« Notre civilisation moderne est consacrée en grande partie au culte de l’illusion ! Il n’existe aucune information générale sur la nature de l’esprit : les écrivains et les intellectuels n’y font guère allusion ; les philosophes modernes n’en parlent pas directement ; la majorité des scientifiques nie qu’elle puisse même exister. Elle ne joue aucun rôle dans la culture populaire ; elle n’est pas mise en chansons ; on n’en parle pas dans les pièces de théâtre et elle ne figure pas au programme de la télévision. En fait nous sommes éduqués dans la croyance que rien n’est réel au-delà de ce que nous percevons directement au moyen de nos sens ordinaires. »
« Offrandes – 365 pensées de maîtres bouddhistes »
Je sais … j’ai déjà utilisée cette photo pour un autre article. Mais n’est-elle pas absolument superbe ?
Juste deux petites questions : une civilisation « consacrée au culte de l’illusion » mérite-t-elle vraiment le nom de civilisation … ? Un tel « machin » est-il durable ?
Il existe de multiples approches pertinentes de la « nature de l’esprit », notamment celles relevant du bouddhisme. Mais je me permets aussi de soutenir et recommander ici l’œuvre de Michel Fromaget. Son ouvrage majeur, « Corps Âme Esprit », est disponible aux Éditions Almora.
Et dans un atelier de Vision du Soi selon Douglas Harding, vous verrez & vivrez clairement de quoi il retourne, je vous le garantis. Essayez !
« Le but de l’atelier est que chaque participant fasse pivoter son attention de 180 degrés, et la porte sur ce qu’il est pour lui-même, selon sa propre expérience de l’instant présent. […] Chacun verra sa véritable nature, même si ce n’est que brièvement et provisoirement.
Ce qu’il fera ensuite de cette vision intérieure, s’il la pratiquera jusqu’à ce qu’elle devienne stable et naturelle, et donc parfaitement efficace, c’est là une autre question. »
Cordialement
21 réponses sur « Offrande du 7 mai – Le culte de l’illusion »
Meilleurs vœux à vous cher Jean-Marc.
Et merci encore de nous offrir vos sympathiques méthodes d’accès à notre véritable nature.
Et merci aussi pour cette charmante et même « superbe » photo de l’un des plus grands lamas du bouddhisme tibétain.
Pour compléter cette présentation et ajouter à l’ensemble des actes prodigieux de ce grand lama si généreux de sa personne et de ses dons charismatiques, je vous recommande un petit documentaire qui en révèle un aspect tout aussi souriant :
https://boutique.arte.tv/detail/bouddhisme-la-loi-du-silence
Le culte de l’illusion ne connaît, en effet aucune limite.
Bien cordialement. Bruno
Bonjour Bruno,
Sincères meilleurs vœux à vous aussi. Que 2023 vous permette de sortir de « l’amer » où, malheureusement, vous semblez vous complaire …
Il n’aura pas échappé à votre sagacité que ce billet date du 7 mai 2013. Volte-espace n’avait pas encore bouclé sa 1° année et il convenait de l’étoffer un peu. Notamment en utilisant ce recueil de pensées bouddhistes concocté par les Föllmi.
Alors oui, il y a sur ce site quelques citations & photos de ce gros salopard de Sogyal Rimpoché. Comme beaucoup d’autres je me suis laissé abuser par ses écrits. Dans le reportage d’Arte que j’ai soigneusement regardé deux fois il est d’ailleurs évoqué le fait que sa contribution au « Livre tibétain de la vie et de la mort » est plutôt mineure.
Je vous rappelle aussi que je vous ai déjà répondu sur ce sujet dans le billet « La vraie spiritualité … ». Je me permets de vous y renvoyer, et notamment à l’immense intérêt de la pratique de la Vision du Soi pour sortir rapidement de « l’illusion ». Vous vous rappelez sans doute que la Vision du Soi ne propose pas de devenir bouddhiste mais bouddha …
Sachez aussi que j’ai un brouillon en cours à propos du reportage « Bouddhisme, la loi du silence » (Ce reportage est accessible gratuitement sur youtube). Il me semble que les silences & atermoiements du Dalaï-Lama et de Matthieu Ricard sont autrement plus graves que mon manque de discrimination avec ces citations … Mais j’ai néanmoins choisi de les laisser en place, de ne pas réécrire l’histoire. Grâce à vous personne ne se laissera plus abuser par elles. Merci donc.
