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Relancer l’économie – Taïkan Jyoji

J’avoue bien volontiers que mes commentaires d’« Arriver à la droiture de l’Esprit » étaient animés d’une compassion assez sévère, dont j’espère qu’il ne me sera pas tenu rigueur … bien au contraire.

La Vision du Soi selon Douglas Harding étant parfois accusée par certains d’une connivence avec le pays des Bisounours, il est nécessaire de poser très clairement que ceux qui la portent ne sont aucunement des « Grosdodo » censés faciliter votre sommeil ou des « Groscopain », … bien au contraire.

Nous essayons plutôt de faire le maximum pour être aussi « Grosréveil » qu’il est possible !

Suite à ce « little push » initial, j’aimerais donc signaler également que le blog de Taïkan Jyoji et le site de la Falaise Verte proposent de nombreux « trésors », notamment celui qui a pour titre :

« Relancer l’économie »

En ces temps sombres où le culte idolâtre de la déesse Croissance fait rage – tout comme celui du « Progrès » auquel elle est intimement liée – ce texte salvateur me semble particulièrement bienvenu.

« De tous temps l’être humain a souhaité la prospérité et l’abondance. Sauf qu’il n’y a pas si longtemps que ça il n’existait pas encore tous ces millions d’objets parfaitement inutiles¹. Je n’ai pas la télévision mais j’écoute quand même un peu les nouvelles à la radio. J’entends tout le temps dire « il faut relancer l’économie ». Pour la relancer il faut acheter plus. Mais acheter plus de quoi ?

Vous travaillez précisément pour vous procurer, vous acheter, ces millions de trucs qui ne vous servent à rien, ou plutôt si, qui servent à encombrer d’abord votre esprit, puis vos étagères, à encombrer vos armoires, à encombrer vos appartements, vos salles de bains de produits qui puent et que vous n’arrivez même pas à jeter lorsque ce produit ne vous plaît plus. Mais ça vous donne une bonne raison de vous procurer un nouveau produit qui pue tout autant ou encore plus et que vous n’avez pas résisté à l’envie de vous acheter une nouvelle fiole de « senbon » ou un nouveau pot « eaurose » alors qu’il vous en restait encore deux ou trois au trois quarts pleins.

Vous n’en n’êtes pas conscient mais tous ces objets et produits qui ne servent à rien occupent de trois manières différentes votre cervelle : ceux qui sont chez vous sont dans votre esprit, ceux qui sont dans la pub, (c’est ce qui vous a fait vous les procurer) sont dans votre esprit, ceux qui sont dans le magasin où vous les avez achetés sont dans votre esprit. Internet est aujourd’hui un gros magasin où on peut tout acheter, sans fin. C’est une belle machine à dépenser. Et ne vous plaigniez pas si vous avez des difficultés à boucler vos fins de mois. Je constate que la plupart des gens adoptent cette devise : « Acheter plus pour gagner moins ».

Pratiquer une discipline spirituelle, en l’occurrence zazen, sert à se libérer l’esprit, à le désencombrer². Si le zazen est une pratique qui permet de « mettre en place » sa véritable nature, de se réaliser, cela passe par des décisions pas faciles à prendre mais que le zazen génère, et nourri. « Relancer l’économie » peut être aussi interprété comme faire l’économie d’objets inutiles !

L’être humain est plein de désirs qu’il ne peut satisfaire. On pense souvent à tort que pratiquer le Zen amène à la suppression des désirs. D’abord on ne pratique pas le Zen pour supprimer les désirs. Le désir est un moteur. Le désir d’Éveil est un désir. Sans lui pas d’Éveil. La méditation n’est pas une machine à supprimer les désirs mais à canaliser ces mouvements et pulsions, disons à les assagir. Il existe deux endroits au monde où les désirs n’existent pas : les jardins potagers³ et les cimetières. Avez-vous déjà vu des poireaux avec des désirs ? Et les morts alors ? »

 

Cordialement

 

¹ – La plupart de ces « trucs qui ne servent à rien, destinés à des gens qui n’en ont pas besoin » sont, généralement, en plastique, faciles à fabriquer par injection une fois que leur moule est au point. Tous ceux qui ne polluent pas l’atmosphère lors de leur incinération finissent dans les océans : Le plastique … c’est fantastique !

² – Ce « désencombrer l’esprit » ne me convient guère. Dans l’anthropologie rigoureuse développée par Michel Fromaget, Corps & Âme – Esprit, seule l’âme – le mental – peut être encombrée et, très généralement, l’est effectivement. Mais en aucun cas l’Esprit.

Ce n’est qu’une question de mots, certes, mais, pour parvenir à se comprendre, autant adopter les plus précis. L’Esprit, c’est la « Source pure », la « claire lumière du Vide », …

Méditer, que ce soit en zazen ou d’une autre manière, c’est revenir Ici au Centre, en cet espace d’accueil illimité et inconditionnel que nous sommes essentiellement, et qui ne saurait être ni « encombré », ni fatigué, ni malade, ni quoi que ce soit …

Est-ce que désencombrer l’âme de son désir infantile de posséder sans cesse de nouveaux objets, désir alimenté par la peur du manque et de la mort, est vraiment possible autrement que par la claire vision d’être en réalité cet infini espace d’accueil inconditionnel de tous les objets, ce contenant ultime ? Je ne le crois pas, et c’est pour cela que je partage la Vision du Soi.

³ – Comme je sors d’une journée dans mon jardin potager, notamment occupée à repiquer deux bottes de poireaux – soit 150 environ – je me sens obligé, une fois de plus, de n’être pas tout à fait d’accord …

Tout comme le poireau accomplit sa nature de poireau, celle qui est inscrite dans le patrimoine génétique contenue dans cette si petite, et parfois si capricieuse, graine, l’être humain est également appelé à accomplir sa nature d’être humain complet, corps & âme – esprit. S’il n’y parvient pas, s’il échoue à retrouver son « visage originel », ne demeure-t-il pas dans cet état que Michel Fromaget qualifie de néoténique, homme tronqué, « émoussé » (Kierkegaard), « mutilé » (Marie-Madeleine Davy)… ? De légume – mais c’est un peu méprisant pour ces légumes si nécessaires – et donc, plus exactement, de cadavre …

Dans ce « désir d’éveil » il y a souvent encore beaucoup de « moi », d’ego, ce qui complique bien des choses. Laisser la petite graine du moi « produire » la grandeur et la majesté du Soi semble nettement plus simple, plus logique et naturel … La Vision du Soi selon Douglas Harding peut vous y aider, essayez !

« Que cela est petit, Avec quoi nous luttons,

Comme cela est grand, Ce qui lutte avec nous. »

by-nc-sa

Par Jean-Marc Thiabaud

Jean-Marc Thiabaud, 65 ans, marié, deux fils, un petit-fils.
La lecture de "La philosophie éternelle" d'Aldous Huxley m'oriente précocement sur le chemin de la recherche du Soi.
Mon parcours intérieur emprunte d'abord la voie du yoga, puis celle de l'enseignement d'Arnaud Desjardins.
La rencontre de Douglas Harding en 1993 me permet d'accéder à une évidence que je souhaite désormais partager.

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