Voici un bel ouvrage de Bernard Besret, paru aux éditions du Seuil en 2003, un « petit » livre essentiel, comme l’évangile de Thomas, le Dao De Jing, les Yoga-Sutras, …
Le parcours de cet homme remarquable, initié par la lecture de « La philosophie éternelle » d’Aldous Huxley, constitue pour moi une riche source d’inspiration comme je l’ai déjà indiqué ici.
Tout comme Bernard Besret j’ai été profondément marqué par le premier chapitre de ce livre, « Tu es Cela », dont le titre est emprunté à la Chandogya Upanishad.
« De même, ici, dans ce corps qui est le tien, mon fils, tu ne perçois pas le Vrai ; mais il y est en réalité. Dans ce qui est l’essence subtile, tout ce qui existe a son soi. C’est là le Vrai, c’est là le Soi, et toi, Svetaketu, tu es Cela ! «
Et tout comme le sien, mon modeste et sinueux parcours constitue d’abord un essai de fidélité aux grandes orientations de la philosophie éternelle.
« Cette page et les suivantes décidèrent de l’orientation que j’allais donner à ma vie. L’essentiel devenait pour moi de me brancher sur « le Vrai, sur le Soi, sur Cela ». L’essentiel devenait d’atteindre en moi le fond du fond du réel.
…
Évangile éternel*, Philosophie éternelle, ces deux expressions se mirent à résonner en moi. Je fis alors le projet de rédiger un jour, de façon affirmative et concise, l’ensemble des hypothèses qui fondent ma vision du monde. »
&
Une introduction d’une quinzaine de pages, particulièrement claire, explicite les principes philosophiques sur lesquels Bernard Besret s’est appuyé pour composer sa vie et ce livre. Le cœur du texte se développe ensuite en trois parties : Le fondement ; la conscience participée ; la récapitulation.
Je vous propose de découvrir en trois articles distincts, sans commentaires, les trois premiers paragraphes de cet Évangile éternel :
J’espère qu’ils vous communiqueront le désir de lire, et de relire, ce livre de vie.
Et surtout de vivre Cela dont il est question.
« Celui qui vit en lui-même l’expérience ne parle pas. Celui qui parle ne vit pas. »
Dao De Jing
Bernard Besret clôt sa préface par cette traduction d’un verset du chapitre 56 – généralement rendue par : « Celui qui sait ne parle pas. Celui qui parle ne sait pas. » – inspirée de celle de Jean-François Billeter dans « Leçons sur Tchouang-Tseu ».
Je suis personnellement plus que très heureux que les expériences de Vision du Soi de Douglas Harding me permettent de vivre concrètement l’expérience de Cela, de les partager simplement avec d’autres et d’en parler ensuite ensemble, fraternellement. C’est une des plus belles expériences qu’il m’ait été donné de vivre. Mais, comme d’habitude, n’en croyez pas un mot, essayez !
Et souvenez-vous :
« Quand «cela» sera engendré en vous, «cela» vous sauvera. Si vous n’avez pas «cela», l’absence de «cela» vous tuera. »
Évangile de Thomas, logion 70
* : L’autre évangile éternel auquel il est également fait référence dans la préface est celui de Joachim de Flore, mais il fera l’objet d’un article ultérieur.
Cordialement