« Halte aux Jeux ! » est le titre d’un pamphlet d’Albert Jacquard déjà ancien, juin 2004. Vous en trouverez la présentation & quelques commentaires en fin de ce billet.
Mais la reprise de ce titre choc est surtout l’occasion de vous signaler l’existence du site « Non aux Jeux Olympiques – Ni ici, ni ailleurs ! ». Ces soi-disant « Jeux » alimentent en effet les « feux » qui détruisent l’humanité de l’être humain, les sociétés, la nature …
Le collectif NO JO conteste la candidature commune des régions PACA et AURA, « une aberration économique, sociale et environnementale » via une « Pétition pour l’organisation d’un référendum et de débats publics contradictoires concernant la candidature des Alpes aux Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver 2030″.
Je vous invite vivement à la lire et, si affinités, à la signer et à faire connaitre le plus largement possible son existence.
En complément, un billet de blog : « JO d’hiver, coûte que coûte, au forceps : pour un référendum ».
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« À l’occasion du centenaire des Jeux Olympiques, Albert Jacquard propose ici une réflexion quelque peu iconoclaste sur cette institution généralement incontestée. Les Jeux Olympiques sont-ils des jeux ? Est-ce bien de sport qu’il s’agit encore ? Telles sont les deux questions principales qui sous-tendent ce bref pamphlet. Par rapport en effet à ce qu’étaient les Jeux dans l’Antiquité, et par rapport aussi à ce qu’ils étaient dans la pensée de leur moderne restaurateur, Pierre de Coubertin, les Jeux Olympiques ont été complètement dévoyés.
Au lieu de l’émulation, c’est la compétition implacable qui prévaut ; au lieu de la gratuité propre par définition au jeu, c’est la marchandisation à outrance qui a triomphé. C’est ainsi que le dopage s’est introduit massivement dans le sport de haut niveau, transformant les sportifs en une nouvelle espèce, intermédiaire entre les humains et les monstres. En généticien, Albert Jacquard réfléchit sur cette entreprise de transformation des êtres humains, transformation dont le profit est la seule règle. Enfin, il propose en quelques points une nouvelle charte pour un « olympisme humaniste ». »
AFP PHOTO / Joël Saget
Cordialement
Rappel : la devise olympique, « Citius, Altius, Fortius » : « plus vite, plus haut, plus fort » symbolise les aspirations progressistes du Mouvement Olympique, tant pour l’athlète, que pour l’Homme et la société … Avec une telle devise, pas étonnant que ce « progrès » corresponde assez à celui défini par Cioran comme « un élan vers le pire » !
Quand on regarde d’un peu plus près la création de l’Olympisme moderne, on découvre qu’elle s’origine dans le traumatisme de la guerre de 1870 sur un dominicain antidreyfusard, le père Didon, et la volonté de revanche d’un Pierre de Coubertin, plus réactionnaire que réellement humaniste …
Si l’on prend au sérieux « les 4 piliers de la philosophie de vie olympique : respect de soi et de son corps, le respect des autres, des règles et de l’environnement », il est clair que les « Jeux » actuels doivent être transformés de fond en comble.
On pourrait commencer par suivre le judicieux conseil d’Henri Tachan : Ça serait chouette les jeux olympiques …
Continuer par relire de près toute la critique du sport de Jean-Marie Brohm.
Et, peut-être, s’intéresser aussi à un texte de Karlfried Graf Dürckheim datant de 1986 : « Sportliche Leistung und Menschliche Reife », apparemment non encore traduit en français. La « performance sportive » au service de la « maturité humaine » : le « sport » moderne reste globalement encore assez loin de cet objectif.
