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6 - Lectures essentielles

Les noces de Cana – Marie Balmary

Je suis heureux de mettre à disposition de ceux qui apprécient la recherche de Marie Balmary ce « Commentaire aux messes du 15 et 16 janvier 2022 à Saint Ignace ». (0)

&

« Je remercie l’église Saint Ignace et son chapelain, Nicolas Rousselot, de leur invitation à parler. Vous m’avez invitée pour faire, non une homélie, ni une famélie, comme on plaisante dans le quartier, mais un commentaire. Devant vous aujourd’hui, je n’ai pas d’autre qualité que d’être “une femme qui lit avec d’autres les Écritures”. Et qui possède un crayon. Vous qui êtes venus aujourd’hui, vous êtes aussi des hommes et des femmes qui peuvent lire les Écritures et qui ont un crayon.¹

Je parle du crayon pour pouvoir corriger un peu les traductions. On m’avait appris qu’il ne fallait pas écrire sur une bible. Mais lorsque j’ai pu voir de plus près les textes et leurs traductions, alors l’usage du crayon – effaçable – m’a paru pleinement justifié.

Je prends tout de suite un exemple : dans l’évangile que vous venez d’entendre², le traducteur fait dire à la mère de Jésus : “Tout ce qu’il vous dira, faites-le”. Eh bien, c’est une erreur, à la fois matérielle et spirituelle si je puis dire. Je m’explique.

Une erreur matérielle, d’abord : le mot “Tout” a été rajouté. “Tout ce qu’il vous dira”. Chose étonnante, ce rajout n’existe, si j’ai bien lu, que dans les traductions des pays latins (Italie, Espagne, France, Portugal). Le mot “tout” ne figure ni dans le premier texte grec, ni dans la vulgate latine, ni dans les autres traductions anglaises, allemandes, etc …) D’où que j’ose dire que c’est une erreur, là, je n’interprète pas. Je constate. Pourquoi cet ajout dans ces pays-là ? Je ne sais pas.³

“Tout” serait-il un mot romain ?

Ce mot est aussi à mon sens une erreur spirituelle – et là, j’interprète – Il me semble que l’obéissance “totale” n’est pas du goût de Marie. Même l’archange Gabriel s’y est frotté : il lui propose d’abord de concevoir elle seule un fils du Très Haut qui régnerait éternellement, mais elle ne pas dit son “fiat” à ce moment-là, elle ne succombe pas à cette tentation de toute puissance. Elle lui oppose au contraire le “comment cela sera-t-il, je ne connais pas d’homme …” Elle veut de l’autre. Alors, l’ange change de discours … “l’Esprit Saint viendra …” Elle ne concevra pas toute seule … Marie n’a donc pas commencé par dire oui, elle a su discerner. (4)

Aussi aujourd’hui si son fils marque bien la séparation entre elle et lui, ça ne peut pas l’étonner, elle, ni la vexer. A mon humble avis, c’est bien dans leur style à tous les deux.

Pourquoi demanderait-elle aux serveurs une obéissance totale qu’elle-même n’a pas pratiquée, même envers un messager divin ?

Vous pourriez me dire : est-ce que vous n’exagérez pas l’importance de ce petit mot : “tout” ? Est-ce si grave ?

Je vais vous citer un passage d’un théologien (Joël Molinario) qui s’est penché sur les abus sexuels dans l’Église :

Souvent la figure de la Vierge Marie est utilisée. Elle incarne, chez les abuseurs, l’obéissance servile à la volonté de Dieu, elle est celle qui dit toujours oui. Les prédateurs la transforment en une figure réclamant la soumission (“Tout ce qu’il vous dira, faites-le” Jn 2, 5), ce qui est très différent de l’obéissance librement consentie. (5)

Cette fois, je prends mon crayon, je barre le mot “tout”. “Ce qu’il vous dira faites”.

Nous sommes à Cana devant un texte merveilleux, n’est-ce pas ? Mais justement, voilà le problème, ce merveilleux peut être difficile pour nos esprits formés à la science. Peut-être ne pouvons-nous, aussi facilement que nos ancêtres, accepter que l’impossible ait lieu … (6)

Quel sens peuvent avoir pour nous, aujourd’hui, les 37 miracles de Jésus ?