Cordialement
Jean Marc
Merci de vos vœux et de votre prompte réponse. Il ne s’agissait nullement de vous incriminer, ni de vous reprocher quoi que ce soit à ce sujet. Je connais et reconnais votre probité spirituelle. Moi-même, je me suis laissé avoir par le best-seller et l’aura de ce lama dévoyé, comme par tant d’autres d’ailleurs, tout au long de ma propre histoire… Cet épisode de ma vie est précisément celui où je me suis complu aveuglément dans le monde maternel de la spiritualité, c’est-à-dire celui de la Mère ou encore de « l’amer » dont je suis heureusement sorti. Ceci pour vous rassurer…
Je vais relire attentivement le billet que vous mentionnez. Et je lirai avec plaisir ce que vous préparez sur ce documentaire accablant.
Bien cordialement. Bruno
Bonjour Bruno,
Dans son magistral « Corps Âme Esprit » Michel Fromaget explique, voire démontre, à quel point toute société matérialiste, qui réduit ses membres aux seules dimensions corps & âme, est une mauvaise « mère », dévorante et castratrice. Une vraiment « not good enough mother » ! Et que seule la dimension de l’Esprit permet de sortir de cette impasse-là.
Dans mon édition LLN, il s’agit du chapitre deux : « Modernité et avènement de l’homme domestique », du deuxième tome.
« Au vrai, la société industrielle incarne pratiquement à la perfection cet être que les psychanalystes appellent la « Mauvaise Mère », la « Mère dévoratrice », mère dont le but n’est pas de rendre ses enfants autonomes, libres, mais bien au contraire de les asservie en les emprisonnant dans son giron. »
C’est me semble-t-il très exactement le contraire de ce que vous écrivez dans votre dernier commentaire …
Vous ne m’en voudrez pas j’espère de soutenir sur volte-espace cette indispensable et possible ouverture à l’Esprit. « Le seul espoir » …
Cordialement
« Corps-Âme-Eprit » : belle triade qui s’apparente à une trinité psychosomatique, mais que rien, malheureusement, ne vient corroborer dans les découvertes philosophiques et anthropologiques récentes. Une belle vision antique, très platonicienne, certes, mais qui n’est plus actuelle et n’est peut-être pas si équilibrée que vous le pensez, surtout si l’Esprit en question s’apparente à une entité maternelle…De plus, Fromaget parle effectivement de l’âme, omniprésente, et de l’Esprit, mais ignore que nous sommes passés à l’âge de la conscience pour désigner ce que les anciens se représentaient, et lui-même ne fait quasiment jamais mention du Père, celui de la Loi (j’ai relu le passage cité par vous, avec le ch. 6, et n’ai rien trouvé…). Étrange anthropologie, plutôt bancale (sa vision de l’anthropologie antique est une projection, ses sources sont toujours les mêmes…), pétrie d’un ésotérisme erroné et malsain, et qui prive l’être humain de sa puissance structurante !…
Votre citation au sujet de cette « bonne Mère », aussi aimante que dévorante et qui incite toujours ses enfants à renverser la figure paternelle et sa Loi séparatrice (étonnement absentes chez tous vos auteurs préférés et dans votre vision du Soi très maternelle…), en appelle une autre:
» Autre imago inconsciente, celle, de la Mère archaïque toute-puissante, sein nourricier, refuge enveloppant, source rassasiante de toute bonté, consolation nostalgiquement recherchée, regard bienveillant auquel est suspendu tout amour et toute estime de soi. L’union totale et parfaitement satisfaisante est le vœu inconscient qui nourrit les souhaits œdipiens. Vœu foncièrement illusoire puisqu’il est soutenu par les traces d’une relation première qui est par définition perdue. Vœu mortifère de surcroît puisqu’il va à l’encontre du processus d’individuation et de séparation à travers lequel se constitue l’autonomie psychique du jeune enfant. C’est dire que le lien fantasmatique à la mère est fait, en même temps que d’amour, d’un paroxysme de haine, de rage destructrice et de culpabilité. »
(Y. Lebeaux: »Les critiques psychanalytiques de la religion », in, Initiation pratique à la théologie, Tome I – Introduction, Le Cerf, 1982, p.498)
L’union avec l’Absolu, à laquelle nous invite la vision du Soi, ou « sans tête », tel un fœtus ignorant son corps et en osmose totale avec sa mère, est ce que toute spiritualité recherche obsessionnellement.
