« Vivre de mort, mourir de vie. »
« Fragments »
Ἡράκλειτος ὁ Ἐφέσιος
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La citation ci-dessus était en instance comme brouillon dans ma besace WordPress. C’est une banderole entraperçue sur un rond-point investi par des « gilets jaunes » et proclamant fièrement un fragment du même auteur :
« Rien n’est permanent sauf le changement. »
… qui l’a réactivée ! Les voies de … l’espace d’accueil sont impénétrables !
Ceci dit, même si l’époque est friande de « fragments » aussi brefs (afin de les twitter à loisir) et obscurs que possible, il y a de quoi rester un peu sur sa faim … de sens ! La carte maîtresse de la Vision du Soi selon Douglas Harding est peut-être susceptible de nous aider à y voir un peu plus clair …
« Vivre », vivre dans la complétude anthropologique « corps & âme – esprit » qui est notre dignité et notre droit de naissance, vivre la plénitude de notre « autoportrait », nécessite – bien évidemment – de « mourir » à l’illusion fatale d’être confiné – exilé – dans la seule zone « je suis humain » du dessin ci-dessus.
« Mourir de vie » … Vivre, vivre de la seule vie qui mérite d’être vécue, en « aimant de manière si totale que l’on arrive à voir tous comme un », en témoignant d’ « une transformation si totale du sens de la grandeur », en dépassant « notre plus grande peur », … nécessite de « Vivre Sans Tête », nécessite d’accepter – humblement & intelligemment – de n’être « rien » au Centre, nécessite de « mourir » à toutes ses identifications.
C’est à la fois l’évidence même, le leitmotiv de toutes les spiritualités solides depuis bien longtemps :
« En vérité, en vérité, je vous le dis : Si le grain de blé, après être tombé dans la terre, ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. »
[Ἀμὴν ἀμὴν λέγω ὑμῖν, ἐὰν μὴ ὁ κόκκος τοῦ σίτου πεσὼν εἰς τὴν γῆν ἀποθάνῃ, αὐτὸς μόνος μένει: ἐὰν δὲ ἀποθάνῃ, πολὺν καρπὸν φέρει.]
Évangile de Jean 12, 24
… et, comme disait si magnifiquement Yvan Amar, un véritable défi :
« On veut bien être des deux fois nés, mais pas des trois fois morts … En quelque sorte, on veut bien être des deux fois quelque chose, mais pas des trois fois rien ! »
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Quant à ce « Rien n’est permanent sauf le changement. », n’est-ce pas une proposition valable uniquement dans la périphérie « je suis humain » du dessin ? Lorsque l’on considère la carte dans son ensemble, et surtout lorsque l’on construit son propre « autoportrait » dans un atelier de Vision du Soi, il est plutôt possible de vérifier par l’expérience que rien n’est permanent sauf le « Je Suis » central.
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Ne croyez bien sûr pas un traître mot de tout ce qui précède, essayez, vérifiez !
Cordialement
NB : Héraclite, sur le site Philotectes
« Héraclite : la lumière de l’obscur » par Jean Bouchart d’Orval, éditions du Relié, collection « Prétextes », 1997. Cf. l’article (« la lumière de l’Obscur ») sur le site de l’auteur.
Morceaux choisis, sur le site Citations Antiques
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Au bout du compte on en revient toujours au même programme :
« Je me suis cherché moi-même. »
[ἐδιζησάμην ἐμεωυτόν]
Fragment n° 101
Donc autant commencer par là !