Commençons par la fin du texte, ou presque … :
« La ronde est la première et peut-être aussi la dernière image d’une communauté humaine : la place égale de tous les danseurs autour d’un vide médian qu’ils dessinent ensemble et qui les réunit. Distincts et reliés. Notre désir peut-être le plus profond.
La figure est si juste qu’on ne sent même pas la loi qui la règle pourtant rigoureusement. Il suffit de respecter ce vide central, que nul ne viendra occuper et se donner la main autour de lui. Loi légère qui peut-être les représente toutes. Quant au milieu, nul n’a de savoir sur lui.
Et ce non-savoir est lui-même loi de relation à autrui. »
Ronde vue de l’extérieur … objectivement
Tous ceux qui ont conclu un atelier de Vision du Soi par l’expérience du cercle, que pour ma part j’appellerai désormais « la ronde », savent de quoi parle ici Marie Balmary.
Et ils en savent même d’expérience un peu plus … puisqu’alors chaque «danseur» est d’abord pour lui même ce vide médian, ce « rien » qui englobe instantanément, et l’espace central dessiné par les autres participants, et tous ceux-ci, et tout l’arrière plan … Oui, je sais, c’est vertigineux.
Ronde vue de l’intérieur … subjectivement
Même si Marie Balmary demeure apparemment dans la description d’une relation symétrique, tout le contexte de son ouvrage, comme celui des quatre précédents, me convainc personnellement qu’elle se situe, comme Douglas Harding, comme tous les spirituels (regroupons-les sous ce vocable pour simplifier), dans une posture rigoureusement asymétrique : la Première Personne est espace d’accueil inconditionnel de toutes les troisièmes personnes, et cette dimension de Première Personne est la vraie nature de chacune d’elles. Sinon ce vide central, ce mystère que nous sommes, ne serait pas en mesure de nous relier véritablement. Seul l’avènement de la Première Personne ouvre la possibilité de la relation juste, la satisfaction de ce plus profond désir …
Je parviens là à la limite de mes capacités d’expression écrite. Venez plutôt assister à un atelier pour voir parfaitement de quoi il est question.
Mais n’oublions pas de resituer aussi le contexte … :
Tout commence par cette question : « La psychanalyse n’est-elle pas un luxe ? », suivie de la réponse d’icelle : « Vous avez raison, la psychanalyse est un luxe. Comme toute la vie spirituelle. »
S’ensuit, en seulement une soixantaine de pages ce qui constitue un véritable prodige d’écriture, un parcours … que je vous laisse le soin de découvrir et d’apprécier, jusqu’à la fête finale !
Le cadeau de fête du curé de « L’Arrache-Cœur » de Boris Vian, celui du « Festin de Babette » de Karen Blixen, celui du « Zarathoustra » de Nietzsche, mais aussi celui de Moïse et d’Aaron dans « Exode 5, 1-3 ».
La fête c’est une ronde, c’est danser en rond tous ensemble … (tous ensemble, tous ensemble … ouais !)
Terminons avec le dernier échange de l’opuscule :
« Pourquoi revenir vers les textes sources qui ont formé nos civilisations, notre humanité ? […] Pour ne pas se tromper sur la taille des humains. Simplement pour avoir la place de l’esprit.»
Il n’y a pas tant de moyens efficaces que cela pour nous rétablir dans notre vraie stature, pour réaliser notre complétude « Corps, Âme, Esprit », pour resituer le « petit » dans la hiérarchie du « Grand », … ou quel que soit le nom donné à ce « plus profond désir ».
Assurément un atelier de pratique de la vision du Soi en est un. Et il vous permettra de revenir vers les textes sources muni d’une expérience de première main, d’une clé universelle pour les « ouvrir » … Ne me croyez surtout pas. Vérifiez !
Cordialement