Sur ce site il est en général question de livres, de vrais livres, pas de ces « faux bouquins achetés au poids » conspués par Georges Brassens. Et jamais de ces journaux qui, globalement, nous abreuvent de banalité, de médiocrité et de mauvaises nouvelles qui font vendre¹. Ceux-là participent de la maladie du monde et l’aggravent ; ils s’apparentent à ce que Christian Bobin décrit dans « Le mal » .
Je souhaite faire aujourd’hui une exception notable pour « La Décroissance », et notamment pour son exceptionnel numéro double de juillet-août 2014. Ce dernier propose en effet un superbe dossier consacré aux « Précurseurs de la décroissance » qui, en cette période estivale où la presse glisse généralement sur la pente fatale évoquée plus haut, redresse intelligemment la barre. Qu’on en juge d’après la liste des personnes remarquables présentées² :
« On ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l’on n’admet pas tout d’abord qu’elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure. »
« Le feu vert » a été réédité chez Parangon, où se trouve aussi « Écologie et liberté ».
- Dwight Macdonald, plus complet en anglais
Big Brother is watching you
« L’autre vie de George Orwell », éditions Gallimard 2013
« Directives pour un manifeste personnaliste », 1935
« C’est donc à juste titre que l’on peut considérer la conclusion de ce manifeste (intitulée “Une cité ascétique pour que l’homme vive” …) comme la première proposition occidentale moderne d’une limitation volontaire de la croissance, anticipant largement le fameux rapport Meadows (The limits to growth) initié par le Club de Rome au début des années 1970. »
- Barry Commoner, plus complet en anglais
- Aldous Huxley, plus complet en anglais
NB : ce bon vieil Aldous est à l’origine de mon parcours atypique, et donc de ce site de partage de la Vision du Soi selon Douglas Harding.
Et, bien évidemment, ces vingt-quatre pages ne constituent qu’une présentation succincte de quelques penseurs. La liste des « penseurs vraiment critiques » et précurseurs de la décroissance s’avère beaucoup plus longue. Nicolas Berdiaev, Hannah Arendt, Rachel Carson, René Barjavel, François Partant, François de Ravignan, Gébé, … y auraient aussi toute leur place.
Divers compléments :
- « La pensée écologique. Une anthologie » – Presses Universitaires de France 2014
- La collection « Les précurseurs de la décroissance » dirigée par Serge Latouche
- Le hors-série de « L’Écologiste » à paraître fin 2014
- …
L’ensemble des propositions de tous ces auteurs est si considérable qu’il y en aura nécessairement de plus ou moins contestables, la revue La Décroissance ne le cache d’ailleurs pas du tout. Mais, la question majeure suite à un tel faisceau de convergences incitant à une réorientation totale de l’aventure humaine, à 180 degrés du « Business as usual » ou du « Après-moi le déluge »³, demeure à mon avis celle du comment faire dans un délai compatible avec l’accélération des menaces ?
Et c’est là que la Vision du Soi selon Douglas Harding est susceptible d’apporter sa contribution, majeure. En donnant à voir clairement, simplement, pratiquement, à quel point en réalité nous sommes tous déjà si immenses, illimités en réalité, et, de fait, en situation de responsabilité pleine d’amour (ou l’inverse !) de … tous et de Tout. Si vous pensiez que l’œuvre de Douglas était résolument apolitique, c’est que vous ne l’avez encore qu’insuffisamment pratiquée.
Mais ne croyez bien sûr pas un traître mot de tout cela, venez vérifier dans un atelier.
Cordialement
¹ – « Bad news is good news » en jargon « business as usual » !
² – En gras figurent celles dont il a déjà été question sur ce site.
Je m’efforcerai ultérieurement de compléter cet article par une citation représentative de celles que je connais moins.
³ – Deux expressions, une seule et même réalité.