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Atma darshan la fin d’une croyance (extraits) – Alain Bayod – Revue VST n°5/06-99

« Dans le monde de la spiritualité […] les croyances ont la vie dure et s’il en est une qui n’est jamais remise en cause, c’est bien celle selon laquelle la vision de l’Ultime, de la Conscience, du Soi, de Dieu (utilisez votre expression favorite et ne bloquez pas sur celles qui vous dérangent !) est une expérience ultra rarissime, réservée à quelque génie mystique extraterrestre.

L’expression atma darshan utilisée en Inde représente pour beaucoup de chercheurs un eldorado spirituel inaccessible. Bien plus, vous trouverez des personnes sincères et déterminées dans leur pratique, pour penser que le seul fait de prétendre accéder à atma darshan, la vision du Soi, est le signe évident d’un manque de maturité, de réalisme, d’un signe de mégalomanie et dans le meilleur des cas d’un gentille rêverie orientale.

Une fois de plus […] grâce à la ténacité et à l’habileté didactique de Douglas nous pouvons facilement réaliser que ce qui est le plus évident devient le moins évident parce que personne ne le voit. Comme disait Gandhi, c’est l’erreur qui devient vérité parce qu’elle se propage à l’infini.

Ce que nous découvrons lorsque nous daignons regarder en direction de ce qui regarde en nous, ce que nous voyons lorsque nous osons retourner notre attention sur elle même, ou pour citer un maître Zen, ce que nous réalisons lorsque « nous regardons en arrière sans nous retourner » c’est tout simplement une absence, un vide, une vacuité (je sais, c’est pareil que « vide », mais çà fait moins peur !).

Pas de panique, vous réalisez en même temps, que cette absence est présence, que ce vide est plein, que cette vacuité est accueil, que ce « no thing land » contient le monde, MAIS il n’en reste pas moins que cette Conscience qui Voit et que je suis vraiment, vraiment, vraiment, vraiment, n’est pas quelque chose. Parlons simple, c’est l’absence de quelque chose.
Et nous en arrivons au cœur du propos de ce court article. Qu’est ce qui est difficile ? Voir une chose, ou voir une absence de chose.

Comme toujours vous êtes la seule autorité en la matière, et vous devez avoir recours à une expérience.

Regardez attentivement cette page ou plus exactement regardez les caractères qui sont sur cette page. Essayez de tout mémoriser, les caractères, leur police, leur format, etc … Vous découvrez très vite que c’est mission impossible, tout simplement parce que c’est très compliqué.

Maintenant regardez entre deux paragraphes l’absence de caractère, essayez d’enregistrer tout ce qui concerne cette absence de caractère,  police, format, disposition, etc … La tâche est cette fois d’une absolue facilité n’est ce pas, parce que seule l’absence est simple, est immédiatement évidente. Vous trouverez à l’infini des exemples de la difficulté, pour ne pas dire l’impossibilité de voir une chose et à contrario de la totale facilité à réaliser l’absence de chose.

Doigt dans les 2 sensJPG

Alors, cessons de chérir cette croyance qui nous maintient dans une mentalité de chercheur. Grand Dieu, acceptons notre statut de trouveur, sans souci d’inflation pour notre cher ego ; nous ne pourrons en tirer aucune gloire, c’est bien trop simple.

Bonne pratique. »

Alain Bayod

Cordialement

 

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Par Jean-Marc Thiabaud

Jean-Marc Thiabaud, 65 ans, marié, deux fils, un petit-fils.
La lecture de "La philosophie éternelle" d'Aldous Huxley m'oriente précocement sur le chemin de la recherche du Soi.
Mon parcours intérieur emprunte d'abord la voie du yoga, puis celle de l'enseignement d'Arnaud Desjardins.
La rencontre de Douglas Harding en 1993 me permet d'accéder à une évidence que je souhaite désormais partager.

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