« A une amie qui me demandait « Qu’est ce que Douglas t’apporte, et qu’est ce que cela a changé dans ta vie ? », j’ai répondu :
1 – Douglas m’a ouvert les yeux
Douglas m’a permis de voir que je n’ai pas de tête physique là où je croyais en avoir une : elle est à un mètre de moi, environ, dans le miroir ou sur la photo.
Cette évidence a de nombreuses conséquences, notamment :
- Mon identité est le vide, je ne suis rien, sinon un espace d’accueil pour tout ce qui se présente, et d’une certaine façon, on peut dire que je suis tout.
- Il en résulte que le monde n’est plus extérieur à moi, le monde est en moi (et non pas moi dans le monde).
- Le mental, que je croyais être au centre de mon univers est un simple accessoire de vie, comme le corps. Il est à la périphérie de mon être, et le potentat qu’il était devient un simple outil, que d’ailleurs je peux observer (c’est pour moi l’essentiel du travail en yoga). Ce corps-esprit nommé « Magali » (3ème personne [dans le contexte de la Vision du soi]) est le véhicule de l’Être, ici et maintenant.
- Ici, au centre de moi même (1ère personne [dans le contexte de la Vision du soi]), règne l’immobilité; je peux le vérifier chaque fois que je voyage : moi je suis immobile et c’est le paysage qui bouge.
- Comme le chante Yves Montand : « la route est un long ruban qui défile, qui défile ». Il en résulte que c’est la vie qui vient à moi, ce n’est pas moi qui me déplace ou qui agis. J’ai un rôle totalement passif, un rôle d’accueil à tout ce qui peut se présenter. Il est difficile de voir cela au début de la pratique, parce que nous avons été conditionnés à penser que nous étions responsables de nos actes (ce qui est vrai sur le plan humain et social, mais totalement faux dans le monde divin ou réel) et à refuser les événements « négatifs » de l’existence (souffrance, décrépitude, mort).
- Puisque je suis vide, illimité(e), je suis hors du temps. Là, c’est actuellement pour moi très spéculatif. Je n’en n’ai pas vraiment fait l’expérience, sauf le jour où mon amie Marie Thérèse, décédée depuis une vingtaine d’années, est venue à moi avec un gentil sourire au cours d’un atelier où je m’exerçais à « perdre ma forme humaine », c’est à dire, d’une certaine façon, à mourir. Pendant quelques secondes, je me suis retrouvée comme suspendue hors du temps.
[…] »
Vous accéderez à la chanson évoquée ci-dessus ici, mais je vous conseille d’écouter les yeux fermés, la vidéo n’ayant guère d’intérêt.
Cordialement