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La France n’aime rien tant … – Un ministre

« La France n’aime rien tant que de porter quelqu’un au pouvoir puis de lui couper la tête. »

Un ministre …

Cette déclaration d’un ministre anonyme, un peu dépité mais réaliste, provient de l’article intitulé « L’exécutif recule pour tenter de sortir de la crise » [dite « des gilets jaunes »] de l’édition du journal « Le Monde » datée du mercredi 5 décembre 2018 (0).

J’aurais bien une solution à proposer afin de contrer cette fâcheuse tendance … !

Au lieu de porter au « pouvoir » – au singulier, comme s’il n’y en avait qu’une seule sorte – un quelconque « quelqu’un » ou, bien entendu, une non moins quelconque « quelqu’une », une « petite » personne vivant dans l’illusion-racine de n’être rien qu’un corps & mental isolé en périphérie (la zone « je suis humain » du dessin ci-dessous), et qui risque donc fort d’entraîner tout un pays dans l’erreur à sa suite, pourquoi ne pas porter directement au pouvoir un homme ou une femme « sans tête », un « Grand » vivant capable à volonté de demeurer dans le « Je Suis » central, et d’embrasser la totalité de la Réalité & des réalités en disposant d’une très claire conscience d’Être cette totalité ?

« Mais vous n’y pensez pas : nous sommes dans une République laïque », risquez-vous d’objecter avec vigueur, « ce que vous proposez là ressemble fort à une inadmissible regressio ad religionem ! »

Non, pas du tout. L’histoire montre, malheureusement, que si toutes les grandes aventures spirituelles de l’humanité ont débuté, conformément à la « carte » ci-dessus, par une expérience personnelle du Centre, la plupart des religions, pour ne pas dire toutes, se sont ensuite dépêchées de reprendre le contrôle depuis la périphérie. Elles ont réprimé autant que de besoin tous ceux, généralement regroupés dans la catégorie « mystique », qui prétendaient disposer d’un accès direct au Centre et qui, dès lors, n’avaient plus guère besoin de « religion » au sens institutionnel. Ces (braves) gens-là ont énormément souffert au cours de l’histoire, et pas seulement d’incompréhension : tortures et bûchers, crucifixions, pendaisons, décapitations (bien réelles), … « Le Procès de l’homme qui disait qu’il était Dieu » constitue une illustration moderne de cet acharnement plurimillénaire.

Profitons de l’occasion pour redire à quel point la laïcité est le seul espace de spiritualité authentique.

« Et puis cet accès direct au Centre a toujours été le privilège exclusif d’un ou deux athlètes spirituels par siècle et par continent. Comment espérer trouver un tel oiseau rarissime, sans même parler de l’élire à la tête du pays ? » allez-vous très vraisemblablement ajouter.

Non, plus du tout. La Vision du Soi selon Douglas Harding est advenue , suite à une expérience de « Vision » d’une simplicité et d’une clarté exceptionnelles et au travail acharné de ce génial humaniste anglais. Désormais vous, moi, nous tous disposons de cette possibilité d’accès direct au Centre, à notre véritable nature, à notre « visage originel ». Il suffit de le vouloir vraiment et d’avoir l’audace de faire sincèrement quelques expériences pour commencer. Et de continuer en pratiquant une « discipline assidue » pour nous libérer de 20, 30, 50 ans de conditionnements mensongers.

Il suffirait, il suffira, il suffit … de nous organiser sérieusement pour que cette « Vision » puisse devenir progressivement la norme¹ d’un comportement véritablement humain. Puisse nous permettre d’opérer « une transformation si totale du sens de la grandeur », au plus loin des pitoyables gesticulations récentes autour du « great again ». Puisse nous permettre de retrouver, enfin, le sens de notre dignité humaine.

Si, à l’heure des premières agitations & confrontations consécutives au renforcement de toutes les tensions & contradictions par le dérèglement climatique & l’épuisement des ressources, nous voulons que l’aventure humaine soit en mesure de continuer, nécessairement dans le sens de la fraternité, nous n’avons guère d’autre choix que d’abord changer radicalement de point de vue sur Ce Que nous sommes réellement. C’est la seule façon d’adopter, enfin, un comportement juste envers les autres et la Nature. C’est « le seul espoir »

« Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots. »

La Vision du Soi étant en mesure de considérablement contribuer à cette proposition de Martin Luther King, je propose de l’inscrire au programme de l’École Nationale d’Administration et dans la formation continue l’équipe présidentielle et de tous les cabinets ministériels².

