« Relâcher son emprise crispée sur la journée. Je crois que jusque dans leurs nuits, beaucoup de gens gardent serré dans leurs griffes avides/affamées un morceau de la journée. Ce devrait être chaque soir un geste d’abandon et de détente :
laisser aller la journée, avec tout ce qu’elle a comporté.
Et se résigner à tout ce qu’on n’a pas pu mener à bien dans la journée, en sachant qu’une nouvelle journée va venir. Il faut aborder la nuit avec pour ainsi dire les mains vides, ouvertes, dont on a laissé la journée glisser. Alors seulement on peut vraiment se reposer. Et dans ces mains vides et reposées, qui n’ont rien souhaité retenir et où il n’y a plus un seul désir, on reçoit en se réveillant, une nouvelle journée. »
17 juin 1942
Cordialement
NB : « les mains vides », et surtout en étant parfaitement conscient de son absence de Tête ! Nisargadatta Maharaj recommandait ainsi à ses auditeurs & lecteurs de s’endormir chaque soir dans les grands bras du Soi, les grands bras du « Je Suis » central, au creux de notre véritable nature d’espace d’accueil illimité & inconditionnel … notre « autoportrait » à tous.