« Un homme s’adresse à son rabbin :
– « Rebe, je suis malheureux, je veux mourir ! »
La réponse du rabbin :
– « La mort n’est pas une solution. »
– « Parce que cette vie de misère qui est la mienne est une solution ? », réplique l’homme.
– « Non, ce n’est pas non plus une solution. »
– « Alors quelle est la solution ? »
– « Quelqu’un t’a-t-il dit qu’il y avait une solution ? »
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Ce witz provoque invariablement le rire. Un rabbin sûr, voire fier… de son ignorance, de son incapacité de remplir son rôle, c’est-à-dire d’apporter de l’aide à celui qui en a besoin, de son nihilisme, de son désespoir …
Maintenant si je reprends ce witz en transformant la question finale du rabbin en affirmation – si à la question « Alors quelle est la solution ? » la réponse est « Il n’y a pas de solution » -, il n’y a plus de witz. On ne rit plus, il n’y a plus aucune trace d’humour, au contraire, nous sommes dans l’épaisseur tragique de la vie, sans aucun gain de plaisir. Tant qu’il y a une question, la discussion, la vie peut se poursuivre. L’absence de question met fin à tout, l’absence de question sur la vie signifie la mort. Tout ce que nous pouvons espérer, c’est une nouvelle question du fidèle malheureux, exigeant une nouvelle réponse, et ainsi de suite. »
« Quelques aspects de l’humour juif »
Cordialement
NB : je trouve cette blague particulièrement bienvenue en ces temps difficiles de pandémie du Covid-19.
Elle a émergé du wouèbe alors que je recherchais la référence d’une autre pour un billet encore à venir. Mystère de la synchronicité, il sera question de psychanalyse dans ce billet et le texte d’Adam Biro inclut une référence à un ouvrage de Sigmund Freud : « Der Witz und seine Beziehung zum Unbewußten », 1905 ; « Le Mot d’esprit et sa relation à l’inconscient », Gallimard, collection Connaissance de l’inconscient 1988 ; collection Folio essais 1992.
Alors quelle « solution » pour continuer à vivre, à poser des questions, tenter de répondre par d’autres questions et, si possible, sortir de « cette vie de misère » ? Pourquoi ne pas essayer la Vision du Soi selon Douglas Harding ?
Cette « entrée principale » est peut-être « le seul espoir », qui sait ?