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1 - Pratique de la Vision du Soi Fondamentaux Vision du Soi

« … l’espérance de trouver notre vrai visage. » – Christian Bobin

Quelques citations du livre de Christian Bobin, « L’épuisement », aux éditions Le temps qu’il fait, figurent dans ce précédent article.

BobinEpuisement

En voici un extrait plus long, où il est question de la recherche de notre vrai visage.

« … Les adolescents sont les personnes qui mettent le plus de choses sur les murs. Des photos et des mots. C’est que l’adolescence est un temps où on est sans visage clair. L’ancien visage princier d’enfance est fané, du moins on croit qu’il est fané et ça revient au même. Le nouveau visage, celui de l’homme ou de la femme qu’on sera, n’est pas encore disponible, et on n’est pas sûr d’en vouloir.

Alors on cherche au dehors dans les revues, dans les photos d’acteurs, de chanteurs ou de sportifs, on essaie des visages comme on essaie des vêtements, aucun ne va, tant pis, on recommence, on déchire, on découpe, on finira bien par trouver. C’est une recherche qui prend un temps fou. C’est une recherche qui connaît de longs temps de repos.

Un jour on quitte les parents, ou l’argent vient et on est adulte – c’est-à-dire on imite les adultes, ce qui fait qu’on en devient un. On ne colle plus d’affiches ni de phrases sur un mur, on accroche quelques reproductions de peintures. On croit ne plus chercher un visage, on le cherche encore sans savoir : quand on lit Shakespeare ou quand on contemple une couleur dans le ciel, c’est toujours avec l’espérance d’y trouver notre vrai visage. Quand on tombe amoureux c’est pareil, sauf que là on est au plus près de découvrir enfin la pureté de nos traits, là, sur le visage d’un autre. … »

 

Il y aurait énormément à dire sur ces quelques lignes, quasi inépuisables … Je me contenterai de ce qui suit :

  • Seul le « visage princier d’enfance », mais désormais consciemment revêtu, peut véritablement convenir à l’adulte. Tous les autres masques demeurent de grotesques impostures, qui interdisent tant la paix et la joie individuelles que l’harmonie sociale. « Nous ne ferons jamais assez confiance à cette enfance en nous. Là où les mots font défaut, elle parle. Là où nous ne savons plus, elle tranche. »
  • Chercher « au dehors » constitue bien sûr l’erreur fatale. Seul un retournement de 180° du sens de la recherche permet de trouver notre vrai visage. Il ne se trouve qu’Ici, au centre de nous-même.
  • « Imiter » les autres, c’est se perdre dans cette véritable tragédie qu’est le jeu des masques, le jeu qui consiste à prétendre que je suis pour moi-même Ici au Centre ce que je parais être pour les autres là-bas à l’extérieur. Il conduit tout droit à … l’épuisement.
  • Shakespeare … étonnant ! Bobin songeait-il à ces vers de « Mesure pour mesure » évoquant « l’essence transparente comme le cristal » de notre vrai visage … ?
  • L’échange de visages du transport amoureux … on y est effectivement au plus près de ce qui se passe dans l’expérience de Vision du Soi selon Douglas Harding intitulée le tube. Le coup de foudre, c’est l’heureux passage d’un face à face illusoire au face à espace réel, c’est voir clairement que nous échangeons simultanément, et notre apparence périphérique, et notre réalité centrale, notre vrai visage. … Fin de l’épuisement ! Libération, éveil, dépose du fardeau, …

Tschäggättä, Lötschental – Suisse

 

Le jeu du masque c’est formidable pour profiter de l’ambiance du carnaval, mais l’accès à la Vie nécessite de mettre bas les masques, tous les masques. Un atelier de Vision du Soi peut vous aider dans cette tâche qui semble a priori impossible, notamment en clarifiant bien les quatre stades d’une vie humaine vécue en plénitude … N’en croyez pas un traître mot, essayez, vérifiez !

 

Cordialement

 

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Par Jean-Marc Thiabaud

Jean-Marc Thiabaud, 65 ans, marié, deux fils, un petit-fils.
La lecture de "La philosophie éternelle" d'Aldous Huxley m'oriente précocement sur le chemin de la recherche du Soi.
Mon parcours intérieur emprunte d'abord la voie du yoga, puis celle de l'enseignement d'Arnaud Desjardins.
La rencontre de Douglas Harding en 1993 me permet d'accéder à une évidence que je souhaite désormais partager.

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