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6 - Lectures essentielles

Civilisation profane – Jean Bouchart d’Orval

« La grandeur et la véritable force (0) d’une société et d’une civilisation ne résident pas dans leur économie ou leur puissance militaire, mais dans l’intensité avec laquelle brille le sentiment du sacré¹ en leur cœur, peu importe comment il s’actualise.

Or, la civilisation moderne est la première de l’histoire de l’humanité² à ne pas s’être d’abord érigée sur cette intuition forte et lumineuse de l’Immensité au-delà du moi individuel imaginaire³, cette certitude d’une harmonie secrète et d’une intelligence insondable.

Seul un tel sens du sacré est apte à unir durablement les individus et les peuples. Il est possible de vivre en harmonie sur cette terre et la clé se trouve au-delà de tous les systèmes, toutes les croyances et toutes les opinions (4). »

«Montrez-moi la pierre que les bâtisseurs ont rejetée : c’est elle la pierre angulaire.»

Évangile selon Thomas, 66

Temple de Poséidon, Cap Sounion, Grèce

 

Cordialement

 

Jean Bouchart d’Orval, «Civilisation profane», Almora, Paris, mars 2020

0 – J’allais écrire la « notion », mais c’est la réalité de la grandeur qu’il convient d’écrire. Elle est souvent évoquée sur volte-espace, notamment :

En fait le projet volte-espace de partage de la Vision du Soi selon Douglas Harding ne vise pas d’autre but que de nous permettre de retrouver – simplement, concrètement, joyeusement – notre grandeur, notre « immensité intérieure », notre « Visage originel » :

¹ – Après avoir usé mes yeux sur bien des livres, écouté pas mal de « sages » – dont Jean Bouchart d’Orval lui-même – je pense comprendre tant bien que mal son expression : « l’intensité avec laquelle brille le sentiment du sacré en leur cœur ». Mais comme elle est complexe, peu claire et du coup pas très pratique pour aider à retrouver le chemin du sacré.

Le « sacré », c’est peut-être tout simplement la dimension de l’Esprit, dans une conception anthropologique correcte « Corps & Âme – Esprit ». Ou son équivalent, la dimension de cet espace d’accueil illimité & inconditionnel que nous sommes, tous, et qu’il est si simple de Voir – parfaitement – dans un atelier de Vision du Soi.

² – Est-ce que, de ce fait même, « la civilisation moderne » mérite vraiment d’être considérée comme une civilisation ? Le seul projet civilisationnel qui vaille, c’est de sortir de la prison du moi pour accéder à la liberté accessible en cette « immensité », et nulle part ailleurs.

« Une civilisation qui ne ferait croître que le moi … », grosso modo la nôtre, n’en est justement pas une. Le Mahatma Gandhi pensait peut-être aussi à cela lorsqu’il avait répondu à un journaliste anglais qui lui demandait ce qu’il pensait de la civilisation occidentale :

« Ce serait bien. »

³ – Cette « Immensité » se situe-t-elle « au-delà du moi individuel imaginaire » ?

Là encore je pense comprendre, mais je regrette l’imprécision de la formulation. Cette immensité me semble plutôt totalement immanente d’abord & transcendante ensuite. En-deça d’abord & au-delà ensuite, une nanoseconde après. La réalisation du « vide », de l’espace d’accueil, du « Je Suis » central précède nécessairement de peu l’explosion aux dimensions de l’univers & de tout le vivant, qui s’ensuit.

Et le moi individuel, très réel, vient trouver place dans cette hiérarchie bien ordonnée, dans la zone « je suis humain » du dessin ci-dessus. Tout se remet – simplement, concrètement, joyeusement – en ordre. N’en croyez surtout pas un traître mot, essayez, vérifiez !

4 –  La clé d’une vie fraternelle parce qu’unifiée ne se trouve-t-elle pas plutôt en-deça « de tous les systèmes, toutes les croyances et toutes les opinions » ? Dans la réalisation de notre commune nature d’espace d’accueil illimité & inconditionnel ? La Vision du Soi selon Douglas Harding peut apporter une aide décisive pour valider ce désir d’unité. Là se trouve sans doute « le seul espoir ».

« Est moine celui qui tend à l’unité en lui-même, à l’unité avec les autres, à l’unité avec la planète qui le porte, à l’unité avec le réel qui le soutient dans l’être. »

Bernard Besret

 

5 – La traduction de Jean-Yves Leloup est un peu plus ramassée :

«Montrez-moi la pierre rejetée par les bâtisseurs : c’est elle la pierre d’angle

NB : la parabole se trouve également chez Matthieu, Luc et Marc.

Par Jean-Marc Thiabaud

Jean-Marc Thiabaud, 65 ans, marié, deux fils, un petit-fils.
La lecture de "La philosophie éternelle" d'Aldous Huxley m'oriente précocement sur le chemin de la recherche du Soi.
Mon parcours intérieur emprunte d'abord la voie du yoga, puis celle de l'enseignement d'Arnaud Desjardins.
La rencontre de Douglas Harding en 1993 me permet d'accéder à une évidence que je souhaite désormais partager.

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