« Ô pin solitaire,
Ô mon frère ! »
Ce vers m’est immédiatement revenu en mémoire depuis notre rencontre, l’automne dernier, presque au sommet du Colombier d’Aillon, superbe « petit » sommet du massif des Bauges.
Mais il m’aura fallu pas mal de temps pour en retrouver l’origine, cherchant d’abord du côté de Maître Dogen, d’autres sages & poètes du ch’an et du zen ensuite …
En feuilletant, un peu par hasard …, « Le Temps, ce grand sculpteur », ce beau recueil d’essais¹ de Marguerite Yourcenar paru aux Éditions Gallimard, je suis finalement parvenu à retrouver une référence … qui a au fond si peu d’importance !
L’essentiel c’est l’intensité de l’expérience, la joie profonde issue de la fraternité² avec l’ensemble du vivant³. Intensité, intimité, joie que la Vision du Soi selon Douglas Harding rendent si aisées, si naturelles, si évidentes …
Et bien sûr pas uniquement dans des circonstances un peu exceptionnelles comme ici, non, en permanence dès que l’œil de l’attention est ouvert.
Mais comme d’habitude n’en croyez pas un traître mot, essayez et vérifiez lors d’un atelier !
Cordialement
¹ – La référence se trouve dans le sixième essai, « La noblesse de l’échec », qui commente et évoque le livre d’Ivan Morris portant ce titre. Ce parcours dans l’histoire violente du Japon, des origines à nos jours, est assez dérangeant …
Ces autres vers de Saigo Takamori, dont l’épopée a servi de base historique au film « Le Dernier Samouraï », restent, malheureusement, tout à fait d’actualité :
« Je suis indifférent au froid de l’hiver,
Ce sont les cœurs glacés des hommes qui me font peur. … »
² – Notion absolument centrale et entendue avec l’exigence que confère Marie Balmary à ce « devoir de fraternité » dans son ouvrage « Abel ou la traversée de l’Eden ».
³ – Non seulement les arbres sont vivants, mais ils nous permettent de vivre … de bien des façons.
Je me permets de vous conseiller aussi la lecture de la remarquable « Mythologie des arbres » de Jacques Brosse (Petite Bibliothèque Payot n° 161).