« … court-circuitant toute autorité, la Science-1 fait appel à l’expérience de première main (0). Elle existe pour et par l’expérimentation, et pas autrement.
[…]
Je ne pourrai jamais vous dire ce que c’est que d’être Première Personne là où vous êtes car je ne suis pas en position de le faire¹. Je ne puis que vous dire comment c’est là où je suis, moi, au cas où vous découvririez la même chose chez vous.
Mieux encore, je ne peux même pas vous dire (ni me dire à moi-même) à quoi ressemblait cette nature de Première Personne, ici, hier ou il y a une heure, ou il y a une minute. Je ne peux même pas me fier à ma propre autorité ! Car si au lieu de simplement le penser je vois ce qui est ici, au centre de mon monde, c’est chaque fois une découverte toute nouvelle, indépendante de la mémoire².
C’est seulement en les remettant continuellement à jour que je peux vérifier mes découvertes passées avec la rigueur que réclame cette Science-1 si exigeante. En fait le passé est révolu, périmé. La Science-1 est la science de la Première Personne du singulier du présent, car la véritable Première Personne n’existe que maintenant³ : mémorisé ou anticipé, l’état de Première Personne est transformé en objet, en état de 3° personne. … »
Cordialement
0 – Pourquoi est-ce que la Vision du Soi(Vision Sans Tête) n’a – pour l’instant – qu’aussi peu de succès ? Parce que si la plupart d’entre nous acceptons sans difficulté la posture de spectateur, à laquelle en tant que 3° personne nous sommes habituées depuis … toujours, nous renâclons – énergiquement et souvent très longtemps – à être acteur, à participer activement, à plonger dans le bain du « Grand ».
La Vision du Soi vous montre clairement que la posture de spectateur est une imposture dont vous ne pouvez rien attendre de substantiel, juste une perte de temps, d’énergie et d’argent et une déception qui ne fera que s’exacerber …
Seule la posture d’acteur « exclut l’imposture » … seule la « posture » de Première Personne « exclut l’imposture » (clin d’œil au regretté Jacques Brosse).
Rappel : la Première Personne compte toujours à partir de 0, moyen habile (upaya) de, notamment, transformer les groupes de quatre personnes en groupe de trois … Et également de réduire à néant le concept erroné d’« environnement ». Essayez, vérifiez … n’en croyez pas un traître mot !
¹ – Alors que le monde de la recherche dite « spirituelle » grouille d’imposteurs qui prétendent le contraire, Douglas Harding vous annonce honnêtement la vérité : vous seul êtes en mesure de voir la réalité de votre essence d’espace d’accueil, illimité et inconditionnel, au Centre de vous-même. Vous êtes la seule autorité sur cette question … centrale.
La plupart des imposteurs évoqués ci-dessus prétendent en fait mettre en œuvre, plus ou moins consciemment, cette propagande associé au portrait du Général Pétain :
« Comment savoir mieux que Lui ce qui est bon pour vous ? »
Seule la Première Personne en tant que vous-même sait ce qui est bon pour vous, absolument personne d’autre !
² – Autre annonce de Douglas Harding d’une importance considérable : la vie spirituelle consiste à Voir sa nature de Première Personne – d’espace d’accueil illimité et inconditionnel – dans l’évidence de l’instant présent, et pas comme c’est trop souvent le cas, à accumuler des quantités astronomiques de témoignages, de réflexions, de concepts, … et à les rabâcher sans discontinuer alors que tout cela appartient irrémédiablement au passé.
L’intérêt des écritures anciennes est ailleurs :
« Les citations des mystiques et maîtres … ne font pas partie de la démonstration présente et … ne sont certainement pas présentées comme faisant autorité. Elles sont seulement destinées à illustrer l’ancienneté et l’universalité de la SCIENCE – 1.
Le SAVANT – 1 vérifie les écritures par l’expérience, et non l’expérience par les écritures.«
Cette proposition a été développée par David Lang dans son texte : « Les experts ont-ils bien pigé le truc ? »
³ – Voir maintenant et ici, et c’est tout. « Now » et « here », ou sinon « nowhere ».
Cela rejoint cette belle et rude « Vanité 33-38 » de Blaise Pascal :
« Nous ne nous tenons jamais au temps présent. Nous anticipons l’avenir comme trop lent à venir, comme pour hâter son cours, ou nous rappelons le passé pour l’arrêter comme trop prompt, si imprudents que nous errons dans les temps qui ne sont point nôtres et ne pensons point au seul qui nous appartient, et si vains que nous songeons à ceux qui ne sont rien, et échappons sans réflexion le seul qui subsiste. C’est que le présent d’ordinaire nous blesse. Nous le cachons à notre vue parce qu’il nous afflige, et s’il nous est agréable nous regrettons de le voir échapper. Nous tâchons de le soutenir par l’avenir et pensons à disposer les choses qui ne sont pas en notre puissance pour un temps où nous n’avons aucune assurance d’arriver.
Que chacun examine ses pensées, il les trouvera toutes occupées au passé ou à l’avenir. Nous ne pensons presque point au présent, et si nous y pensons, ce n’est que pour en prendre la lumière pour disposer de l’avenir. Le présent n’est jamais notre fin. Le passé et le présent sont nos moyens, le seul avenir est notre fin. Ainsi nous ne vivons jamais, mais nous espérons de vivre, et nous disposant toujours à être heureux, il est inévitable que nous ne le soyons jamais. »
Rappel : « La Science de la Première Personne – Principes, Pratique et Potentiel » – Éditions Dervy 1998
