La « Reflection 540 » de l’ami Richard Lang (0) relatait le témoignage de W. ci-dessous :
Low Level Enlightenment¹
« When I first met Alan here in Sydney he told me about the time that he told a friend of his, someone extraordinarily erudite about all things spiritual, about the Douglas Harding techniques and the results as they had happened to him (Alan). Apparently the friend looked down his nose and snorted :
« But that’s very low level enlightenment! »
Alan often proclaims now that he is an exponent of « low level enlightenment », and I find that this has a very beneficial effect. It acts as an antidote to the idea that seeing is essentially a « great event ». Often the most remarkable thing about « seeing » is its ordinariness. Often it is searching for something miraculous that is the great barrier to « seeing » what is here now. W. »
&
Un éveil des plus ordinaires¹
« La première fois que j’ai rencontré Alan ici à Sydney, il m’a raconté un échange avec un de ses amis – quelqu’un d’extraordinairement érudit en matière spirituelle – à propos des expériences de Douglas Harding et des résultats qu’elles avaient entraîné chez lui (Alan). L’ami l’avait ostensiblement regardé de haut en persiflant :
« Mais il s’agit vraiment un éveil des plus ordinaires ! ».²
Désormais Alan déclare souvent qu’il est un représentant de « l’éveil ordinaire », et je trouve que cela est très bénéfique, comme l’antidote à l’idée que voir est essentiellement un « grand événement ». La chose la plus remarquable de la « vision » est souvent son caractère quelconque. La plupart du temps c’est la recherche de quelque chose de miraculeux qui constitue l’obstacle majeur à la « vision » de ce qui est ici et maintenant. W. »³
Douglas E. Harding – © Dominica H.
Cordialement
0 – Richard Lang partage « The Headless Way » depuis belle lurette, avec talent & générosité, notamment en animant le magnifique site headless.org. Une partie de ce site est accessible en français. Il est possible de s’abonner à ces « Reflections ».
¹ – J’étais jusqu’ici plus accoutumé à l’expression « Low Level Technology », ou Low-Tech en abrégé. Face aux nombreux désastres high-tech passés (Tchernobyl, Fukushima, etc …), présents (4° crash de la fusée Starship avant-hier, etc …) et futurs (malheureusement …) et à l’épuisement des ressources, il est plus qu’évident que l’innovation low-tech a de beaux jours devant elle. Cf. Low-Tech Magazine.
Mais c’est une bien belle idée proposée là que la Vision du Soi selon Douglas Harding comme un éveil « basse » technologie, « basse » théologie, « basse » philosophie, « basse » mystique, … Cela concorde parfaitement avec cette pensée d’E.F. Schumacher :
Et ce n’est pas sans rapport non plus avec celle de Paul Valéry :
« Ce qui est simple est faux, ce qui ne l’est pas est inutilisable. »
² – Cet « érudit en matière spirituelle » était certainement un « expert », c’est-à-dire selon la belle définition de Paul Valéry :
« Un expert c’est quelqu’un qui se trompe selon les règles. »
Il connaissait certainement les écrits des deux autres sommités dont il est question dans le billet en lien …
La Vision du Soi propose plutôt de faire les choses dans l’ordre :
- Voir son « absence de tête » – simplement, concrètement, joyeusement – par soi-même, dans l’évidence de l’instant présent, sans aucune autre référence, hors mémoire et imagination …
- Valoriser l’expérience initiale par une « discipline assidue »
- Et – si nécessaire – vérifier ensuite si « les experts ont bien pigé le truc » !
³ – La quête d’un « grand événement », de « quelque chose de miraculeux », c’est l’attente de cette fameuse « peak experience » … qui, avec un peu de chance, ne surviendra jamais ! Pourtant la plupart des experts qui ont pigé le truc ont insisté sur le « caractère ordinaire », sur la triviale évidence de la « Vision », de l’éveil à notre vraie nature. « Satori, c’est gris » … L’éveil est une expérience de vallée, à ras les pâquerettes !
On consultera aussi avec profit la 4° partie : « La découverte du Soi est le but du Chemin » des « dix croyances du chercheur spirituel » de notre ami Alain Bayod. Le Chemin ne commence vraiment qu’après l’éveil, qu’après la réalisation du Soi. C’est peut-être un peu dur à entendre, mais ça laisse augurer de bons jours pour la Vision du Soi.