Catégories
1 - Pratique de la Vision du Soi Fondamentaux Vision du Soi

Le Procès … – Témoin à charge n° 27, la chrétienne née de nouveau

NB : Il n’est guère étonnant qu’un très long intermède soit intervenu entre le témoin précédent du Procès et celui-ci, le dernier. Si les chapitres qui précèdent proposent tous un angle d’accès à notre Vraie Nature, avec celui-ci Douglas Harding, si j’ose l’exprimer ainsi, achève, dramatiquement, d’enfoncer le clou … ¹

John a-Nokes, l’accusé de blasphème,  intitule en effet sa défense :

« Je suis ce qu’est le Christ. »

Et ce chapitre n° 27 vient donc conclure de manière magistrale ce que  Gérard W. Hugues écrit dans l’avant-propos au Procès :

« … c’est l’un des meilleurs, des plus séduisants exposés du sens profond de la vie chrétienne que j’aie jamais lus. »

Mon choix d’extraits de ce chapitre sera donc un peu plus long que pour les précédents.

[…]

St-Athanase« … le credo athanasien décrit également le Fils comme éternel, non-créé, incompréhensible, l’égal du Père et du Saint-Esprit, engendré avant le monde.

Savez-vous que St-Athanase a dit :

« Dieu est devenu homme pour que l’homme puisse devenir Dieu. »

Et que pendant des siècles les chrétiens l’ont considéré comme la plus grande autorité sur le sujet de la déification – terme que les Pères de l’Église utilisaient librement ?

[…]

Je soutiens que, de fait, le même schéma [ci-dessous] est valable pour Jésus-Christ en tant que Première Personne sur la Croix et pour moi en tant que Première Personne à chaque instant. Et je m’empresse d’ajouter : pour tous les êtres humains. Aucun d’entre eux – ni le plus mauvais, ni le plus stupide, ni le moins chrétien – n’est différent selon sa propre expérience de lui-même. Évidemment ! Comment pourrait-il en être autrement ?

DHCrucifixion
Dessin n° 32 du Procès …

[…]

Au sens le plus profond, il n’y a qu’une seule Première Personne : la Première Personne du Singulier ; un seul Fils de Dieu, son Fils Unique, éternel, non-créé, incompréhensible, né avant le monde. « Toute l’humanité est un seul homme en Christ » a dit St-Augustin.

[…]

Le Christ est la lumière qui éclaire chacun d’entre nous. Et il est crucifié et ressuscité en chacun d’entre nous, quels que soit la couleur de sa peau, l’époque où il vit, la religion qu’il professe, le langage qu’il parle et le nom qu’il donne à cette Unique Lumière. Et bien sûr l’expérience de la transformation physique que j’appelle « Christification » n’est en aucune manière l’apanage du Christianisme.

[…]

Ils [Les animaux] vivent tous, sans conteste, à partir de cette Lumière Unique de Conscience, à partir de leur nature de Première Personne, et n’essaient jamais de l’éclipser avec leur troisième personne. Ils ne fabriquent pas une image d’eux-mêmes pour obstruer leur espace, ils n’acquièrent pas un visage pour masquer leur Visage Originel. Seuls les humains sont assez stupides pour cacher leur propre lumière en se plaçant devant.

En vérité, les humains devraient honorer ces cadets de la famille [Les animaux²], qui vivent tous sans effort et sans se leurrer à partir de la même Clarté que les sages, à cette différence près que pour les sages c’est devenu un état conscient – après une longue lutte et maintes rechutes dans l’ignorance.

