Je viens de passer quelques jours à skier dans ce massif extraordinaire qu’est le Jura, encore plus merveilleux que d’habitude avec les exceptionnelles conditions d’enneigement actuelles.
Avec Sylvette mon épouse, nous étions hébergés à la Chandoline, près de Lajoux, un lieu de grande qualité à recommander chaleureusement.
Juste un petit regret, un prétexte pour faire le lien avec l’objectif de mon propre site volte & espace : impossible de retrouver trace sur le site de ce gîte de la double filiation de son joli nom, alors que, sur place, il est clairement indiqué que la Chandoline s’origine :
- d’une part dans le mot doline, ces petites dépressions communes au paysages calcaires en général, et jurassiens en particulier. La douceur de ce mot m’évoque tout à la fois « l’esprit de la vallée … où réside la racine du ciel et de la terre » (Tao-tö king, 6), « l’expérience de vallée » chère à Douglas Harding, que j’essaye de transmettre dans mes ateliers, l’atmosphère du « Très-Bas » de Christian Bobin, …
- d’autre part dans le nom du village suisse Chandolin, sur les hauteurs du Val d’Anniviers, où Ella Maillart s’était installée de 1946 à sa mort en 1997.
Son site officiel vous offre de très nombreuses informations sur cette femme inclassable et extraordinaire, d’une énergie et d’une ténacité, d’une lucidité et d’un franc parler véritablement hors du commun.
J’espère qu’il vous donnera aussi l’envie de lire un de ses très attachants ouvrages. De nombreux titres sont disponibles en Petite Bibliothèque Payot.
Ella habitait là-haut (2000 m !), dans un chalet qu’elle avait appelé « Atchala », en souvenir, bien sûr, des années qu’elle avait passé à Arunatchala, auprès de son maître en « unité du monde », Ramana Maharshi.
Impossible de résumer ici ce qu’ont pu être leurs rencontres. Mais une page du site Pèlerins d’Orient et d’Occident permet d’en appréhender l’ambiance (et de faire le lien avec Henri Le Saux.)
Pour aller plus loin, parce que comme le disait le Maharshi :
« L’éveil est aussi évident qu’une groseille dans le creux de la main »,
je vous conseille, en respectant de préférence cet ordre là, un atelier de vision du Soi suivi de la lecture :
- soit des « Talks »
- soit de « L’enseignement de Ramana Maharshi » (Albin Michel, édition 2005)
Après la 2° guerre mondiale, Ella ne résista guère à l’appel du voyage, et j’espère que parmi tous ceux qui ont bénéficié de son accompagnement, quelques-uns n’auront pas négligé ce conseil essentiel, dans le droit fil de l’enseignement du Maharshi :
« Posez-vous inlassablement la question « Qui suis-je » ? Et, par ce rappel constant, vous saurez que vous êtes la lumière de la perception. »
Je suis persuadé que cette magnifique citation, ainsi que les portraits d’Ella et de Ramana, auraient toute leur place dans le coin salon de la Chandoline. Les randonneurs fatigués qui récupèrent au coin du poêle, encore habités par la lumière et l’immensité des Hautes Combes, basculeraient ainsi tout naturellement dans le « Qui suis-je ? ». Qu’est-il possible de leur souhaiter de mieux ?
Les ateliers de Vision du Soi selon Douglas Harding n’ont pas d’autre objectif que d’accompagner dans les meilleures conditions tous ceux qui sont tentés par ce seul vrai voyage.
Cordialement