« Leur aggiornamento devait être une mise à jour, ce n’aura été qu’une mise au goût du jour, pas même, un ajournement, un simple ravalement de façade, conforme à la tendance actuelle qui s’imagine qu’il suffit de changer les mots pour changer les choses. »
« Le bonheur-du-jour »
Mercredi 9 mai
Cordialement
Ce terme d’aggiornamento fait bien sûr référence au concile Vatican II (1962-1965). Mais il peut s’adapter à bien des prétendus changements, dont le monde politique en général et celui de la France en particulier sont coutumiers.
Notre Président actuel semble particulièrement concerné par cette « tendance actuelle qui s’imagine qu’il suffit de changer les mots pour changer les choses ». Existe-t-il faute plus rédhibitoire & plus dangereuse en matière de gouvernement confronté à une crise systémique ? Un courtisan bien inspiré (ça n’existe peut-être pas …) devrait lui souffler cette citation de Gandhi :
« L’exemple n’est pas le meilleur moyen de convaincre : c’est le seul. »
La célèbre remarque de Tancredi Falconeri au prince Fabrizio Corbera de Salina dans « Le guépard » reste malheureusement trop d’actualité dans ses discours (et bien d’autres) :
« Si nous voulons que tout [« les choses »] reste tel que c’est, il faut que tout [« les mots »] change. »
La spiritualité en général, et le zen et la Vision du Soi selon Douglas Harding en particulier, refusent de donner priorité aux mots. Ils peuvent en engendrer d’innombrables dans un second temps, mais l’expérience – d’être espace d’accueil illimité & inconditionnel, « contenant ultime », … – prime. N’en croyez pas un traître mot, vérifiez !