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Notre avenir est dans l’espace – Stephen Hawking

« Notre population et notre utilisation des ressources limitées de la planète Terre sont en croissance exponentielle, de même que nos capacités techniques pour modifier l’environnement pour le meilleur et pour le pire (0).

De plus, notre code génétique porte encore les instincts égoïstes et agressifs qui ont assuré notre survie dans le passé¹.

Il sera assez difficile d’éviter une catastrophe sur la planète Terre au cours des cent prochaines années², sans parler des mille prochaines […] Je vois de grands dangers pour la race humaine […]

Notre seule chance de survie à long terme est de ne pas rester repliés sur la planète Terre, mais de nous déployer dans l’espace. Nous avons fait des progrès remarquables au cours des cent dernières années³. Mais si nous voulons continuer au-delà des cent prochaines années, notre avenir est dans l’espace (4). »

« Abandon Earth or Face Extinction » – 06/08/2010

Stephen Hawking

J’ai découvert ce texte étonnant – dont l’auteur est universellement considéré comme un génie de la physique théorique et de la cosmologie – dans un livre de Dany Robert Dufour intitulé « L’individu qui vient … après le libéralisme » (au début du chapitre quatre, « Que faire ? »)

Bref résumé de ce qui introduit cet extrait :

« … le bilan [du libéralisme économique] est particulièrement lourd : destruction des grandes économies humaines (5) … destruction des cultures et des sagesses par la réhabilitation de principes traditionnellement prohibés (amour de soi, pléonexie (6)) … mise en péril des grands équilibres écologiques. En fait, quels que soient les dénis, chacun sent que la catastrophe a déjà commencé.

Ce désastre n’empêche pas ses responsables « de demander qu’on leur confie aveuglément notre avenir. La réponse est claire : il ne le faut pas. (7) …

Pourquoi un tel aveuglement ? … le pléonexe préfère détruire le monde plutôt que de renoncer à l’illimitation. … nous avons affaire à une sorte d’être de l’aphrosuné (folie) qui se trouve dans une logique pure et simple d’addiction : comme il faut toujours un verre de plus et comme il faut toujours un fix de plus, il faut toujours jouir d’avoir un peu plus et, si possible, beaucoup plus. Au fond, chacun sait ceci. … » (8)

La déclaration de Stephen Hawking constitue « la dernière en date des solutions envisagées. »

Bref commentaire de Dany Robert Dufour après l’exposé de cette « solution » :

« Mais nous nous permettrons de lui faire remarquer qu’il n’envisage qu’une seule solution : émigrer ailleurs pour aller … saccager d’autres parties de l’espace. Ne faut-il pas considérer qu’une autre solution serait possible : rester sur terre en tentant de réformer ce monde devenu malade (9) et refonder, pendant qu’il est encore temps, la civilisation à partir d’axiomes autres que les sophismes du libéralisme poussé à ses dernières conséquences. »

 

Cordialement

 

0 – Vous trouverez facilement sur le wouèbe les téraoctets d’informations scientifiques incontestables qui corroborent ces affirmations. Volte-espace propose modestement un lien vers l’association « Population matters » dans le billet « La Terre, notre destinée ». Ainsi que « Docuclimat, comprendre pour mieux agir ! »

Si vous aimez lire, voici un vieux livre (1995 !), aussi majeur que fort injustement oublié : « La Grande Implosion » de Pierre Thuillier.

Cette brève et brillante constatation à propos des « capacités techniques pour modifier l’environnement pour le meilleur et pour le pire » est assez rare chez les hommes de science. La plupart d’entre eux considère que le progrès est unidimensionnel dans le « positif », … alors que le « négatif » croît dans les mêmes proportions. Aldous Huxley se moquait gentiment d’un progrès consistant à croire qu’il est possible d’obtenir quelque chose en échange de … rien !

¹ – Je ne suis pas assez calé pour savoir si nos « instincts égoïstes et agressifs » sont codés dans « notre code génétique », ni s’ils ont été déterminants pour « assurer notre survie dans le passé ». Pour être honnête, je doute très fort de la véracité de ces deux propositions : Stephen Hawking se trouve là assez loin de ses champs de compétences …

Ce dont je suis certain, c’est que l’humanité dans son ensemble fait de nos jours, et déjà depuis trop longtemps, vraiment trop peu d’investissements et d’efforts pour que chacun de ses membres parvienne à contrôler ses « instincts égoïstes et agressifs ». Cette éducation spécifique (être conduit hors de – l’égoïsme excessif) a toujours constitué le rôle principal des sagesses & spiritualités du monde, désormais réduites à la portion congrue entre le marteau des fondamentalismes, champions de l’agressivité, et l’enclume de la société perverse néolibérale, championne de l’égoïsme …

Face aux crises actuelles qui font système, la majeure partie de la solution demeure, à mon humble avis, cette sortie aussi consciente & complète que possible de ces « instincts égoïstes et agressifs ». C’est possible, surtout depuis qu’existe un moyen aussi puissant que la Vision du Soi selon Douglas Harding. C’est là « le seul espoir ». C’est de plus agréable et satisfaisant au-delà de toute mesure. Essayez, vérifiez !

