Voici un extrait de l’éditorial du n° 19 de la revue Alliance pour une Europe des Consciences¹, dans lequel Alain Chevillat² se demande, à propos de la crise financière de 2008 et de la crise écologique, annoncée depuis plus de cinquante ans par quelques précurseurs :
« Pourquoi, toujours, une telle cécité et une telle inertie ?
…
“Ils ont des yeux et ne voient pas”. Ils ne voient pas le réel derrière les apparences, ils ne voient pas au-delà du superficiel et de l’immédiateté, ils ne voient pas juste et large.
La science par laquelle on accède à une vision juste de ce qui est, du réel, du vrai, et sur laquelle on doit fonder son existence et toute structure sociétale si l’on veut que cela soit juste, fort et durable, est ce que l’on appelle couramment la spiritualité. C’est la science de la vision juste de la vie.
C’est parce que nous n’avons pas une vision juste de l’homme et de sa place dans la nature que la planète est au pillage. C’est parce que nous n’avons pas une vision juste de l’économie et de sa place dans une vie humaine que nous avons laissé croître ce cancer de la société de consommation. C’est parce que nous n’avons pas une vision juste de la nature profonde de l’être humain que nous laissons une humanité se construire sur la concurrence et l’égoïsme.
Il faut que notre art de vivre soit fondé sur une vision juste de la vie et pour cela il faut apprendre à “voir”, il faut apprendre à devenir des “voyants”.
C’est une véritable révolution qui nous attend – la seule véritablement qui en vaille la peine. Il faut promouvoir la connaissance spirituelle et nous ouvrir à la vraie vie. Il n’y a pas d’action juste sans, d’abord, une vision juste. »
« Voir le réel derrière les apparences », c’est une excellente définition du sens de l’aventure humaine en général – tout le reste n’étant, selon Paul Valéry, qu’ « … écume des choses » et, bien sûr, de la spiritualité en particulier.
C’est également l’unique objectif de la Vision du Soi selon Douglas Harding. Pour lui, comme pour de nombreux autres chercheurs, voir uniquement vers l’extérieur ce n’est même pas voir, à peine entrapercevoir de manière totalement insuffisante. En aucun cas ce n’est voir « juste et large ». Il n’y a pas le moindre « voir » sans une conscience parfaitement claire de « la nature profonde de l’être humain », quel que soit le nom qu’on lui donne ensuite.
Douglas considérait également que « La Science de la Première Personne » – selon le titre de son ouvrage publié aux éditions Dervy en mars 2003 – était une science on ne peut plus importante & urgente. La plupart des problèmes créés et endurés par la petite troisième personne, l’ego, n’ont en effet que peu de solutions à ce niveau là ; le recours au Grand, à la Première Personne, au Soi, … constitue la seule façon d’espérer les régler de manière efficace, juste et durable.³
« La concurrence et l’égoïsme » ne débouchent, très logiquement, que sur une juxtaposition de hordes nationalistes prêtes au pillage et au massacre … en aucun cas sur une humanité.
Mon projet volte & espace s’inscrit donc, parmi bien d’autres, dans la plus parfaite continuité de cette « seule révolution qui en vaille véritablement la peine ».
La méthode et les outils de Douglas Harding auront, j’en suis certain, un rôle central à jouer dans ce processus de civilisation qui, si nous souhaitons éviter le suicide collectif, s’imposera de plus en plus » … si vous regardez en-dedans comme vous regardez au-dehors, alors vous faites du dedans un dehors … » à nous tous. Leurs caractéristiques intrinsèques : simplicité, concret, transfert aisé dans tous les domaines de la vie, indépendance de tout dogme religieux ou système philosophique, convivialité, transmissibilité, … leur garantissent une présence centrale dans la construction d’une fraternité véritable, notre privilège d’êtres humains et … la condition de notre survie.
Mais, comme d’habitude, n’en croyez pas un mot. Venez donc vérifier par vous-même ! Depuis peu c’est aussi possible avec A Ciel Ouvert, page 73 de la brochure.
Cordialement
¹ – Cette revue, « … née pour soutenir tout ce qui dans la société tentait de naître, porté par des valeurs spirituelles, même s’il s’agit de ce qu’on appelle la spiritualité laïque », conçue en lien étroit avec la « Charte de l’Europe des Consciences », a malheureusement cessé de paraître.
Ses thématiques sont désormais reprises par la revue Sources – Pour une vie reliée, qui revient ainsi « … à l’esprit de l’ancien Terre du Ciel, porteur des deux aspects de la dimension spirituelle : personnel et sociétal. »
Il est néanmoins encore possible de se procurer les derniers numéros.
² – Alain Chevillat parle un peu de son parcours et de son projet ici et là.
³ – A condition de bien garder à l’esprit cette remarque essentielle de D. T. Suzuki :
» … si vous regardez en-dedans comme vous regardez au-dehors, alors vous faites du dedans un dehors … »