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La fable de l’oisillon, de la vache et du coyote – Terence Hill

Je suis heureux de partager une fable aussi riche d’enseignements, extraite du formidable western – spaghetti qu’est « Mon nom est Personne », même si la qualité de l’image est loin d’être exceptionnelle (0). Je vous explique pourquoi tout de suite après …

Comme Terence Hill avec son vilain prédateur, permettez-moi de vous appréciez & aimez toujours assez (« genug ») pour continuer de vous inquiéter passablement (« ziemlich ») … ! Et ce sur au moins deux plans, plus intimement reliés qu’il ne paraît de prime abord !

1 – L’effondrement.

Quelques billets de ce site proposent un accès non pas à une « collapsologie » approximative et sensationnaliste, mais à des travaux réfléchis issus de divers horizons :

Lorsque j’essaye de partager cette réalité de l’effondrement autour de moi, je me fais généralement traiter de « Cassandre¹ » ; mais j’ai aussi l’impression de me comporter comme la vache de la fable du grand-père … :

« Alors, elle soulève la queue et plaf ! Elle pose une belle galette fumante, grosse comme ça ! »

Même si l’annonce de l’effondrement a d’abord plutôt tendance à affecter significativement le moral de ceux qui le découvrent, l’intention est la même : protéger, au moins temporairement, en avertissant de la réalité du danger … immédiat. C’est le concept du « catastrophisme éclairé » théorisé par Jean-Pierre Dupuy : se représenter les risques aussi clairement que possible afin de tout mettre en œuvre pour les éviter. Si nous ne posons pas consciemment la bouse² de l’effondrement en évidence au milieu de nos échanges, nous continuerons à « faire toujours plus de la même chose », ce « business as usual » irrespectueux de la nature & de l’homme qui nous conduit à l’abîme, qui va nous permettre de « réussir à échouer » à coup sûr.

Je persiste donc à diffuser la réalité de cet « effondrement » , annoncé avant même le « Rapport Meadows » (1972) et désormais corroboré chaque semaine, et par de nouvelles observations scientifiques incontestables, et par nos simples constatations subjectives. Ce rôle de « vache » protectrice me semble bien plus responsable que celui de « coyote³ » prédateur qui, pour diverses raisons (bonnes & mauvaises), préfère ne pas poser ce gros mot & mal sur la table, et propose de nous en sortir par toutes sortes de « propositions » : mesurettes de bon sens, mais pas du tout à la hauteur de l’enjeu, technologisme à outrance culminant dans un transhumanisme délirant, négationnisme du dérèglement climatique, je-m’en-foutisme, … Juste du « business as usual ».

En résumé : « Ceux qui te mettent dans la merde ne le font pas toujours pour ton malheur … »

2 – La dimension spirituelle

Lorsque j’essaye de partager cette réalité de la dimension spirituelle autour de moi, que ce soit par la Vision du Soi selon Douglas Harding ou la méditation dans l’esprit du zen, je me fais bien sûr traiter de « Bisounours (4) » ou de « fossile vivant » qui s’efforce de transmettre des valeurs & méthodes dépassées. Mais j’ai là encore l’impression de me comporter comme la vache de la fable du grand-père … :

« Alors, elle soulève la queue et plaf ! Elle pose une belle galette fumante, grosse comme ça ! »

La « galette » que j’ai grand plaisir à poser est représenté par le dessin ci-dessous, la carte maîtresse de la Vision du Soi :

Alors certes, voir clairement posé noir sur blanc que toutes les réalisations de la zone « je suis humain », dont je suis si fier et qui parfois me rendent si prétentieux, si imbu de moi-même, ne sont en réalité qu’une infime partie de ce que « Je Suis » véritablement, cela n’apparaît pas de prime abord comme une si bonne nouvelle. On m’aurait menti : ce qui m’était vendu pour une totalité triomphante n’en était au mieux que la moitié, voire beaucoup, beaucoup moins ! Certains participants à des ateliers de Vision du Soi en sont donc partis en claquant la porte avec fracas …

Lorsque l’on commence à regarder de près ce qui se passe dans cette zone « je suis humain », la situation reste encore tendue un moment : la courbe dessinée ci-dessus commence en effet coté gauche par la jeunesse et finit coté droit par la vieillesse, coté gauche par la naissance et coté droit par la mort. Et entre ces deux termes a généralement lieu le triste jeu des paires d’opposés – les dvandvas des tradition hindoues & bouddhistes : en pleine forme & déprimé, en bonne santé & malade, joyeux & triste, serein & angoissé, … (interminable liste !). Aucune stabilité, même relative, n’est possible dans cette zone, seulement une épuisante alternance d’émotions …

Situation délicate donc, mais qui offre aussi la possibilité d’une ouverture à quelque chose – plus exactement à quelque non-chose – infiniment plus vaste, plus satisfaisante, et au final beaucoup plus réelle. C’est l’histoire de Siddhartha Gautama, le Bouddha, de Jésus, de tant d’autres éveillés. Ça peut-être aussi la vôtre, à condition de le vouloir vraiment et d’avoir l’audace de « passer sur l’autre rive ». Essayez, vérifiez, ce n’est pas si difficile !

