Ayant découvert par hasard l’étude ci-dessous sur le wouèbe – en cherchant des articles de Marie Balmary² – il m’a semblé logique de vous la proposer³, puisque Etty Hillesum est déjà un peu présente sur volte-espace¹.
Son auteur, Jean-‐Pierre Nave, a été Président de l’association des Amis d’Etty Hillesum. Le site de cette association propose de nombreux et intéressants documents.
L’impact des écrits d’Etty Hillesum en France aujourd’hui
Résumé
« Depuis la première édition de « Une vie bouleversée » (1985), l’audience des écrits d’Etty Hillesum n’a cessé de croître dans l’aire francophone comme en témoigne le nombre d’articles, d’essais, de pièces de théâtre et de manifestations diverses qui leur sont consacrés.
Les écrits d’Etty Hillesum ont su rejoindre l’horizon d’attente d’un public en quête de sens, majoritairement chrétien, qui ne se satisfait plus des vérités imposées d’autorité.
Ce lectorat puise dans les écrits de la jeune femme les éléments d’un art de vivre, d’une spiritualité et d’une une éthique de l’engagement social conformes à ses attentes et particulièrement bien ajustés aux valeurs d’autonomie et d’authenticité qui caractérisent l’individualisme contemporain. »
&
Cordialement
¹ – Etty Hillesum, Pas d’autre issue …, Une transformation si totale du sens de la grandeur
Une étiquette Hillesum Etty permet d’accéder aux divers articles où elle apparaît.
² – Elle même citée dans le corps de l’article !
³ – L’étude apporte de nombreux éléments d’information, mais on peut bien sûr ne pas être d’accord avec l’ensemble des développements. Et ce sont bien entendu les écrits d’Etty Hillesum que je classe dans la catégorie « Lectures essentielles » de volte-espace.
Ainsi la présentation d’Etty Hillesum « comme une experte en “bricolage spirituel” » me semble, vu le contexte et l’authenticité de sa recherche, et même avec les précautions de langage prises, pour le moins maladroite. De même l’évocation des tentatives de récupération de cette expérience singulière par diverses « agences de communication » convaincues d’avoir l’exclusivité du dialogue avec le « divin » provoque un certain malaise.
J’apprécie cependant de lire :
« Pour Etty, la découverte de ce principe divin immanent n’est en rien réservée à quelques âmes d’élite, elle est accessible à tous, pour peu, écrira-t-elle “que l’on apprenne aux gens à travailler à leur vie intérieure.” Le lecteur se voit ainsi encouragé à entrer dans une démarche spirituelle profonde, à caractère mystique, qui peut être vécue sans retrait du monde, sans révélation ni vision extraordinaire, et sans ce devoir de mortification qui a longtemps accompagné dans l’ombre des cloîtres la mystique chrétienne. »
Etty Hillesum écrit ainsi en date du 29 septembre 1942 :
« Ne pourrait-on apprendre aux gens qu’il est possible de “travailler” à sa vie intérieure, à la reconquête de la paix en soi. De continuer à avoir une vie intérieure productive et confiante, par-dessus la tête – si j’ose dire – des angoisses et des rumeurs qui vous assaillent. Ne pourrait-on leur apprendre que l’on peut se contraindre à s’agenouiller dans le coin le plus reculé et le plus paisible de leur moi profond et persister jusqu’à sentir au-dessus de soi le ciel s’éclaircir ?»
C’est en ce point précis que la Vision du Soi selon Douglas Harding peut constituer une aide précieuse, sans attendre d’être projeté en des circonstances aussi dramatiques que la guerre et la déportation. C’est le fait même de « vivre sans tête » qui donne accès – simplement, pratiquement, joyeusement – à « une vie intérieure productive et confiante ».
Mais comme d’habitude n’en croyez surtout pas un traître mot, venez vérifier dans un atelier !
Le texte se clôt sur une citation de Sylvie Germain :
« De cette jeune femme intensément éprise de la vie, de l’amour, et follement prodigue de vie et d’amour, tout reste à apprendre, à recevoir, à méditer.»
Et on ne dira jamais assez à quel point son ouvrage « Etty Hillesum », chez Pygmalion Éditions (octobre 2009), est – pour longtemps – incontournable.