Et le mystique devient ainsi un enfant merveilleux vivant dans le sein de sa Mère divine : fantasme parfait!
Cette mère est alors perçue comme « Source de toute vie, bonté enveloppante et parfaitement comblante, amour toujours disponible » (p.499), elle prend possession du moi par son « Soi » totalisant et aliène la psyché qui, dans ce lien addictif, fusionne mentalement, incestueusement avec elle.
Cette vision, quoique sans vue, sans regard, incorporelle, dépersonnalisante et infantilisante, engonce le « pratiquant » dans la nostalgie d’une relation première qui est en fait une fusion déjà mystique, et qu’il tente de retrouver, de revivre indéfiniment et éternellement, mais en vain.
Car celle-ci est perdue, irrémédiablement.
Accepter cette perte, ce manque vital, et se soumettre à la Loi paternelle différenciatrice et séparatrice, est ce qui nous incombe à tous pour accéder non pas à notre « vraie nature », d’essence maternelle, et donc éminemment régressive et transgressive, mais à notre véritable humanité.
Et je crois que c’est la chose la plus difficile au monde pour un être humain…
Bruno
Bonjour Bruno,
« J’approuve » votre commentaire, puisque c’est un des choix que me propose wordpress.
Mais bien entendu je le désapprouve totalement. Je n’ai pas trop le temps de rentrer dans le détail ces temps-ci et je ne vous assure pas de pouvoir revenir « ferrailler » prochainement …
Je vous l’ai déjà écrit plusieurs fois : « the proof of the pudding is in the eating » ! La seule façon de savoir où on en est c’est l’expérience. Du zen, de la Vision, de la méditation, … Nous pourrions passer des mois à discuter vainement … Le langage et la pensée sont dualistes, ce sont des aides et des obstacles …
« Corps-Âme-Esprit » dépasse infiniment le dualisme 1-psycho & 2-soma. Ne vient pas l’abolir mais l’accomplir. Rien ne peut en convaincre personne, hormis l’expérience. « Venez et voyez ! »
Cordialement
Jean Marc
Merci beaucoup à vous cher Jean-Marc.
Je comprends parfaitement vos réticences comme la question du temps pour non pas « ferrailler » mais bien échanger et converser. La disputatio scolastique était à la fois une discussion et une dissertation.
Avant de vous laisser, je relève juste un élément de désaccord entre nous qui mériterait de plus amples développements, car il ne s’agit pas d’un simple détail : le statut de l’expérience.
Je vous signale d’ailleurs que notre désaccord repose aussi en partie sur nos expériences respectives : mais pourquoi la vôtre devrait-elle supplanter la mienne ? En quoi lui serait-elle supérieure ? Et qui pourrait les départager ?
Pour vous, celle-ci décide de tout et est à elle seule sa propre référence et son propre critère de vérité.
Puis-je aimablement attirer votre attention sur le fait que cette puissance totalisante de l’expérience est précisément un problème, puisqu’elle enferme celui qui l’éprouve ou la vit dans une sphère uniforme dans laquelle rien ne vient le déranger ou le contrarier? Toutefois, au cas où cette expérience en viendrait à nous tromper et serait source d’erreur, ce qui arrive fréquemment, comment faire pour nous aider à en sortir et à qui ferons-nous appel pour discerner ce qui doit l’être? Devrons-nous faire une autre expérience et lui accorder notre pleine et entière confiance, ou devrons-nous au contraire nous en remettre à d’autres que nous – personnes, livres, analyses, pensées, histoire, sciences, philosophies… – pour nous aider à discerner et à départager ce qui doit impérativement l’être? Pour moi, ce n’est pas l’expérience qui décide et doit décider de tout, et celle-ci doit être dûment interrogée et vérifiée par une autre instance qu’elle pour pouvoir être acceptée et validée. Sans quoi, nous risquons de dériver à l’infini dans le domaine des apparences, aussi imposantes ou séduisantes soient-elles, surtout lorsqu’elles émanent de notre propre sensibilité ou de notre seule subjectivité…
Bien cordialement. Bruno
Bonjour Bruno,
« J’approuve » votre commentaire, puisque c’est un des choix que me propose wordpress.