² – Comme l’écrit Dany Robert Dufour un peu plus bas, nous sommes déjà en pleine catastrophe. Des climatologues français viennent ainsi d’annoncer + 2° en 2040, c’est à dire demain, et + 7° (plus sept degrés !) en 2100 si nous continuons à ne pas plus nous soucier du problème qu’aujourd’hui … A + 2° tout deviendra déjà terriblement plus difficile, à + 7° tout sera effondré  …

Et cet aspect climatique de « la » crise ne vient que rendre encore plus complexes à régler tous les innombrables autres problèmes directement liés au « pire » de nos capacités techniques, à l’inconscience quasi générale de la classe politique, à la surpopulation … Notre « civilisation » est actuellement à l’image du train de « Unstoppable ».

Ce ne sont ni la main invisible du « divin marché », ni un quelconque homme (souvent …) providentiel populiste, ni la providence divine qui seront en mesure de nous sortir de l’impasse. Face la sidération, à l’impuissance et à l’ignorance des ressources d’une spiritualité bien comprise, quasi générales, je persiste à soutenir que la Vision du Soi selon Douglas Harding est notre « seul espoir ». Je me sens parfois un peu seul, il est vrai …

³ – « Nous avons fait des progrès remarquables au cours des cent dernières années. » Depuis 1910 donc … Comment Stephen Hawking ose-t-il passer ainsi à la trappe deux guerres mondiales, Hiroshima & Nagasaki, les nazisme, stalinisme, fascismes divers, d’innombrables conflits délocalisés, les catastrophes technologiques nombreuses, la pollution généralisée, l’obscène montée des inégalités économiques, la diffusion planétaire de formes de dis-sociétés perverses … ?

Il me semble que ni sa maladie ni son intelligence ne l’autorisent à oublier le prix exorbitant de cet … « élan vers le pire ».

4 – Je suis presque d’accord avec Stephen Hawking, « notre avenir est dans l’espace », mais … dans l’espace intérieur, dans cette « immensité intérieure », cet espace d’accueil illimité & inconditionnel qui est notre vraie nature à tous, notre « visage originel ».

Notre avenir est dans la direction du doigt qui pointe vers … notre absence de tête ! Comment pourrait-il en être autrement ? Le colossal merdier dans lequel se retrouve aujourd’hui l’humanité provient pour une très grande part de sa coupable négligence des sagesses & spiritualités du monde, de l’oubli quasi total de « l’hypothèse de travail minimale ».

La Vision du Soi – cette « Science de la Première Personne » – constitue véritablement un ultime cours de rattrapage inespéré. Saurons-nous l’utiliser à son inestimable valeur avant qu’il ne soit trop tard … ?

5 – « Autrement dit, autoriser ce qui était autrefois considéré comme une folie, la pléonexie (Cf. note 6), a considérablement altéré le fonctionnement des grandes économies humaines : non seulement l’économie marchande, mais aussi l’économie politique, l’économie symbolique, l’économie sémiotique et, last but not least, l’économie psychique. C’est ce qui nous a conduit, dans nos travaux précédents, à faire l’hypothèse que ces grandes économies humaines étaient articulées entre elles. Autrement dit, si un changement survient dans l’une, il se produit des effets dans les autres. »

« L’individu qui vient … après le libéralisme »

Chapitre premier, cinquième partie : « Le Marché et la destruction des grandes économies humaines ».

6 – Pléonexie : le désir de vouloir posséder toujours plus. « Du grec « πλεονεξία » (pleonexia) : le désir d’avoir plus que les autres en toute chose. Cela se traduit en pratique par le fait de prendre toujours plus que ce qui nous revient, ou moins, lorsque l’objet se révèle ingrat. »

Cf. également l’article « Pléonexie » sur le site de Dany Robert Dufour. Et pour aller encore un peu plus loin, son livre éponyme dans la Bibliothèque du Mauss.