 

Cordialement

 

0 – Il est vrai que notre Président a, peut-être un peu inconsidérément, proposé le bâton pour se faire battre : je vous propose ci-dessous un extrait d’une interview de Philippe Raynaud, professeur de sciences politiques et auteur de «Emmanuel Macron : une révolution bien tempérée».

« Question : Selon vous, « Emmanuel Macron pense que la République n’a jamais remplacé la figure du roi ». Pourquoi ?

Philippe Raynaud : Ce n’est pas moi qui parle de cette figure mais Emmanuel Macron lui-même, dans une interview à Le 1 durant la campagne. D’un côté, il se place dans une tradition présidentielle, voire présidentialiste de la Ve République tant par sa culture que son parcours technocratique. Mais il a aussi un imaginaire favorable à certains souvenirs de la monarchie. On l’a vu ensuite avec l’utilisation du château de Versailles, ou encore le rétablissement des chasses présidentielles à Chambord. Emmanuel Macron ne souhaite pas une restauration de la monarchie, mais il pense que le règlement violent et radical de cette question sous la Révolution pose toujours problème [Louis XVI a été guillotiné le 21 janvier 1793]. Il pense qu’il faut aujourd’hui des substituts à cette figure. »

La déclaration initiale – à vérifier – serait la suivante :

« La démocratie comporte toujours une forme d’incomplétude, car elle ne se suffit pas à elle-même. Il y a dans le processus démocratique et dans son fonctionnement un absent. Dans la politique française, cet absent est la figure du Roi, dont je pense fondamentalement que le peuple français n’a pas voulu la mort. La Terreur a creusé un vide émotionnel, imaginaire, collectif : le Roi n’est plus là ! On a essayé ensuite de réinvestir ce vide, d’y placer d’autres figures : ce sont les moments napoléonien et gaulliste, notamment. Le reste du temps, la démocratie française ne remplit pas l’espace. On le voit bien avec l’interrogation permanente sur la figure présidentielle, qui vaut depuis le départ du général de Gaulle. Après lui, la normalisation de la figure présidentielle a réinstallé un siège vide au cœur de la vie politique. Pourtant, ce qu’on attend du président de la République, c’est qu’il occupe cette fonction. Tout s’est construit sur ce malentendu. »

Un « substitut à cette figure », pour ne pas écrire Le substitut, ne serait-il pas un « Président Sans Tête » ? Un président « ni de droite ni de gauche » ou « en même temps de droite et de gauche » parce que résolument ancré au Centre, en la Source …? Je vois mal personnellement comment il va être possible de survivre à cette convergence de la quasi totalité des crises en demeurant sur le fondement d’un « malentendu »

J’entends déjà les « railleurs » se déchaîner sur mes propos idéalistes, utopistes, … Comme Jean-Claude Guillebaud, je n’aime pas ces gens, trop nombreux et trop médiatisés pour de très mauvaises raisons. J’invite néanmoins tous ces « méchants » (cons … désolé !) à participer à un atelier de Vision du Soi.

L’autre possibilité, qu’il conviendrait de différer aussi longtemps que possible, c’est bien sûr la violence. Elle présente bien des formes, sournoises ou manifestes. J’espère de tout cœur que nous saurons dépasser l’emballement mimétique amorcé depuis … trente ou quarante ans et exacerbé depuis un mois.

¹ – Douglas Harding a évoqué cette possibilité lors de son dialogue avec David Lang dans « L’immensité intérieure » :

Douglas : « Mais je ne vois pas pourquoi Voir Qui l’on est ne devrait pas devenir normal, au sens où ce serait le critère de maturité d’un être humain.

Question : Il est facile pour tous de voir Qui l’on est. Ce n’est pas le problème. Le problème, c’est d’accorder assez de valeur à cette vision pour vivre à partir de Cela.

Douglas : C’est vrai. Voir Cela deviendra peut-être une habitude courante, mais il est certain que vivre à partir de Cela sera beaucoup moins courant.