Mais je crois vraiment que nous ne parviendrons à rien sur ce mode gagnant – perdant qui vous plaît tant.
Nos expériences sont ce qu’elles ont été et sont, point. Sur la base de nos expériences, réflexions, etc … nous suivons des chemins différents, point.
Je ne cherche à vous convaincre de rien.
Le 1127 billets publiés à ce jour témoignent que je ne m’appuie pas que sur mon expérience, que je m’inscris dans un courant d’énergie, de recherche, de pensée, … plurimillénaire. Très décalé par rapport à la doxa contemporaine, certes. Mais celle-ci est tellement récente et pour une assez large part tellement contestable malgré de réels apports.
Il me semble que le conseil du Bouddha de ne « prendre refuge qu’en soi-même » est assez pertinent …
Quelle autre instance me proposeriez-vous ?
Cordialement
Jean Marc
Vous approuvez : Fort bien, et c’est votre droit le plus strict!
Mais celui qui approuve ou qui désapprouve ne juge-t-il pas, et celui qui juge ne se condamne-t-il pas?… selon les fameux adages « desjardiens »?
J’apprécie toujours de pouvoir déjouer ces derniers pour en montrer tout le ridicule…
Je suppose que tous ces « points » sont là pour faire valoir une fin de non-recevoir et délimiter une frontière ou une limite?
1127 billets, qui forment de véritables éditoriaux journalistiques (votre véritable vocation?) où vous vous épanchez de toutes les façons possibles, et cela dans le seul but de ne surtout pas chercher à convaincre vos lecteurs! Vraiment?
Je n’ai pas compté le nombre de commentaires que j’ai laissé sur votre site, mais il me semble que toutes vos réponses avaient bien pour finalité de me convaincre?…
A ce sujet, pourquoi n’en avez-vous jamais posté sur mon site qui les aurait tout aussi bien accueillis?
Le Bouddha… Belle référence! Mais lui-même a dû se plier à l’instance du Dharma qu’il n’a pas inventée et à laquelle il a dû se soumettre jusqu’à sa mort, qui fut de nature sacrificielle. Et ce qu’il avait refoulé toute sa vie a fait soudain irruption dans son existence, qui ne fut pas toujours très lucide, par un retour violent qu’il n’avait pas anticipé.
Personnellement, je me garderai bien de suivre ses conseils…
C’est toujours un plaisir d’échanger avec vous…
Bruno
Bonjour Bruno,
Effectivement je commence à me lasser de votre manière d’envisager le commentaire ou, plus largement, le dialogue.
Je n’ai toujours pas trouvé la référence de la citation d’Arnaud qui semble vous déplaire … mais qu’est-ce qui ne vous déplaît pas dans tout ce que propose volte-espace au fait ?
(Il s’agit vraisemblablement d’un développement d’une phrase attribuée à Paul en Romains 2,1).
Arnaud a fait ce qu’il a pu : il a aimé, nourri, aidé … beaucoup de monde. Ce n’est déjà pas si mal.
Convaincre ? Juste convaincre de participer à un atelier, ensuite à chacun de faire sa part du travail. Je cherche simplement à partager l’exceptionnelle efficacité de la Vision du Soi/Vision Sans Tête. Sans forcer qui que ce soit …
Juste continuer de faire exister cette « percée » dans l’océan du wouèbe, aussi modestement et honnêtement que j’en suis capable. C’est tout. Et ce n’est déjà pas si mal non plus.
Je ne suis pas sûr que nous ayons la même lecture du parcours du Bouddha. Mais bon, peu importe au fond.
Bonne journée
Jean Marc
En guise d’ultime réponse : rien ne me gêne en vérité sur votre site de « Volte-Espace », dont je vous laisse l’entière liberté.
