« Comme tant d’autres choses, notre sexualité se développe en trois temps. Il y a d’abord celle de l’animal et du jeune enfant, aussi naturelle et décente que leur façon de boire et de manger.

Jean-Louis Coullo’ch & Marina Hands
Ensuite, celle de l’être humain adulte, affectée et indécente dans la mesure où elle est ce que D. H. Lawrence appelait « sexe dans la tête », et que j’appelle sexe excentrique ou « se regarder en train de faire l’amour ». La sexualité authentique de la Première Personne qui est sur le lit est alors abîmée par la fausse sexualité de la troisième personne qui regarde par le trou de la serrure de la chambre à coucher, celle qui n’a jamais ressenti le moindre frisson de désir.
Enfin, la sexualité du véritable adulte, de l’être Éveillé qui ne vit plus à coté de lui-même. Cessant d’être son propre voyeur, il reconquiert son innocence et sa spontanéité perdues, à un plus haut niveau. En perdant sa tête il a perdu le sexe-dans-la-tête et découvert la véritable sexualité dans les lombes.
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La spiritualité orientale insiste sur le fait que seul Dieu voit, entend et est conscient, ce qui veut dire forcément que seul Dieu prend plaisir à faire l’amour.
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Comment pourriez-vous vraiment faire l’amour sinon en tant que l’Unique qui seul fait l’Amour et est Amour ?
NB : la signification des sculptures « érotiques » hindoues est généralement assez mal comprise. Un texte de Jean Bouchard d’Orval : « La gloire de Kama », permet d’y voir un peu plus clair. A condition d’aller tranquillement au bout des neuf pages, voire d’y revenir si nécessaire vu sa densité. Ce texte n’est malheureusement pas daté ; j’ignore si l’auteur maintiendrait aujourd’hui l’expression « … aliénant héritage judéo-chrétien par rapport à l’extase amoureuse … » ?
La musique adaptée à un tel sujet ? Du Mozart à coup sûr, avec un pianiste enjoué …
Cordialement