Proclamer en public ce qui suit en pleine campagne électorale pour la Présidence des États-Unis :
« Notre PIB prend en compte, dans ses calculs, la pollution de l’air, la publicité pour le tabac et les courses des ambulances qui ramassent les blessés sur nos routes. Il comptabilise les systèmes de sécurité que nous installons pour protéger nos habitations et le coût des prisons où nous enfermons ceux qui réussissent à les forcer. Il intègre la destruction de nos forêts de séquoias ainsi que leur remplacement par un urbanisme tentaculaire et chaotique. Il comprend la production du napalm, des armes nucléaires et des voitures blindées de la police destinées à réprimer des émeutes dans nos villes. Il comptabilise la fabrication du fusil Whitman et du couteau Speck, ainsi que les programmes de télévision qui glorifient la violence dans le but de vendre des jouets correspondant s à nos enfants.
En revanche, le PIB ne tient pas compte de la santé de nos enfants, de la qualité de leur instruction, ni de la gaieté de leurs jeux. Il ne mesure pas la beauté de notre poésie ou la solidité de nos mariages. Il ne songe pas à évaluer la qualité de nos débats politiques ou l’intégrité de nos représentants. Il ne prend pas en considération notre courage, notre sagesse ou notre culture. (…)
En un mot, le PIB mesure tout, sauf ce qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue. »
discours à l’université du Kansas,
le 18 mars 1968.
Robert Francis Kennedy Sr., dit « Bobby »
… ne pouvait logiquement déboucher que sur un assassinat, le 5 juin 1968, moins de trois mois après.
« Le témoin a dit la vérité
Il doit être exécuté. »
La Vérité, Guy Béart
Cordialement
Ce texte figure en exergue du livre de Dany Robert Dufour : « Le délire occidental, et ses effets actuels dans la vie quotidienne : travail, loisir, amour ». (Éditions Les Liens qui Libèrent, 2014 – Pocket, 2018)
« Et si la raison occidentale était devenue délirante ? Pourquoi sommes-nous à ce point désenchantés ? Et si le délire occidental, qui a gagné le monde entier, était appelé, comme tout délire, à se fracasser contre le réel ? … »
NB : Cet exergue est nécessairement assez réduit, mais l’ensemble du discours mérite d’être lu. Quelques extraits supplémentaires :
« … And I also want us to know and examine where we’ve gone wrong. And I want all of us, young and old, to have a chance to build a better country and change the direction of the United States of America.
I think that we can work together – I don’t think that we have to shoot at each other, to beat each other, to curse each other and criticize each other, I think that we can do better in this country.
It measures neither our wit nor our courage, neither our wisdom nor our learning, neither our compassion nor our devotion to our country, it measures everything in short, except that which makes life worthwhile. And it can tell us everything about America except why we are proud that we are Americans.
George Bernard Shaw once wrote, « Some people see things as they are and say why ? I dream things that never were and say, why not ? »
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La Vision du Soi selon Douglas Harding me semble relever de ces choses qui n’avaient encore jamais été, et dont la pertinence, l’efficacité, la nécessité … me font dire d’elle : pourquoi pas ? Pourquoi ne pas se saisir résolument de la Vision pour nous efforcer de sortir d’un « délire occidental » porté à son point d’incandescence par les États-Unis ?
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En mai 2017, un blog du Huffington Post se demandait :
« Comment pourrait-on éviter de comparer Emmanuel Macron à JFK ? Il est des coïncidences qui n’en sont peut-être pas. Au moment même où les États-Unis s’apprêtent à célébrer le centenaire de la naissance de John F. Kennedy, le nouveau président français s’installe au pouvoir. Il est jeune, intelligent, dynamique et plutôt bien de sa personne. Il véhicule de l’émotionnel et suscite une forme d’engouement habituellement réservée aux stars. «
John Fitzgerald et Robert Francis étaient deux frères assez différents, et l’assassinat du premier a contribué à faire évoluer le second. Un Robert Francis Kennedy élu Président des États-Unis serait-il parvenu à transcrire dans la réalité quelques points du discours ci-dessus ? Il est permis d’en douter …
Mais il est indubitable qu’un tel discours se situe aux antipodes de la personnalité, du parcours et de la politique d’Emmanuel Macron, promoteur infatigable et du PIB, et du « délire occidental ». Ce n’est certes pas sur lui qu’il faut compter pour initier cette « Renaissance 2.0 » que Dany Robert Dufour appelle de ses vœux dans la conclusion de son ouvrage. Certes il peut changer … mais je n’y crois guère. Nous n’avons toujours pas bien entendu « l’avertissement du Président ».
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Je vous laisse également constater l’écart, abyssal, entre Robert Francis Kennedy et « l’homme qui n’est personne » actuellement président des États-Unis …
Les paroles de Robert Francis Kennedy infirment cette citation à la paternité incertaine :
« Les États-Unis sont le seul pays à être passé de la barbarie à la décadence sans connaître la civilisation. »
Mais « l’homme qui n’est personne » la confirme !
Que les américains qui tiennent la route, sans doute au moins 10% de la population pour éviter à leur pays d’en sortir complètement, me pardonnent !
2 réponses sur « Le PIB ne mesure rien … – Robert F. Kennedy »
[…] formation commence par une belle gifle. On analyse le discours de Robert Kennedy qui, en mars 1968 déjà, disait que le PIB mesure tout sauf ce qui fa…. Introduction magistrale au BNB, ce bonheur national brut voulu sur un coup de tête par le roi du […]
Bonjour,
Merci de votre intérêt pour volte-espace. N’hésitez pas à le faire connaître.
Merci d’avoir établi ce lien hypertexte.
Bonne continuation
Cordialement
Jean Marc