Mais ce sont les références auxquelles vous vous alimentez qui me posent problème, et que vous n’interrogez jamais ni ne remettez jamais en cause. Ce qui, pour un chercheur de vérité, est une position plutôt partiale. Il en est de même de vos amis comme A. Bayod et J. Le Roy, tous persuadés de détenir la voie de la vérité…
La citation de Desjardins est : « Qui médit se raconte, qui accuse se dénonce, qui juge se condamne ». Elle se trouve sur cette page de votre site (je l’ai lue aussi ailleurs sur votre site) :
http://volte-espace.fr/exercice-chinois-de-sante-et-covid-19/
dans votre réponse du 8/09/2021 à mon commentaire.
Je vous redonne l’adresse de mon site, au cas où… :
https://brunodelorme1.wixsite.com/religionsphilopsycho
Bien cordialement
Bruno
« Mes » références, comme vous dites …
Alain est un ami de trente ans … qui m’a évité de passer complètement à coté de la Vision. Grâce lui soit rendue !
Et avec José nous essayons de partager la Vision, chacun à sa façon, du mieux que nous pouvons … Toujours simple et jamais facile !
Ni l’un ni l’autre ne prétendent quoi que ce soit. Ce n’est que vous qui les accusez ainsi …
Votre site est certainement remarquable, mais où trouver le temps de s’intéresser à tout et à tous ?
Je me contente d’être espace d’accueil illimité et inconditionnel de tout de qui se présente. Vous devriez essayer, vraiment …
Cordialement
Jean Marc
Je connais bien la citation qu’appréciait Arnaud, merci ! Mais je ne connais pas sa référence exacte. Si d’aventure vous la connaissez, je suis preneur.
Merci à vous, cher Jean-Marc. La Bibliothèque où je travaille possédant un certain nombre d’ouvrages de ce guru à l’indienne, je ne manquerais pas de vous informer dès que je trouverais la référence.
Bruno
Bonjour Bruno,
Nous continuons de mal nous comprendre … Vous ne trouverez pas la référence de la citation en lisant des livres d’Arnaud. Ce n’était pas un champion du référencement. Mais il doit être possible de la trouver ailleurs … Je vous en ai déjà indiqué un possible point de départ : Paul en Romains 2,1.
Mais que cette précision ne vous empêche pas d’en lire !
« Guru à l’indienne » : sous votre plume ça doit être plutôt péjoratif ! Arnaud était resté très français et chrétien, même en diffusant l’enseignement de S. Prajnanpad qui me semble relever de l’universel. Ce dernier a eu une éducation occidentalisée, scientifique, et … il a lu Freud !
Quand à « guru », il suffit de remonter à l’étymologie pour reprendre pied : un guru c’est quelqu’un qui fait le poids, tout simplement : gravité, gravide, etc … Tous les avocats ne sont pas « marrons », tous les experts ne sont pas incompétents, etc …
Dans le domaine spirituel comme ailleurs il se trouve quelques beaux spécimens de salopards, c’est vrai. C’est plus grave encore …
Bonne journée
Jean Marc
Effectivement, cher Jean-Marc, en parcourant les livres d’A. Desjardins, je n’ai rien trouvé, et la citation doit provenir d’ailleurs. Saint Paul sans doute, quoique je désapprouve à mon tour cette exhortation assénée par ce chrétien qui fut un censeur et n’a pas cessé de juger tous les autres au nom de sa foi et de sa révélation personnelles. Il suffit de relire quelques épîtres pour s’en convaincre. Paul, comme les autres apôtres et leur idole, se sont ainsi permis de juger et de s’ériger en juges quasiment de toute l’humanité, tout en condamnant ceux qui les jugeraient en retour! Quelle posture d’imposture!