Comme toujours, les poètes passent en premier lorsqu’il s’agit d’une intelligence de la vie. Aussi est-il agréable de nous laisser emmener par le poète incroyant hyper rationnel qu’est Paul Valéry. Il finit tout de même par écrire ceci (ce qu’il appelle “le faux”, moi, je l’appellerais “l’impossible” ou “ce qui n’existe pas”) :

“C’est une sorte de loi absolue que partout, […], à toute période de la civilisation, dans toute croyance […] le vrai se donne le faux pour ancêtre, pour cause, pour auteur, pour origine et pour fin, sans exception ni remède, – et le vrai engendre ce faux dont il exige d’être soi-même engendré.” (7)

A Cana, l’évangéliste Jean ne nous raconte pas ce qui est humainement possible, il nous fait changer d’étage et nous emmène dans la force mystérieuse des relations, l’endroit où le savoir cesse, où il s’agit d’une toute autre dimension, celle de la confiance. C’est l’étage non pas des objets et des preuves mais des sujets et des signes. (8)

D’ailleurs, le mot qui est ici traduit par “miracle” n’est jamais employé par Jean ; partout, il a choisi le mot “signe” semeion. Ici, Jésus fait signe. Qui dit signe dit geste de quelqu’un pour un autre. Nous passons du monde rationnel au monde relationnel, si je puis dire. (9)

Où donc apparaît le vin dans cette histoire ? Je reprends le texte :

Jésus dit à ceux qui servaient : “Remplissez d’eau les jarres. Et ils les remplirent jusqu’au bord. Il leur dit ; “Maintenant puisez et portez-en au maître du repas”. Ils en portèrent. Et celui-ci goûta l’eau changée en vin. Il ne savait pas d’où venait ce vin, mais ceux qui servaient le savaient bien, eux qui avaient puisé l’eau. Alors le maître du repas appelle le marié, et lui dit : Tout le monde sert le bon vin en premier … etc”.

Le texte parle-t-il d’une transformation magique de l’eau en vin ? A lire attentivement, c’est pourtant bien de l’eau qu’ont puisé les serveurs.

Le “signe” passe d’abord par la foi des serveurs : ce sont eux qui font l’action. Il faut accepter d’être mêlé à de la folie pour faire ça. Jésus devait avoir un mode de relation tel qu’on pouvait entrer en folie avec lui, il fallait faire confiance pour oser aller porter ce qu’ils “savaient être de l’eau”. Marie ne s’y est pas trompé : la plus grande foi commence au plus modeste niveau, les serveurs. Ceux qui peut-être acceptent les premiers de ne pas comprendre.

Car c’est bien de l’eau que les serveurs ont puisé dans les jarres, et non pas encore du vin. Cette eau ne devient vin que lorsqu’elle est portée à l’autre, ici le maître du repas puis le marié. C’est l’eau donnée avec confiance qui devient vin, non pas l’eau stockée dans les jarres, le vin apparaît dans l’eau portée à autrui, l’eau entrée dans la relation. C’est le vin de la confiance. (10)

Ce signe de Jésus dont personne, ni lui ni sa mère, n’a maîtrisé l’heure, ce signe qui est advenu lorsque c’était le moment, a eu l’effet raconté par Jean : Jésus “manifesta sa gloire et ses disciples crurent en lui”.

De quelle gloire s’agit-il ?

Voilà ce qui s’est passé pour moi en préparant ce commentaire pour vous. Voulant répondre à cette question, je me suis trouvée embarquée … Je me suis aperçue que les miracles du Christ ont tous la relation pour terrain.

À ce propos, je remarque que, dans les tentations au désert, les miracles suggérés par le diable, comme “changer des pierres en pain” ou “se jeter du haut du temple”, seraient au contraire des miracles égoïstes. Au désert, si Jésus faisait un miracle, comme le lui commande Satan, ce serait seulement pour lui-même. Si tu es fils de Dieu, prouve-le en faisant ce qui te mettra au-dessus de tous les autres, fils d’un dieu qui régirait les lois du monde pour toi seul. 

Or, c’est exactement ce que Jésus refusera jusqu’à sa dernière minute : “Si tu es fils de Dieu, descends de la croix”, “Si tu es le Christ, sauve-toi toi-même et nous croirons en toi.” C’est bien la dernière tentation du Christ : faire un miracle seulement pour lui-même, sans l’autre et contre l’autre. Contre ceux qui l’ont jugé et condamné, ceux qui ricanent. Il refuse d’être seul fils d’un dieu omnipotent auquel ensuite les hommes croiraient pour leur perte.