[…]

C’est en tant que la Première Personne unique et éternelle, qui n’est autre que Dieu Lui-même que Jésus affirme être le Chemin et la Vérité et la Vie, et non en tant que la troisième personne, celle qu’il voyait dans son miroir, l’être humain qui n’était que l’un des nombreux enfants de Nazareth, et l’un des nombreux charpentiers de Palestine. Le plus mystérieux, le plus merveilleux, le plus salvateur en ce qui concerne le Christ qui vit en vous, ma sœur [le témoin n° 27], et en moi, et en chaque personne dans cette salle, c’est qu’en chacun de nous il est unique, un, indivisible, et le même à jamais. « Christ », dit le bien-aimé » Père jésuite Gérard W. Hughes, « est ce que nous sommes appelés à devenir ».
Christ, et non pas des Christ.

[…]

« Demeurant en l’un, le Verbe a demeuré en tous » écrivait St-Cyril d’Alexandrie³, « de sorte que l’un ayant été consacré Fils de Dieu dans toute Sa puissance, la même dignité puisse être transmise à toute la race humaine. »
Et j’ajouterai ceci : si être un chrétien c’est voir le Christ partout, sentir Sa présence en chaque créature et être ravi par la joie et la beauté de tout cela, alors je suis un vrai chrétien sans hésitation.
La vérité est si simple, si glorieusement évidente, pour peu que nous cessions de lui résister. Chaque créature a deux aspects : ce qu’elle est pour les autres et ce qu’elle est pour elle-même. A tous les égards les deux sont diamétralement opposés. Le dernier (donnez lui le nom qu’il vous plaît) est cruciforme. La nature inhérente de la Première Personne est de disparaître en faveur des troisièmes personnes, de donner sa vie pour le monde entier, depuis les particules jusqu’aux galaxies.

[…]

… j’atteins « l’amour qui meut le Soleil et les autres étoiles ». Ne le croyez pas : ouvrez les bras et vérifiez- le. Comme une mère aime son enfant parce qu’il fait partie d’elle, vous en arrivez à aimer votre monde parce qu’il fait partie de vous. Parce qu’en tant que Première Personne du Singulier, vous êtes cruciforme, construit pour l’amour qui est l’amour de Dieu. L’amour qui est mort et résurrection, mort pour le monde et résurrection en tant que monde.

[…]

Ce n’est pas quelque chose que je comprends. C’est au-delà de mon entendement. Mais je vois parfaitement clairement que c’est ainsi, ma souffrance et sa guérison le confirment, et mon cœur le sait et l’a toujours su. »

 

Un peu de libre musique pour se reposer de tous ces mots, toujours avec Fazil Say

 

Cordialement

 

NB : Une formulation légèrement différente de la traduction de la citation de St-Athanase est plus courante :

« Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu. »

(Discours sur l’Incarnation du Verbe, 54,3).

Cette formule choc est souvent faussement attribuée à St-Irénée, même si ce dernier s’exprimait de manière assez semblable.

¹ – Ce chapitre, plus encore que tous les autres, est à lire entièrement et, surtout, à accompagner des nombreuses expériences proposées. Car « … ma défense est quelque chose à voir, pas à comprendre … » nous dit John a-Nokes.

Ici, encore plus que dans les précédents chapitres, je perçois le caractère insensé de mon projet de ne vous proposer que quelques morceaux choisis de cette œuvre maîtresse de Douglas Harding : tout est à lire & relire et à vivre aussi clairement et intensément que possible. Vivement une réédition !

² – Rainer Maria Rilke avait eu cette intuition très forte que l’animal vivait naturellement dans « l’Ouvert ».

³ – Un personnage par ailleurs assez agressif et controversé.

 

by-nc-sa

 

Par Jean-Marc Thiabaud

Jean-Marc Thiabaud, 65 ans, marié, deux fils, un petit-fils.
La lecture de "La philosophie éternelle" d'Aldous Huxley m'oriente précocement sur le chemin de la recherche du Soi.
Mon parcours intérieur emprunte d'abord la voie du yoga, puis celle de l'enseignement d'Arnaud Desjardins.
La rencontre de Douglas Harding en 1993 me permet d'accéder à une évidence que je souhaite désormais partager.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.