Dans votre dernier billet, vous citez A. Desjardins au sujet de la théologie et de la philosophie qu’il juge aussi et condamne pour leur incapacité à proposer autre chose que des formations intellectuelles reposant sur le « mental ». J. Le Roy en fait de même dans ses livres, ainsi que notre sage « au sourire au cran d’arrêt », qui s’est même cru autorisé à fonder une « Université » faite à son image et à sa ressemblance. Mais je trouve que ce procès d’intention est déplacé, car tel n’est pas le rôle ni de la philosophie, ni de la théologie, qui n’ont pas à proposer de vivre des « expériences », mais, au contraire, à les intelliger lorsqu’elles se présentent et à prendre des distances avec le vécu pour mieux le comprendre et ne pas en être l’otage. C’est d’ailleurs un peu ce que vous faites, à votre corps et esprit défendants, lorsque vous tentez de décrire les pratiques de la Vision du Soi et d’en donner une interprétation intelligible.
Ce rôle est encore moins celui d’une Université. Car celle-ci n’est pas une religion et n’a pas à proposer des sagesses ou des spiritualités aux étudiants. Mais elle doit leur apporter les moyens d’aiguiser leur esprit critique, leur donner une culture solide ainsi que des diplômes qui ne soient pas des chiffons de papier. Ce qu’elle peine à faire en ce moment, j’en conviens. Bruno
Bonjour Bruno,
Je vous laisse le soin de démonter l’imposture Terre du Ciel. J’ai écrit ce que j’avais a en dire, je ne m’en préoccupe plus désormais. J’insisterai juste là-dessus : même les belles & bonnes propositions de Terre du Ciel, internes & externes, sont corrompues par l’état d’esprit de celui qui les propose et de tous ceux qui le tolèrent …
Je réponds plus longuement … avec quelques jours de décalage !
Saint Paul … oui, il y a beaucoup à en dire mais ça risquerait de nous amener très loin. Disons qu’il a fait ce qu’il a pu, comme nous tous.
Ieshoua, une « idole » ? En tous les cas ce n’est pas lui qui s’est voulu tel. Un rabbi, un enseignant hors pair … si souvent mal entendu, donc mal compris et mal aimé. Heureusement que nous avons Marie Balmary pour redresser la barre !
Le chat du théologien : il me semble assez clair qu’il s’agissait d’une blague et pas d’un « procès d’intention » ! Outrancière certes, mais avec un fond de vérité, non ? Arnaud n’en racontait pas tant que cela ; il aurait été dommage de s’en priver.
Au plus près de l’expérience, pour ne pas dire rien que l’expérience, c’est le leitmotiv du zen, de la vision du soi, de toute véritable spiritualité en fait. Ce ne sont pas des « sports » de commentateurs … il faut plonger !
Je décris d’ailleurs assez peu les expériences de Vision du Soi. Je me contente de répéter obstinément : essayez, vérifiez ! Sans grand succès jusqu’à présent …
Cordialement
Jean Marc
Merci encore à vous cher Jean-Marc, notamment d’accepter d’échanger avec moi. Sur A. Chevillat, je serai un peu plus nuancé que vous (une fois n’est pas coutume, vous l’avouerez!…).
Et autant je tombe d’accord avec vous pour dénoncer ses méthodes pour le moins controuvées et sa dérive autoritaire, autant sa propre expérience spirituelle, celle qu’il décrit dans son livre et qu’il a éprouvée en Inde, est indéniablement authentique. Et ce qu’il en dit n’est pas soupçonnable, d’autant qu’elle correspond assez exactement aux expériences du Soi et de la Vision du Soi du Vedanta. Ce qui est surprenant et incompréhensible, c’est que cette expérience, aussi puissante et déstabilisatrice qu’elle fut et qui l’a poussé à une vraie conversion, ne l’a pas incité à adopter un comportement plus vertueux et plus juste. L’exemple de son guru, personnage charismatique tout en ambiguïté, y est certainement pour quelque chose. C’est un peu comme si cette expérience en était restée à un étage de sa conscience sans parvenir à englober sa vie entière. Ou alors, autre interprétation, elle l’aura au contraire si fortement marqué qu’il n’est plus parvenu à opérer correctement un vrai discernement et l’aura aveuglé sur lui-même et sur le monde…. Je me suis d’ailleurs toujours demandé pourquoi Alain n’était pas resté en Inde, son pays d’élection, ni pourquoi il n’est pas parti aux USA, pays des sectes par excellence avec l’Inde, où son type de fondation aurait connu un plus grand succès et évité tous les aléas qu’elle a traversés depuis sa naissance…
J’espère que votre famille et vous-même vous portez bien. Bruno
Bonjour Bruno,
Vous êtes plus nuancé que moi … mais vous n’hésitez pas à utiliser le mot « secte » à propos d’ACO, ce qui, selon la définition juridique française, est faux.
