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Nature humaine … trop humaine ?

Je viens de recevoir la Lettre de Nature Humaine n° 15, téléchargeable gratuitement sur le site de l’association homonyme.

NatureHumaineGlobalement ce site propose une démarche et des ressources de qualité pour tous ceux qui se sentent concernés par la crise écologique (… ah bon, il y aurait une crise écologique … et on ne m’aurait pas prévenu … ?), et par la transition vers une civilisation respectueuse de la nature.

Pardonnez cette tautologie, mais, à regarder de près, assez peu de personnes considèrent qu’une civilisation qui ne respecte pas la nature ne mérite tout simplement pas d’être considérée comme une civilisation. Une civilisation qui ne respecte pas la nature affiche clairement qu’elle ne respecte pas l’être humain. Ce n’est qu’un « machin » (aurait pu dire le général … !), radicalement inhumain à long terme (enfin, pas si long que cela …)

Voyons donc comment Nature Humaine se présente dans l’onglet « Qui sommes-nous ? » :

« Est-il possible de sortir de la crise écologique et humaine actuelle avec le même cerveau et les mêmes conditionnements et fonctionnements que ceux qui nous ont conduit à y entrer ?¹

En général, pour changer, nous mettons l’accent sur la technique et les savoirs faire. Mais changer vraiment, de manière pérenne et à la hauteur des enjeux est un processus long et complexe² qui touche avant tout aux profondeurs de l’humain, surtout lorsque le changement concerne nos fondements sociaux et culturels³, comme la question écologique et humaine nous y invite désormais.

Notre relation au monde et à la vie, les émotions qui nous habitent, notre lien aux autres et à nous-mêmes ainsi qu’à la nature, notre perception du temps, notre manière d’être en relation, ont tous une influence fondamentale sur nos choix et sur notre capacité à changer nos comportements à l’origine des dégradations environnementales et humaines.

Car le facteur humain, notre nature humaine, c’est à dire toutes les dynamiques socio-psycho-culturelles et éducatives à l’œuvre en chacun de nous, est bien la cause profonde et originelle de toute crise. Mais aussi sa seule et unique solution.

Nature Humaine a donc pour objectif d’explorer, par la recherche, l’accompagnement et la formation, les dynamiques humaines et les représentations du monde qui freinent ou au contraire contribuent à lever les freins au changement. »

 

Je redis très sincèrement que cette approche me semble tout à fait intéressante et indispensable, mais je crains également qu’elle risque fort d’être très insuffisante.

Seul un déconditionnement beaucoup plus radical, un véritable changement de système d’exploitation (pour filer la métaphore informatique), ou, osons le dire encore plus franchement, une renaissance, nous permettra de sortir de l’impasse actuelle. Ayons le courage de reconnaître le peu de progrès réalisés depuis que les premières grandes voix de l’écologie ont commencé à retentir, voici plus de soixante dix ans … (Sans même remonter à Ruskin, Tolstoï, Thoreau, Élisée Reclus, …)

Et, cela tombe bien, ce déconditionnement c’est justement ce que proposent toutes les grandes spiritualités – la philosophie éternelle – depuis … fort longtemps.

Cette philosophie éternelle n’est pas du tout une « usine à gaz » : le processus commence simplement avec la question « Qui suis-je ? », ou « Que suis-je ? », et conduit à voir assez logiquement, et dans la plus parfaite continuité des connaissances scientifiques, que cet humain isolé, cet ego coupé des autres et de la nature, ce « blockhaus à deux compartiments : vivres et munitions », en qui réside « la cause profonde et originelle de toute crise » n’est en réalité qu’une illusion, qu’une hallucination, qu’un mirage qui se dissipe dès qu’il est clairement vu  …

 

Cordialement

 

¹ – Cette question rejoint bien sûr la citation célèbre attribuée à Albert Einstein :

« On ne résout pas un problème avec les modes de pensée qui l’ont engendré. »

Et elle répond par sa structure même à la question qu’elle pose : le cerveau physique allant grosso modo demeurer identique encore quelque temps, la solution se trouve du coté de sa programmation, de ses conditionnements.

Seul l’Esprit permet de prendre le recul suffisant pour dé-conditionner le Corps & Âme, ce que les anglo-saxons appellent le « body-mind complex ». Rester prisonnier du paradigme dualiste Corps & Âme, c’est se condamner à l’impuissance. J’exagère …? Il suffit de s’informer sur l’état du monde, malheureusement.

² – « Processus long et complexe … » Cela sous-entend qu’il est indispensable d’en passer par des « experts », vous savez, « ceux qui se trompent en respectant les règles » selon la belle formule de Paul Valéry. En avons-nous encore le temps, vu la gravité de la crise systémique ? La distance de freinage sera-t-elle suffisante pour éviter le « déraillement » de tout notre système ?

Non. Voyons immédiatement et simplement, sans attendre, qu’un autre mode de relation à nous-même, aux autres et à l’univers est possible grâce à la Vision du Soi selon Douglas Harding. Et efforçons-nous ensuite de demeurer dans ce mode là, à la fois beaucoup plus satisfaisant et seul capable d’assurer notre survie à long terme.

³ – Les niveaux « sociaux et culturels » sont beaucoup trop périphériques pour fonder un changement pérenne. Nous n’avons aucun autre choix que d’aller l’enraciner beaucoup plus profondément, en deçà de l’humain, dans Cela qui le fonde.

 

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Par Jean-Marc Thiabaud

Jean-Marc Thiabaud, 65 ans, marié, deux fils, un petit-fils.
La lecture de "La philosophie éternelle" d'Aldous Huxley m'oriente précocement sur le chemin de la recherche du Soi.
Mon parcours intérieur emprunte d'abord la voie du yoga, puis celle de l'enseignement d'Arnaud Desjardins.
La rencontre de Douglas Harding en 1993 me permet d'accéder à une évidence que je souhaite désormais partager.

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