Suite à l’atelier de Vision du Soi selon Douglas Harding organisé à Morges par Déclics & Cie, voici quelques conseils pour mes amis suisses et toutes les personnes ayant déjà participé à un atelier.
Un « déclic » s’est produit : vous avez VU clairement lors des diverses expériences d’attention proposées. Vu quoi ? Quel nom accoler à cet Espace d’accueil vide, infini et inconditionnel ? Le « visage originel » du zen, la « claire lumière du vide » du bouddhisme, la « déité » (Gottheit) de Maître Eckhart, le Royaume, la Source, … Peu importe, au fond, puisque vous en avez eu l’expérience de première main et qu’elle vous est désormais accessible à volonté.
Cette absolue simplicité est désormais potentiellement à votre disposition. Vous voyez clairement l’Espace, votre présence simultanée au Grand et au petit ainsi que leur asymétrie totale. Vous pouvez construire les principaux accessoires : tube, carte, …
Vous voici entrés dans une phase délicate, pour transformer l’expérience en exercice, puis se détendre avec confiance dans cette première nature retrouvée (car jamais réellement perdue), et enfin ne même plus se souvenir qu’une autre façon de « vivre », tellement réductrice, ait pu s’avérer possible …
Voici quelques rappels pour ne pas manquer la moindre occasion d’ascèse, c’est-à-dire d’exercice bien ordonné sur soi-même :
- chaque passage devant un miroir (vitrine, carrosserie, flaque d’eau, …) vous montre qui vous n’êtes pas, juste une apparence périphérique parmi d’autres.
- chaque petit « je suis … » prononcé est l’occasion de reconnecter le grand « Je Suis ».
- chaque rencontre est l’occasion de substituer le face-à-espace à l’illusion (épuisante et à terme destructrice) du face-à-face.
- chaque réunion de groupe est l’occasion d’être espace pour le groupe : vous ne serez que plus présent en son sein et il fonctionnera mieux. Vérifiez …
- chaque déplacement est l’occasion de constater que le Grand, le « Je Suis », ma réalité la plus centrale, … ne bouge pas d’un millimètre. Au début c’est plus facile de voir cela lors d’un déplacement rapide, mais ensuite même quelques pas permettent d’apprécier l’œil du cyclone ! Voiture, train, tramway, vélo, roller, ski, … les occasions ne manquent pas. Profitez-en pleinement.
- l’usage de la forme passive peut également aider l’espace d’accueil infini et inconditionnel que vous êtes à Voir : la montagne, le lac, l’arbre, la fleur, le tableau, l’ami-e, … sont vu-e-s. Tout sera certainement plus net et plus beau, mais, encore une fois, vérifiez … Et s’il est plus simple de commencer avec le verbe Voir, plus évident, tous les autres verbes conviennent également, sans exception.
Quais de Morges
- Vous trouverez de surcroît vos propres façons de valoriser ce qui a été VU, parfaitement appropriées à la petite troisième personne que vous êtes aussi et qui a toute sa place dans cette merveilleuse aventure. A la seule condition de ne pas vous rendormir, de ne pas céder au divertissement, fût-il ésotérique, de résister à ce risque décrit par Christian Bobin dans « Le Très-Bas » :
« Le monde veut le sommeil. Le monde n’est que sommeil. Le monde veut la répétition ensommeillée du monde. ».
- … et à condition de vous rappeler que :
« Mais l’amour veut l’éveil. L’amour est l’éveil chaque fois réinventé, chaque fois une première fois. »
Quelques éléments supplémentaires :
- si vous ne devez lire qu’un livre, c’est « L’immensité intérieure »
- si vous ne devez lire qu’une page, c’est « Vision »
- si une représentation scientifique est susceptible de vous aider, ce sont les puissances de dix
- si vous ne devez vous rappeler que d’un mot, c’est « asymétrie »
- si vous préférez une image, c’est le dessin ci-dessous qui n’est autre que le portrait de qui vous êtes vraiment, votre portrait de Première Personne :
NB : l’asymétrie absolue entre la Première Personne, au Centre, Ici où « Je Suis », et mon apparence périphérique de troisième personne, là-bas à un mètre environ, dans un miroir par exemple, concerne également les valeurs. Le dessin indique cela par l‘inversion des signes + et –, ce qui se traduit essentiellement ainsi : le « petit » est possédé par l’amour du pouvoir, alors que le « Grand » offre la liberté du pouvoir de l’Amour : c’est une transformation du sens de la véritable grandeur qui nous est offerte.
Merci pour cette belle journée passée ensemble, de l’assise en silence du matin à la ronde du soir.
Cordialement