Je me contrefous de « son » éveil. J’ai juste constaté sa manière totalement antidémocratique de concevoir le fonctionnement d’une association loi 1901, sa méthode perverse pour vendre du développement personnel derrière une façade spirituelle et ce en opposition flagrante avec ses engagements de Pierre-Châtel. J’ai dialogué avec quelques personnes employées par lui et pas particulièrement satisfaites des conditions de leur rupture de contrat … Je constate qu’il demeure toujours dans des appels à « dons » pour financer son « machin » …
Bref, n’en parlons plus … attendons patiemment que toute la vérité se fasse.
Cordialement
Jean Marc
J’emploie le terme de secte selon la définition de Max Weber à laquelle je vous renvoie, et qui n’est pas un jugement de valeur morale, mais une description sociologique d’un mode de fonctionnement communautaire, impliquant présence d’un maître charismatique, chaleur humaine, fraternité vécue, absence de hiérarchies, souplesse dogmatique, expériences mystiques partagées, unanimité, anti-intellectualisme…, et qui se trouve à l’opposé de toute forme d’organisation institutionnelle plus froide et hiérarchisée. Ce qui ne signifie pas que la secte ne puisse devenir elle-même un lieu de tyrannie, notamment affective et par la puissance des affects…
Ceci précisé, je dois avouer que je vous trouve incroyablement sévère et même injustement virulent et véhément envers AC! Il faut croire qu’entre lui et vous s’est noué quelque chose de tout aussi virulent que vos propos sur votre site ont déjà révélé. Mais cette agressivité contraste sérieusement avec les vertus de sagesse et bienveillance dont vous vous faites le bon apôtre. Il faudrait vous interroger plus avant sur ces manifestations d’hostilité qui ne s’expliquent pas uniquement par les frasques d’AC…
Vous vous « contrefoutez », écrivez-vous, de son éveil! Soit! Mais alors quid de votre éveil à vous et à ceux de la Vision sans tête dont je déplore régulièrement les errements et les aveuglements? Que valent-ils en vérité? Je pense pour ma part que si AC a cédé très vite à la tentation de l’autoritarisme et du business spirituel, lequel ne lui rapporte pas tant de gains que cela, c’est qu’il a imité avant tout des modèles venus d’en haut et qui lui préexistent depuis longtemps : ceux de ses gurus de l’Inde, maîtres pleinement éveillés, qui officient encore notamment aux USA avec des méthodes que les américains ne réprouvent guère. Et qui sont aussi celles de tous les sages qui se sont érigés en maîtres, ainsi que j’ai pu moi-même le vérifier. La question se pose avec d’autant plus d’acuité que si vos amis et vous-même aviez un jour la possibilité de diriger des centres ou des associations regroupant des centaines de personnes ou plus encore, comment agiriez-vous et quelles seraient vos références en ce domaine? Parviendriez-vous à vous défendre contre la tentation autoritaire et de quelles façons? Tant que l’on a pas été soi-même confronté à ce type de situation, la prudence et la modestie, cher Jean-Marc, sont de rigueur…
Je profite de cet échange pour souligner combien les spiritualités n’impliquent aucun mode de vie démocratique qu’elles n’ont d’ailleurs jamais proposé, ni ne se sont appuyées sur des modes de diffusion ou d’organisation sociale et politique de type égalitaire ou démocratique.
Elles s’inscrivent au contraire depuis toujours dans les modes de gouvernement autoritaire et monarchique qu’elles imitent plus ou moins bien, quand elles n’en deviennent pas la caricature. Ce ne sont pas ces sagesses ou ces spiritualités qui nous ont historiquement apporté la vie démocratique et l’idée d’égalité entre les hommes, mais c’est d’abord la Grèce antique qui s’est détachée violemment des modes de vie tyrannique qui l’entouraient, suivi en cela par la Rome républicaine, puis certaines communautés chrétiennes, mais qui se sont très vite hiérarchisées, preuve que dans la vie spirituelle, l’égalité politique ne saurait prévaloir ni être un gage de sainteté spirituelle.
