« … Cette découverte advint il y a dix-huit ans, j’en avais alors trente-trois.
Subitement certes, mais néanmoins comme réponse à une quête ardente :
j’étais immergé depuis plusieurs mois dans la question : qu’est-ce que je suis ? … »
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« … It was eighteen years ago, when I was thirty-three, that I made the discovery.
Though it certainly came out of the blue, it did so in response to an urgent enquiry ;
I had for several months been absorbed in the question : what am I ? … »
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Les « happy few » lecteurs de volte-espace auront reconnu le deuxième paragraphe de « Vision », chapitre initial de « Vivre Sans Tête – Une contribution au zen en occident ». Le désir m’est venu de reprendre, paragraphe par paragraphe, ce texte fondateur en proposant une traduction parfois légèrement différente de celle de Catherine et quelques commentaires. La considération finale de l’ensemble du texte peut conduire à retoucher un peu chaque partie.
Il se pourrait que ce simple & court, dense & inépuisable texte de Douglas Harding « pèse » aussi lourd que l’ensemble de toutes vos autres lectures spirituelles … Il vous donnera peut-être envie de participer à un atelier de Vision du Soi, de transformer le « ouï-dire » en expérience personnelle, les concept en percepts …
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- difficile d’expliquer certains choix de traduction … Il me semble que ce n’est pas seulement Douglas qui a découvert … que le rôle de cette Réalité centrale, de cette Source qui avait « soif d’être bue » est au moins aussi important que le sien. D’où le choix « advenir ». Qui cadre mieux également avec le Douglas que j’ai connu, âgé de cinquante ans de plus, et qui ne se mettait jamais en avant … à part pour se moquer gentiment de lui-même.
- « subitement » me semble établir un lien plus direct avec l’éveil subit de la tradition zen, Pai-tchang Houai-hai notamment.
- pas une « recherche » parmi d’autres, mais La Quête Ultime, la seule humainement digne.
- urgent, pressant … ? Ce qui est certain c’est qu’en 1942 l’armée japonaise avait envahi la Birmanie et s’attaquait à l’Inde. Un officier du Génie de l’armée anglaise avait quelques raisons de craindre pour sa tête … Il y avait le feu !
- « obstiné » se voyant parfois proposer « entêté » comme synonyme, j’ai préféré le remplacer !
- immerger, plonger … ? Plus adapté à cette démarche radicale que « absorber » me semble-t-il. Est-ce que le chercheur a autant besoin de trouver sa réponse que d’oxygène à respirer ? Mais ni « submergé » ni « noyé », un peu comme Jonas dans la baleine !
Cordialement
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NB : traduction originale de Catherine Harding :
« … Je fis cette découverte il y a dix-huit ans, lorsque j’en avais trente-trois. Tombée soudainement du ciel, elle répondait néanmoins à une recherche obstinée. Pendant plusieurs mois, j’avais été absorbé par la question : qu’est-ce que je suis ? … »