Il était temps que cette parodie de justice prenne fin, mais sa conclusion me rend infiniment triste : Fazil Say a été condamné à dix mois de prison avec sursis pour « avoir publiquement dénigré les valeurs religieuses d’une partie de la population », blasphème donc. Il est ainsi condamné au silence sur ce sujet pendant cinq ans … et désigné comme bouc émissaire à tous les fanatiques.
« Je suis très triste de cette décision de justice rendue au nom de mon pays. C’est une déception pour moi du point de vue de la liberté d’expression », a-t-il déclaré. « Davantage que pour ma personne, cette condamnation, alors que je n’ai commis aucun crime, est inquiétante pour la liberté de convictions et d’expression en Turquie ».
Je reste pour ma part confiant dans la capacité de résilience de cet artiste exceptionnel. La véritable Turquie, celle de la liberté, de la poésie, de la création, de Rûmî, … et j’ajoute celle de cette quintessence de l’Islam qu’est le soufisme, Fazil Say la porte en lui, où qu’il soit, où qu’il décidera de s’établir.
Continuons de le soutenir en l’écoutant. Je continuerai pour ma part à l’associer aux quelques articles sur le « Procès de l’homme qui disait qu’il était Dieu » qu’il me reste à mettre en ligne. Livre majeur de Douglas Harding, malheureusement tout à fait en phase avec l’actualité.
Cordialement