Je retrouve une vieille coupure de presse : « Les sectes, ennemis publics si français » (Le Monde, 30 juin 2017) présentant le livre du sociologue Étienne Ollion :
« Raison d’État. Histoire de la lutte contre les sectes en France »
Un extrait de la présentation du livre par Gilles Bastin :
« Pourquoi ce zèle ? Et pourquoi en France ? Pour Etienne Ollion, la lutte contre les sectes s’y est déployé avec une remarquable intensité parce qu’elle participait de la défense de l’État et de son pouvoir sur la société. “Plus que les frontières du champ religieux, avance le sociologue, ce que les sectes remettent avant tout en cause, ce sont les normes d’État.” Ces normes étaient attaquées dans trois domaines : l’éducation, la santé et les règles de la vie en société. …
La panique morale qui s’est emparée du pays sur la question des sectes était donc, aux yeux d’Etienne Ollion, une panique sur la place de l’État dans la société. Ainsi, à mille lieues du réductionnisme religieux ou psychologique qui est souvent la marque du raisonnement sur les dérives sectaires – comme il l’est aujourd’hui fréquemment du raisonnement sur la radicalisation islamique – le sociologue nous incite utilement à voir dans la lutte contre ces dérives contemporaines l’ombre du pouvoir de l’État et l’écho des doutes de la société à son égard. »
Cordialement
NB : ce livre s’intéresse plus particulièrement à la décennie 1995/2005.
Étienne Ollion a participé plus récemment à une émission de France Culture : « Comment bien lutter contre les dérives sectaires ? »
Il n’est bien entendu nullement question de soutenir en quoi que ce soit ces « dérives contemporaines », toujours violentes et parfois sanglantes. Mais comment un citoyen éclairé pourrait-il ne pas avoir quelques doutes à propos de certaines « normes » d’État, parfois reconnues comme surannées, voire mortifères, et notamment dans ces domaines essentiels de « l’éducation, la santé et les règles de la vie en société » ?