Arrivée là, je me suis posé ces questions que je me permets de vous transmettre : En ne descendant pas de la croix, Jésus sauve-t-il l’humanité pécheresse pour plaire à un dieu qui demanderait le sacrifice ? Ou bien nous sauve-t-il d’un dieu tout puissant qui le sauverait lui seul et qui serait notre propre perdition ?

Heureusement pour nous, en restant mortel, en demeurant de notre côté, il continue jusqu’au bout à déjouer le piège de Satan, il témoigne contre l’idole, le prince de ce monde. Il nous garde en présence du Dieu des vivants, “Notre Père” qui seul peut ressusciter ses fils. (11)

Je ne pensais pas vous emmener là, mais les chercheurs sont un peu comme les serveurs. Ils vont puiser l’eau, sans savoir à l’avance ce qui arrivera.

Pour terminer, cette phrase de Paul Valéry encore :

“Que serions-nous donc sans le secours de ce qui n’existe pas ?”1

1 Paul Valéry, Variétés II, La Petite Lettre sur les Mythes (1930), pp. 243-258

Marie Balmary

Cordialement

 

0 – Dans cette organisation résolument antiparitaire qu’est « notre sainte mère l’église catholique », l’homélie peut être prononcée par un prêtre ou un diacre. Une femme ne peut pas faire une homélie – ou sermon –  tout juste un commentaire …

La plupart des hommes se sont pourtant avérés plutôt sourds à la finesse et à l’exigence du message depuis plus de deux mille ans … Ils le rabâchent sans le mettre en œuvre et empêchent ceux qui le voudraient de le faire. Alors même que, depuis le début, quelques femmes se sont montrées nettement plus réceptives …

Il n’y aura aucun salut pour l’église tant que les femmes en seront autant exclues. Là aussi, là surtout, elles sont pour l’homme « une aide contre lui », selon l’indispensable traduction d’André Chouraqui.

« … Je ferai pour lui une aide contre lui. » Genèse 2, 18

¹ – Petit rappel à l’intention de tous ceux qui éprouveraient un désir sincère de lire ainsi : Et pourquoi pas un atelier Bible et Psy …

Autre rappel, encore plus indispensable, vers cette série de cinq billets de David Lang : « Les experts ont-ils bien “pigé le truc” – 1/5 »

Avec la Vision du Soi selon Douglas Harding j’ai plus que souvent l’impression, comme Jean le Baptiste, de n’être qu’une voix criant dans le désert … Mais j’aime à persister dans cette folie : si la dimension spirituelle vous concerne (et si vous désirez « être vraiment vivant avant de mourir », comment pourrait-il en être autrement ?), commencez donc par faire l’expérience de votre vraie nature d’espace d’accueil illimité  & inconditionnel, de « contenant », de notre « autoportrait » à tous ; et ne lisez qu’ensuite, si nécessaire … Un texte véritablement spirituel ne peut en effet qu’être très difficilement compris par un lecteur confiné dans la zone périphérique « je suis humain » du dessin ci-dessous :

² – Lecture du 2ème dimanche du Temps Ordinaire : Jn 2, 1-11

Autres textes proposés : Is 62, 1-5 et 1 Co 12, 4-11. Ce dernier se termine ainsi :

« Un seul et même Esprit opère toutes ces choses, les distribuant à chacun en particulier comme il veut. »

Hors de l’Esprit point de salut donc, comme je le ressasse ici à longueur de billets. La réalisation de cette troisième dimension de tout être humain constitue « le seul espoir » et la Vision du Soi est une « entrée principale » de premier choix. Essayez, vérifiez !

³ – Bien sûr que si que vous le savez, Marie ! Le drame du christianisme – la « faute tapie à l’ouverture » en quelque sorte ! – date de cette collusion contre-nature avec le pouvoir temporel lors de la très fâcheuse conversion de Constantin. « Tout » est assurément un mot impérial, désastreusement repris à son compte par l’Église latine. Ça commence à changer un peu, très & trop lentement …

4 – Ce n’est pas le moindre des mérites de Marie Balmary que d’avoir remis un peu de clarté dans la compréhension de l’Annonciation, généralement transmise comme un modèle de soumission, le fameux « fiat ». Une telle incompréhension, au plus loin de la lettre des textes, représente effectivement « une erreur spirituelle ».

