C’est ainsi qu’est qualifiée cette époque – celle que d’ores et déjà nous vivons, et dont nous sommes co-responsables – au cours de laquelle la civilisation occidentale a sombré, faute d’avoir tenu compte des alertes au dérèglement climatique¹.
C’était déjà l’objet d’un livre remarquable de Pierre Thuillier, « La Grande Implosion », resté globalement très inaperçu … Et bien sûr du célèbre « Effondrement » de Jared Diamond.
En voici un nouveau : « L’effondrement de la civilisation occidentale », de Naomi Oreskes et Erik M. Conway², aux éditions Les liens qui libèrent. Espérons qu’il rencontre le succès qu’il mérite et contribue à faire réellement bouger les lignes³.
« Deux des plus grands intellectuels aux U.S.A. se posent dans cet essai de prospective la question suivante : pourquoi restons-nous inactifs, alors que nous disposons d’informations scientifiques robustes sur le changement climatique et que nous savons quels terribles événements vont suivre ?
Nous sommes en 2093, avènement de l’ «Age de la Pénombre », et les deux historiens futurs se retournent sur leur passé – qui est notre présent et notre avenir (possible). Tout avait pourtant bien commencé avec la création du GIEC en 1988. Mais rapidement le «déni» se répand en faisant valoir l’incertitude des données scientifiques. Les effets du changement climatique s’intensifient, et en 2023, l’année de l’ «été perpétuel», il y a 500 000 morts et 500 milliards de dollars de perte. La frénésie pour les énergies fossiles amène les dirigeants à saisir les notes scientifiques sur la fuite de pétrole BP en 2011. Puis la loi dite de «négation de la hausse du niveau de la mer» est adoptée par certains états. Mais rien n’y fait. La nature se déchaîne sans que les mesures nécessaires ne soient prises. Pendant l’été 2041, des vagues de chaleur sans précédent détruisent les récoltes. Panique, émeutes, migration de masse, hausse explosive des populations d’insectes, épidémies. L’ordre social s’effondre dans les années 2050 et les gouvernants, acquis à l’idéologie néolibérale, se retrouvent désarmés devant la nécessité d’une intervention massive de l’État… «
Cordialement
¹ – Expression de loin préférable à l’habituel « réchauffement climatique ».
NB : lors d’un voyage au Royaume-Uni, le Mahatma Gandhi avait répondu à un journaliste qui lui demandait ce qu’il pensait de la civilisation occidentale : « Ce serait bien. »
² – Nous devons à ces deux auteurs un autre livre très utile : « Les marchands de doute » aux éditions Le Pommier. Un site en anglais également.
³ – Aucune ligne ne bougera réellement si des personnes de plus en plus nombreuses ne deviennent pas, individuellement, intimement convaincues qu’ « elles ont pour corps l’univers entier ». Seule la conscience permet de « croire ce que nous savons » (Jean-Pierre Dupuy). Je ne vois guère que la Vision du Soi selon Douglas Harding pour contribuer efficacement, rapidement et sur une grande échelle à cette évolution … et, à dire vrai, cela commence à m’inquiéter un peu !