[…]

Question : Quand vous dites que cette vision pourrait bien se répandre, je songe à quel point nous sommes à peine sortis de la conscience tribale. Si peu de gens s’intéressent à cela !

Douglas : Est-il possible que les gens normaux, intelligents, continuent d’ignorer quelque chose d’aussi évident que cela pendant plusieurs millénaires encore ? Si tout le monde savait qu’en notre propre Centre se trouve la Source du monde et qu’Elle est accessible, si cela devenait la façon de penser courante parmi l’élite influente et active de notre espèce, ce serait un avantage prodigieux. Et je ne vois pas pourquoi ce serait impossible. Pourquoi serait-ce impossible ? »

² – Certains vont penser que cette utopie confine au délire … Donc je vais rajouter encore quelques mesures & paroles, histoire de prolonger « l’avertissement du Président ? » :

La Statua
Don Giovanni a cenar teco m’invitasti e son venuto !

La Statue
Don Giovanni, à souper avec toi tu m’as invité et je suis venu !

… rappel : souper ce 10 décembre 2018 à 20 H !

La Statua
Pentiti, cangia vita, è l’ultimo momento !

Don Giovanni (vuol sciogliersi)
No, no, ch’io non mi pento vanne lontan da me !

La Statue
Repens-toi, change de vie, c’est l’instant suprême !

Don Giovanni (Il veut se dégager.)
Non, non, je ne me repens pas, va-t-en loin de moi !

La Statua
Pentiti ! ecc.

La Statue
Repens-toi ! etc.

… allons-nous assister ce soir à un « repentir », à un changement de cap significatif vers plus de justice et de confiance partagée, vers plus de fraternité … ? En ce jour anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, ce serait une bonne occasion, un bon « kairos » à saisir … Il ne se représentera peut-être pas deux fois.

La Statua
Ah ! tempo più non v’è !
(La statua scompare. Da tutte le parti si alzano le fiamme e la terra comincia a tremare sotto i piedi di Don Giovanni.)

Don Giovanni
Da qual tremore insolito sento assalir gli spiriti !
Dond’escono quei vortici di foco pien d’orror ?

La Statue
Ah ! Il n’est plus temps !
(La statue disparaît. De tous côtés surgissent des flammes et la terre commence à trembler sous les
pieds de Don Giovanni.)

Don Giovanni
De quelle agitation étrange je sens mon esprit assailli !
D’où sortent ces tourbillons de feu pleins d’horreur ?

Leporello
Ed io vado all’osteria a trovar padron miglior.

Zerlina, Masetto, Leporello
Resti dunque quel birbon con Proserpina e Pluton.
E noi tutti, o buona gente, ripetiam allegramente
l’antichissima canzon.

Tutti
Questo è il fin di chi fa mal, e de’ perfidi la morte alla vita è sempre ugual ! ecc.

Leporello
Et moi je vais à l’auberge pour trouver un patron meilleur.

Zerlina, Masetto, Leporello
Que ce brigand reste donc avec Proserpine et Pluton.
Et nous tous, ô bonnes gens, répétons dans l’allégresse la très ancienne chanson.

Tous
Telle est la fin de qui mal agit, et des perfides la mort
à la vie est toujours égale ! etc.

Notre « patron » va-t-il trouver les moyens de « s’améliorer » pour conduire une meilleure politique ? Dans quelle « auberge » en trouver un autre sinon ? Et nous, tous ou presque aussi « brigands » que ceux que nous appelons ainsi, allons-nous être capables de retrouver « la très ancienne chanson » qui se chante « dans l’allégresse » ? Allons-nous être capables de sortir de l’implacable logique du « bouc émissaire » si finement étudiée par René Girard ? La Vision du Soi pourrait y aider, même s’il est déjà bien tard …

M. Macron, « ce n’est pas Don Juan qui a été élu Président de la République française, c’est vous. » A ce soir.

 

Par Jean-Marc Thiabaud

Jean-Marc Thiabaud, 62 ans, marié, deux fils.
La lecture de "La philosophie éternelle" d'Aldous Huxley m'oriente précocement sur le chemin de la recherche du Soi.
Mon parcours intérieur emprunte d'abord la voie du yoga, puis celle de l'enseignement d'Arnaud Desjardins.
La rencontre de Douglas Harding en 1993 me permet d'accéder à une évidence que je souhaite désormais partager.

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