D’après Luc, Marie commence par être bouleversée ET par réfléchir, « discerner » :

« Elle, à cette parole, s’émeut fort et réfléchit : cette salutation, que peut-elle être ? »

André Chouraqui

« Elle, à cette parole, se trouble fort. Elle fait réflexion : que peut être cette salutation ? »

Sœur Jeanne d’Arc

[η δε ιδουσα διεταραχθη επι τω λογω αυτου και διελογιζετο ποταπος ειη ο ασπασμος ουτος]

Et cette très jeune femme n’est pas idiote pour autant …

« Miriâm dit au messager: « Comment cela peut-il être,
puisque aucun homme ne m’a pénétrée ? » »

André Chouraqui

« Marie dit à l’ange : « Comment cela sera-t-il, puisque, d’homme, je ne connais point ? » »

Sœur Jeanne d’Arc

[ειπεν δε μαριαμ προς τον αγγελον πως εσται τουτο επει ανδρα ου γινωσκω]

Évangile selon Luc 1, 26-38

Marie commence par refuser de faire la même erreur qu’Eve en Eden : acquérir un fils avec Dieu (Genèse 4,1). « Elle ne succombe pas à cette tentation de toute puissance » : pas étonnant que cette jeune femme, réellement exceptionnelle, ait été choisie !

5 – Les paroissiens de Saint Ignace n’ont pas tout à fait tort de s’inquiéter : Marie Balmary se plaît à « exagérer » ! [Merci de cliquer sur ce lien et de lire le billet associé pour comprendre …] Cela fait même partie de sa « méthode » de recherche et il faut reconnaître que cela lui réussit plutôt bien et à ses lecteurs aussi.

Mais si elle n’exagère pas avec « tout », elle n’hésite pas à le faire avec cette citation de Joël Molinario, membre de la CIASE (Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église). J’ignore si elle a reçu en analyse des victimes d’abus sexuels de la part de clercs, mais cette courageuse référence est particulièrement bienvenue au moment même où le rapport Sauvé est sévèrement (et si maladroitement) critiqué par (une petite partie de) l’Académie catholique de France et qu’aucune date n’a encore été reprogrammée pour une audience de son auteur par … Monsieur le Pape.

L’Église a vraiment d’immenses chantiers en perspective : celui de la reconstruction de « la figure de la Vierge Marie », à 180° de toute « obéissance servile & soumission », n’est pas le moindre ni le moins urgent.

6 – « Nos esprits formés à la science » … Je préfère pour ma part le mot « mental », conformément à la tripartition anthropologique « Corps & Âme – Esprit » réactivée par Michel Fromaget. Utiliser celui d' »esprit » ne me semble guère scientifique justement !

Mais notre mental prétendument « formé » à la science ne serait-il pas aussi déformé par elle ? La science ne commence-elle pas avec l’émerveillement, celui d’observer du nouveau, de chercher à en comprendre le fonctionnement, d’y parvenir parfois … Ce merveilleux sans cesse renouvelé – pour qui sait voir – n’est-il pas analogue à un koan destiné à bloquer le fonctionnement mécanique du mental ? A désamorcer les réflexes « j’aime & je n’aime pas », « je prends & je rejette » … ? A permettre, même in fine, d’accepter le mystère … ? Vaste débat ! Autant vous renvoyer à la lecture de « Déniaiser la science ».

« L’impossible » c’est sans doute aussi que Marie Balmary, en lecture ouverte avec d’autres, parvienne à trouver du radicalement neuf et hautement pertinent dans des textes ressassés depuis plus de deux mille ans. Merci Marie.

Un texte rabâché, mais déconnecté de l’expérience, ne cesse de s’appauvrir et de se dégrader. D’où le grand intérêt de la Vision du Soi : « Venez et voyez » & « Viens et vois » (Jean 1). Essayez, vérifiez !

7 – Paul Valéry est-il vraiment ce « poète incroyant hyper rationnel » ? Certes il s’est appliqué à « répudier les idoles de la littérature, de l’amour et de l’imprécision », mais il a aussi consacré l’essentiel de son existence à ce qu’il nomme « la vie de l’esprit », rassemblée dans « Les Cahiers ». Sur sa tombe sont gravés ces deux vers du « Cimetière marin » :

Ô récompense après une pensée
Qu’un long regard sur le calme des dieux.

Cet « impossible » ou « ce qui n’existe pas » c’est peut-être simplement ce qui ne se voit pas, ne se mesure pas, n’est pas perceptible directement par nos sens et leurs prolongements technologiques … le mystère du « Je Suis » central. Et bien évidemment tout ce qui existe en dépend très étroitement … du moins pour tourner rond !

