôtre (je ferai pareil). Ou alors : ne nous souhaitons plus rien. » (6)

Cordialement

0 – Vérifiez donc : vœux 2013, vœux 2014, vœux 2015, vœux 2016, vœux 2016 bis, vœux 2016 ter, vœux 2017, vœux 2018, vœux 2019 et vœux 2020 !

¹ – Les vœux sont peut-être la survivance d’une très ancienne façon de voir la vie comme une et indivisible, dans et pour laquelle chacun est intimement relié à tous les autres & à tout … C’est ce que tentent de sauvegarder la plupart des sagesses & spiritualités du monde. Est-ce ce que vous voulez vivre ainsi ? Est-il en réalité possible de vivre, au sens plein du verbe, autrement ?

Dans le cadre de la Vision du Soi selon Douglas Harding, c’est en quelque sorte en tant que « Première Personne » – située dans la zone centrale du dessin ci-dessous – en tant que « Je Suis », que j’adresse « mes » vœux à de nombreuses « troisièmes personnes » situées dans la zone périphérique « je suis humain ». Comme je suis essentiellement espace d’accueil illimité & inconditionnel pour toutes, aucune n’est en réalité « autre » que moi-même …

Bien évidemment tout un chacun est également construit selon la carte ci-dessus, c’est notre « autoportrait » à tous. A condition, bien entendu, de le vouloir, de le voir clairement (quelques expériences suffisent) et de le valoriser.

² – Il ne s’agit pas pour moi de vouloir « des choses à votre place ». Je vous propose ici de découvrir que vous êtes infiniment plus vaste que cette « chose » limitée, ce complexe corps & mental confiné (!) dans l’étroite zone périphérique « je suis humain » du dessin ci-dessus. Vous êtes l’exact inverse d’une « chose », comme vous pouvez le vérifier à l’aide de cette liste d’asymétries et du geste ci-dessous :³ – « Et si je ne veux pas d’amour ? Et si je ne veux pas réussir ? »

Bon … je veux bien admettre que faire le « buzz » et se démarquer nécessite de parfois (souvent) dire n’importe quoi. Je reconnais aussi que cette chronique vient agréablement et intelligemment détendre la plage horaire souvent chargée des Matins de France Culture. Mais, honnêtement, vous connaissez quelqu’un qui « ne veut pas d’amour » ? A part quelques rares lacaniens convaincus ! Ou quelqu’un qui « ne veux pas réussir« , au sens donné à ce mot par Erik Orsenna ? Et vous, qu’est-ce que vous voulez vraiment ?

4 – « Mais si je ne veux rien ? »

Peut-être que réaliser ce « rien », cette « non-chose », cet espace d’accueil illimité & inconditionnel, ce « Je Suis », … qui émerge d’un mystère encore plus insondable et inconnaissable, le « je ne suis rien » du dessin ci-dessus, c’est justement notre plus profond désir … ? Désir de « vacance » ou de « vacuité », au choix ! Désir de (re)trouver la joie d’être « contenant ultime ». Peut-être que c’est la seule place & posture qui permet d’accueillir … tous & tout ? Peut-être l’unique possibilité de l’amour & agapé … et en fin de compte, « le seul espoir » … ?

5 – « … mais en plus, on ne vous aide pas. »

Là, dans le strict cadre de la Vision du Soi bien sûr, je sens sourdre un profond cri de rage au fond de mes entrailles ! Voilà en gros soixante ans que Douglas Harding, puis quelques-uns de ses amis dans le prolongement de sa découverte, se décarcassent pour partager l’extraordinairement efficace voie d’éveil qu’est la Vision du Soi, soixante années d’une « volonté bienveillante ET bienfaisante« . Et, pour l’instant, cette percée majeure a encore été bien mal reçue et adoptée …

BIEN SUR QUE SI que vous êtes aidés d’une manière absolument incroyable, inimaginable par la Vision du Soi : une panoplie d’expériences aussi simples qu’efficaces, joyeuses et sans échappatoire ; de nombreuses cartes comme celle ci-dessus et de nombreux textes & vidéos. Seulement … il ne suffit pas de gentiment « surfer » là-dessus en dilettante : ces expériences de Vision du Soi il faut les faire pour de bon une première fois, et les refaire jusqu’à les intégrer, jusqu’à ce que la Vision & Vie en Première Personne (re)devienne le mode d’existence normal ; ces textes il faut les lire, les relire et les intégrer, ces cartes, il faut en devenir le terrain, l’expression, l’incarnation …

Les êtres humains sont capables d’incroyables efforts pour maîtriser diverses techniques (artistiques, sportives, professionnelles, …) et font, généralement, preuve de si peu d’audace pour (re)découvrir Qui s’exprime ainsi, Qui ils sont vraiment. La plupart se « contentent de trop peu »

6 – Donc effectivement je ne vous souhaite rien, je (ne) vous souhaite (pas) une bonne année !

  1. Je pose inlassablement la même question simple : tu veux ou tu vœux pas … non pas simplement savoir qui tu es, mais réaliser l’immensité intérieure que tu es, que nous sommes tous et vivre à partir de là … ? J’ose à peine ce « Veux-tu être guéri ? » [θελεις υγιης γενεσθαι] de Jean 5, 6 … mais vous aurez compris qu’il s’agit exactement de la même chose. (NB : « Être guéri », selon la juste traduction d’André Chouraqui, et pas « guérir », pas entrer dans un énième plus ou moins long processus de thérapie …)
  2. Je vous offre de partager quelques expériences – simples, concrètes, joyeuses – au cours d’un atelier d’une seule journée. Seulement cet atelier il va falloir que vous le vouliez, que vous rassembliez quelques amis motivés pour ce plus court et plus essentiel voyage et que vous suscitiez ma venue (ou celle de José, de Richard, de …). Désolé, il n’y a pas de package tout prêt, ce n’est pas un « doux » commerce …
  3. Ensuite … ? Vous vous débrouillerez ! L’époque vous prodiguera tous les problèmes dont vous aurez besoin pour revenir en ce lieu que vous n’avez jamais quitté.

 

Par Jean-Marc Thiabaud

Jean-Marc Thiabaud, 65 ans, marié, deux fils, un petit-fils.
La lecture de "La philosophie éternelle" d'Aldous Huxley m'oriente précocement sur le chemin de la recherche du Soi.
Mon parcours intérieur emprunte d'abord la voie du yoga, puis celle de l'enseignement d'Arnaud Desjardins.
La rencontre de Douglas Harding en 1993 me permet d'accéder à une évidence que je souhaite désormais partager.

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