En résumé : « Ceux qui te mettent dans la merde ne le font pas toujours pour ton malheur … Et quand tu es dans la merde … »,  essaye donc la Vision du Soi !

 

Cordialement

 

0 – Pour les lecteurs rétifs à l’odieux-visuel :

« Personne : Il était une fois un petit oisillon qui ne savait pas encore voler. On était en plein hiver et un soir, il tombe de son nid et il se retrouve sur le sentier. Alors il se met à crier: « Piu ! Piu ! Piu ! ». Il se fend le gosier parce qu’il meurt de froid.

Pour son bonheur, voilà qu’arrive une vache. Elle le voit, elle veut le réchauffer. Alors, elle soulève la queue et plaf ! Elle pose une belle galette fumante, grosse comme ça !

Le petit oiseau, bien pénard et bien au chaud, sort sa petite tête et remet ça : « Pipiu ! Pipiu ! Pipiu ! Pipiu ! » plus fort qu’avant.

Rrrrrrr ! Mais un vieux coyote arrive au triple galop. Il allonge une patte, l’extrait délicatement de son tas de merde, essuie la crotte qui le recouvre et ensuite … il n’en fait qu’une bouchée !

Mon grand-père disait qu’il y a une morale à cette histoire mais il faut que chacun la trouve tout seul !

Le vieux : Oh Oh ! Un oisillon, un coyote, une galette, moi toutes ces histoires de merde ça me fait la tête comme une callebasse.

Jack Beauregard : Les fables et leur moralité, tu y crois encore ?

Personne : Oui !

Jack Beauregard : [Plus tard, à la fin du film] À propos, j’ai trouvé la morale de la fable que ton grand-père racontait, celle du petit oiseau que la vache avait recouvert de merde pour le tenir au chaud et que le coyote a sorti et croqué … C’est la morale des temps nouveaux. Ceux qui te mettent dans la merde ne le font pas toujours pour ton malheur et ceux qui t’en sortent ne le font pas toujours pour ton bonheur. Mais surtout ceci, quand tu es dans la merde, tais-toi ! »

¹ – Cassandre est un nom propre très fréquent dans la bouche de ceux qui en ignorent généralement la signification … Cassandre a en effet reçu d’Apollon le don de prédire l’avenir mais, comme elle s’est refusée à lui, il décréta que ses prédictions ne seraient jamais crues, même de sa famille. Cassandre dit toujours la vérité présente & à venir et n’est jamais crue … C’est plutôt un compliment, mais il reste difficile à assumer.

² – Dans nos montagnes de Savoie, cette belle merde de vache est communément appelée une bouse. Et c’est un matériau de fumure des prés, champs et jardins hautement valorisé.

³ – Le Coyote (Canis latrans), du nahuatl coyotl, est une espèce de canidés du genre Canis originaire d’Amérique du Nord. Il est plus petit que son parent proche, le loup gris (Canis lupus), et légèrement plus petit que le loup de l’Est (Canis lycaon) et le loup rouge, qui lui sont étroitement apparentés. Il occupe pratiquement la même niche écologique que le chacal doré (Canis aureus) en Eurasie, ce qui lui vaut d’être parfois appelé « chacal américain ».

4 – J’ai expliqué dans ce billet que je m’efforce d’être aussi « Grosréveil » que possible, ni « Grosdodo » pour faciliter votre sommeil, ni « Groscopain »

 

Par Jean-Marc Thiabaud

Jean-Marc Thiabaud, 65 ans, marié, deux fils, un petit-fils.
La lecture de "La philosophie éternelle" d'Aldous Huxley m'oriente précocement sur le chemin de la recherche du Soi.
Mon parcours intérieur emprunte d'abord la voie du yoga, puis celle de l'enseignement d'Arnaud Desjardins.
La rencontre de Douglas Harding en 1993 me permet d'accéder à une évidence que je souhaite désormais partager.

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