Rappel : « Pratique du zen vivant » relate les alternances d’exposés (« teishô »), suivis de questions & réponses, de treize sessions intensives de zazen dirigées par Jacques Brosse entre le 26 décembre 2000 et Pâques 2004.
Je présente lors de la séance hebdomadaire de Méditation dans l’esprit du zen & sur ce site quelques points saillants de ces exposés, bien entendu en lien direct avec la pratique de la Vision du Soi selon Douglas Harding. Libre à vous de déposer ensuite vos questions et/ou commentaires, de lire (et relire …) ce livre de Vie. Je me permets cependant de vous recommander de le lire pour vérifier si « les experts ont bien “pigé le truc” ».
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Dans cet exposé, Jacques Brosse poursuit son exploration de la notion de « karma ».
- « … Ne produit donc de karma que l’acte conscient et volontaire qui vise un but, attend un résultat. De cet acte-là nous sommes en conséquence pleinement responsables et nous devons en assumer toutes les conséquences. Il n’y a personne pour sanctionner notre karma, sinon nous-mêmes. Notre responsabilité est pleine et entière, nous ne pouvons y échapper. »
- Voilà une relative bonne nouvelle : ces actes-là sont en définitive relativement rares et, en général, pesés. Et aucune hypothétique essence comptable de nos actions n’existe dans le Ciel … ou dans le Cloud ! Il nous faut assumer d’êtres de grandes personnes.
- Pour information : Jacques Brosse a également écrit « Les grandes personnes » (Robert Laffont – 1988), une galerie de portraits « d’hommes et de femmes exemplaires », rencontrés entre 1940 et 1988 un peu partout. Cf. notamment « Presque aveugle, Huxley était devenu un voyant … »
- « … comment pouvons-nous accumuler du mauvais karma, du karma négatif ? … du fait de notre aveuglement, de notre ignorance fondamentale, avidyâ. Avidyâ n’est pas … une absence de connaissance. Elle n’est pas neutre, mais superactive, constructrice. C’est une connaissance erronée, un attachement aveugle aux phénomènes considérés comme l’unique réalité, attitude qui se croit réaliste, rationnelle, mais qui ne l’est pas du tout, puisque ces phénomènes, nous ne les voyons nullement tels qu’ils sont en eux-mêmes, nous ne les percevons qu’à travers le filtre de nos réactions, de nos souvenirs, de notre jugement sur eux. »
- Avidyâ, plus sobrement traduit, c’est le fait de ne pas voir. De ne pas voir ce filtrage & reconstruction des « phénomènes » évoqué par Jacques Brosse et la plupart des scientifiques sérieux d’aujourd’hui, certes. Mais surtout de ne pas voir que ce monde phénoménal & périphérique n’est pas la totalité du tableau, qu’il lui manque le plus important : le mystérieux « Je Suis » central (ou toute autre dénomination commode que vous préférerez).
- La Vision du Soi n’est rien d’autre qu’une méthode pour Voir – simplement, concrètement – ce qu’il est si difficile de voir par d’autres moyens. Vérifiez !
- « … Avidyâ élabore une image du monde extérieur, mais aussi du monde intérieur, notre moi, image apparemment cohérente, apparemment permanente, somme toute rassurante, sur laquelle nous croyons pouvoir nous appuyer. C’est pourquoi il nous est difficile d’y renoncer, de l’abandonner, pour nous lancer, sans aucun point d’appui, à l’aventure, dans le vide la vacuité vertigineuse qui est ouverture à l’expérience de la réalité ultime. »
- Il est plus qu’utile de voir clairement que « notre moi », le complexe corps & mental, est situé dans la zone extérieure & périphérique « je suis humain » du dessin ci-dessus. Ce « moi » idolâtré ne trône nullement au centre … heureusement ! Vérifiez !
- Nous pouvons bien sûr « nous appuyer » temporairement sur tout ce qui est situé au-dessus des grands bras du « Je Suis » central, mais ce monde des phénomènes – né, fait, composé – sera un jour défait et décomposé. Le seul véritable appui solide & durable, illimité & inconditionnel, est représenté par le « Je Suis » central & le mystère (le Tao, la Claire Lumière, etc.) qui le sous-tend. Vérifiez !
- Des « points d’appui » il en existe beaucoup dans la plupart des sagesses & spiritualités du monde. La Vision du Soi selon Douglas Harding n’est pas le plus mauvais, à la fois « entrée principale » et … « seul espoir ». Vérifiez !
- « … En fait, avidyâ accumule sans cesse des connaissances, en encombre, en obstrue l’esprit qui en est prisonnier. Cette accumulation de connaissances ou plutôt de reconnaissances complexes nous voile la véritable connaissance qui est, elle, simple et claire. »
- D’abord écrire que c’est le mental « qui en est prisonnier ». L’esprit – au sens donné à ce mot par la tradition la plus solide et réactivé par Michel Fromaget – n’est affecté en rien par cette « accumulation ». L’esprit … espace d’accueil illimité & inconditionnel, « contenant ultime », « capacité », … mystère, oui, mais mystère qu’il est possible de vivre, simplement, concrètement, joyeusement. Vérifiez !
- Ensuite réaffirmer, une fois de plus, à quel point la Vision du Soi selon Douglas Harding « est, elle, simple et claire. » En plus de l’asymétrie essentielle soulignée à de nombreuses reprises, c’est aussi, d’un point de vue plus formel : complexité là-bas en périphérie et simplicité absolue – évidence – Ici au Centre. Vérifiez !
- S’ensuivent quelques considérations à propos de Spinoza, Asanga, Vasubandhu, Tao-Sin et Longchenpa.
Cordialement