Un système social qui « réhabilite des principes traditionnellement prohibés (amour de soi, pléonexie) » fait le choix (conscient … ?) de s’auto-détruire à assez court terme. On ne peut plus l’appeler société : c’est une « dissociété« 

Concernant « l’amour de soi », je vous renvoie aux analyses de « L’individu qui vient … après le libéralisme ». Seul l’amour du Soi me semble en mesure de contrebalancer les effets néfastes d’un excessif amour de soi. Le « petit » soi est infiniment précieux & utile, certes, mais bien trop incomplet et fragile pour envisager de tout fonder sur lui : cf. le dessin ci-dessous dans la note n° 8.

7 – Effectivement « la réponse est claire » : il ne faut surtout pas continuer à « faire toujours plus de la même chose » puisque c’est « la meilleure façon de réussir à échouer« , comme l’indique, depuis déjà bien longtemps et de manière fort pertinente, l’École de Palo Alto.

Alors que faire ? Dany Robert Dufour propose bien à la fin de « L’individu qui vient … après le libéralisme » un catalogue de « trente mesures d’urgence pour créer le milieu offrant à chacun quelques chances de se réaliser comme individu ». Mais, en dépit de la pertinence de la plupart, je n’y ai trouvé aucun ancrage dans l’évidence du « Je Suis » central qui seul permettrait de dépasser la toute puissance actuelle du « Divin marché ».

Il me semble que la Vision du Soi selon Douglas Harding participe pleinement de ce « droit d’inventaire vis à vis des grands récits » revendiqué par Dany Robert Dufour. Elle permet de les débarrasser de tout ce qui est secondaire, sans pour autant jeter l’essentiel avec l’eau du bain. Essayez, vérifiez !

8 – La Vision du Soi constitue le remède radical à « un tel aveuglement », à une telle déraison (« aphrosuné »). Pourquoi ? Parce que justement elle ne contraint personne à renoncer à « l’illimitation », bien au contraire. Elle montre & démontre que ce que nous sommes vraiment, notre fondement le plus intime & le plus solide, est illimité. Comme des imbéciles malheureux nous recherchons désespérément à avoir à l’extérieur ce que nous sommes à l’intérieur.

Dans la zone « je suis humain » du dessin ci-dessous, je suis et serai toujours confronté aux limites. Prétendre m’en affranchir en restant là, c’est effectivement une immaturité caractérisée et la porte ouverte à la folie, à la destruction de soi-même et du monde.

Dans la zone « Je Suis » du dessin ci-dessus, je retrouve ma vraie nature d’espace d’accueil illimité & inconditionnel. Là, « Je Suis Tout », le « Youniverse ». Seulement …

Seulement le passage d’une zone à l’autre ne se fera pas tout seul : si la Vision du Soi constitue une percée décisive en terme de pédagogie de l’éveil à sa vraie nature, encore faut-il vouloir cet éveil, encore faut-il avoir l’audace de « passer sur l’autre rive », encore faut-il valoriser la « Vision » par une « discipline assidue ».

« The short(est) way home » n’est en aucun cas un raccourci bon marché ! Sortir de cette « addiction » au « petit » corps & mental, de cette addiction à « l’amour de soi », coûte beaucoup plus que les yeux de la tête, la tête toute entière ! Mais est-ce trop cher payé pour éviter le processus d’autodestruction en cours ?

9 – Cette « solution » à la mode (transhumaniste), au fond personne n’en est vraiment dupe. Mais elle permet aux escrocs de collecter des fonds auprès des gogos, aux médias de vendre du rêve, … Business as usual ! La plupart des gens sérieux ont dénoncé, dénoncent ou dénonceront cette escroquerie, comme par exemple Shunryu Suzuki il y a déjà bien longtemps dans « Apprécier votre vie ».

Plutôt que de vouloir propager nos maladies – nos « instincts égoïstes et agressifs » – dans tout l’univers, il est effectivement plus que temps de nous « refonder » nous-mêmes en coïncidant silencieusement avec notre vraie nature d’espace d’accueil illimité & inconditionnel, avec notre « Visage Originel ». La guérison du monde et la mise en place d’une civilisation enfin véritablement humaine ne s’enracine nulle part ailleurs que dans ce « Je Suis » central, auquel la Vision du Soi offre un accès simple, concret, joyeux … Essayez, vérifiez !

 

 

Par Jean-Marc Thiabaud

Jean-Marc Thiabaud, 65 ans, marié, deux fils, un petit-fils.
La lecture de "La philosophie éternelle" d'Aldous Huxley m'oriente précocement sur le chemin de la recherche du Soi.
Mon parcours intérieur emprunte d'abord la voie du yoga, puis celle de l'enseignement d'Arnaud Desjardins.
La rencontre de Douglas Harding en 1993 me permet d'accéder à une évidence que je souhaite désormais partager.

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