Ni les yogis, ni les sages du Vedanta, ni les maîtres zen, ni les Abbés des Sangha du therâvâda, ni les lamas tibétains, ni même les moines qui vivent dans des monastères gouvernés par des Pères et des Abbés – figures d’autorité indiscutables -, n’ont apporté quoi que ce soit en ce domaine. Et ceux qui ont diffusé des idées d’égalité et de vie démocratique ne les ont pas inventées, mais ils les ont reprises et imitées des pays qui les avaient érigées en modèles ou en idéaux, comme les pays occidentaux. Ne vous trompez donc pas cher Jean-Marc, la vision du Soi de D. Harding, comme toutes les autres, n’implique aucun changement de régime politique ou de mode de vie sociale qui serait plus juste et plus droit. Et ceux ou celles qui, dans leur spiritualité, ont adopté des façons d’être autoritaire ou tyrannique ne dérogent pas aux modèles de sagesse qui ont prévalu depuis l’Antiquité. Tout au contraire. En ce sens, l’utopie ou l’eu-topie, comme vous l’écrivez pour tenter de vous en différencier, qui était le rêve de personnes comme AC peut très bien s’accompagner d’un mode de vie commune qui ne laisse aucune place à un droit que toutes les sagesses et les spiritualités n’ont cessé d’ignorer superbement… Bruno
Bonjour Bruno,
Désolé pour ce long silence, mais en ce moment je « cours » beaucoup de tous cotés …
Votre commentaire recèle bien des questions et, une fois de plus, étale sa méconnaissance complète de la Vision du Soi selon Douglas Harding.
Ce dernier est certes né dans une « secte » – au sens de Max Weber et pas de la législation française – mais il en est sorti, et son apostasie consciente a sans doute constitué l’acte de naissance de la Vision du Soi/Vision Sans Tête. Cf. Le Procès … – Postscriptum autobiographique. Par la suite il n’aura de cesse de refuser toute forme d’organisation et de la déconseiller également à ceux qui l’aidaient à partager son « message ». Il n’y a donc pas de « centre » de diffusion de la Vision, pas de structure administrative, pas de réclame, pas de mode guru/disciples qui pose tant de difficultés de compréhension dans notre occident déboussolé. Juste une « Communauté ».
Pour ma part je ne cesse de répéter – rabâcher dirons certains – « essayez, vérifiez ! », sans plus. Vous conviendrez qu’il y a des modes de prosélytisme beaucoup plus intrusifs. Mais comme disait l’autre, « la moisson est abondante, mais les ouvriers peu nombreux ». C’est comme çà, je n’en fais pas une maladie.
L’essentiel, l’expérience de « Vision » – une expérience permettant de réaliser que « Je Suis » espace d’accueil illimité & inconditionnel de toutes les expériences et par nature en-deça de toutes – est partagé rapidement, concrètement, simplement. Ensuite … ? Eh bien le « mode d’emploi » est assez simple : « Démerdez-vous ! »
La Vision du Soi s’adresse à des adultes qui font preuve de maturité, pas à des consommateurs de « chaleurs » collectives plus ou moins exotiques.
Il ne me semble pas être « injustement virulent et véhément envers AC ». Le billet « A Ciel Ouvert – Quelle misère … ! » explique ma position. A. C. triche ; je le constate, je l’écris, je me désole que tant de personnes le confortent dans cette imposture. Point. Vous savez aussi bien de moi à quel point il trompe ceux qui lui font confiance et prolonge leur souffrance …
Jean Bouchard d’Orval a écrit un beau texte : « La vérité n’est pas démocratique ». Mais lui non plus ne parlait pas d’organisation politique et sociale.
Et ne me faites pas rire avec la prétendue « démocratie » occidentale … C’est une arme de guerre au service de notre avidité sans frein, sans fin. Malheureusement …
Vous connaissez sans doute ce bon mot de Gandhi à qui un journaliste anglais avait demandé ce qu’il pensait de la civilisation occidentale : « ce serait bien! ».
Bonne journée
Merci à vous pour ces précisions.
Cordialement.
Bruno