Cf. aussi « Ainsi parlait Paul Valéry », dits et maximes de vie choisis et présentés par Yves Leclair, éditions Arfuyen, 2021

8 – Ce « changer d’étage » vient souvent conforter l’idée répandue qu’il s’agirait de s’élever, encore & toujours plus haut, pourquoi pas vers une « peak experience » … qui, avec un peu de chance, ne surviendra jamais ! La plupart des experts qui ont pigé le truc ont pourtant insisté sur le « caractère ordinaire », sur la triviale évidence de la « Vision », de l’éveil à notre vraie nature. « Satori, c’est gris » … L’éveil est une expérience de vallée, à ras les pâquerettes ! L’éveil consiste à retrouver le fondement, la profondeur, l’immensité intérieure que nous sommes, tous.

Comme nous en avons désespérément besoin de ce rééquilibrage entre « confiance » subjective et « savoir » scientifique objectif ! La crise de la Covid-19 vient encore de le démontrer magistralement : négation de ce dialogue confiant entre sujets qu’est l’examen clinique, expression de la toute-puissance d’un « savoir » épidémiologique pourtant si partiel et excessivement statistique … Un désastre de plus à porter au bilan déjà si lourd de notre Président.

9 – « Qui dit signe dit geste de quelqu’un pour un autre. Nous passons du monde rationnel au monde relationnel, si je puis dire. »

Le “signe” [semeion] dessiné ci-dessous invite celui qui le pratique assidûment à établir une relation – simple, concrète, joyeuse – entre le « je suis humain » périphérique et le « Je Suis » central. Cette aide à la prise de conscience fonctionne plutôt bien … Essayez, vérifiez !

10 – Relisez soigneusement ce paragraphe :

« Car c’est bien de l’eau que les serveurs ont puisé dans les jarres, et non pas encore du vin. Cette eau ne devient vin que lorsqu’elle est portée à l’autre, ici le maître du repas puis le marié. C’est l’eau donnée avec confiance qui devient vin, non pas l’eau stockée dans les jarres, le vin apparaît dans l’eau portée à autrui, l’eau entrée dans la relation. C’est le vin de la confiance. »

Avez-vous jamais lu réflexion plus pertinente sur cet épisode archiconnu des Noces de Cana ? Et comme dans cet épisode, Marie Balmary nous apporte elle aussi nouveauté & qualité … en quantité dans ses œuvres & contributions diverses.

Précision importante : « six vases de pierre, … contenant chacun deux ou trois mesures » correspondent pour les spécialistes à une fourchette de 480 à 720 litres … ! Amplement de quoi poursuivre les Noces ! (Cf. Volte … Espace : à la bonne votre !)

11 – « Seulement pour lui-même, sans l’autre et contre l’autre » : n’est-ce pas là l’inhumaine règle qui régit désormais la (dis)société libérale et, plus globalement, toute société matérialiste en équilibre (très) instable sur une conception anthropologique drastiquement tronquée – rien que le corps & mental – fausse et donc grosse de catastrophes ?

N’est-ce pas là la ligne de conduite inconsciente de notre Président pas encore candidat ? Et, malheureusement de la plupart des autres candidats pas encore présidents ?

&

« Ou bien nous sauve-t-il d’un dieu tout puissant qui le sauverait lui seul et qui serait notre propre perdition ? »

« A cette question Marie ne répond pas. Marie répond rarement finalement. Elle lance des pistes. Elle déroule des chemins sur lesquels nous avançons ensemble. » (« Ouvrir Le Livre … »)

Oui, c’est particulièrement heureux que Marie Balmary nous propose, seulement et simplement, de l’accompagner [ἀκολουθέω] pour « puiser l’eau, sans savoir à l’avance ce qui arrivera » !

 

Par Jean-Marc Thiabaud

Jean-Marc Thiabaud, 65 ans, marié, deux fils, un petit-fils.
La lecture de "La philosophie éternelle" d'Aldous Huxley m'oriente précocement sur le chemin de la recherche du Soi.
Mon parcours intérieur emprunte d'abord la voie du yoga, puis celle de l'enseignement d'Arnaud Desjardins.
La rencontre de Douglas Harding en 1993 me permet d'accéder à une évidence que je souhaite désormais partager.

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