Les lecteurs de volte-espace connaissent désormais ma passion, déraisonnable (!), pour l’œuvre de Marie Balmary. Et je suis donc heureux d’établir aujourd’hui un lien vers cette conférence donnée dans le cadre de la Fondation Ostad Elahi.

Marie Balmary n’est pas au premier abord une excellente conférencière ; il faut faire preuve de patience et d’attention pour la suivre dans son pas-à-pas clinique. Mais en récompense vous aurez accès à une pensée vraiment originale, iconoclaste, précise, solide, non dénuée d’humour, et surtout : utile.
Sommes-nous avec cette conférence très loin de la Vision du Soi selon Douglas Harding ? Je ne crois pas.
Quand elle évoque en début d’intervention cette manière « d’impliquer la relation avec autrui dans la lecture de textes », cette façon de travailler « sans maître, entre égaux, je fais pour ma part immédiatement le lien avec un atelier de Vision du Soi. Une très large part de l’efficacité des expériences provient de ce partage de la Vision entre égaux, dans une écoute simple, concrète, aimante. La raison instrumentale seule ne peut en effet pas conduire à cette alliance en Première Personne, à ce « nous intelligent » dont elle parle.
Quand elle propose d’ « accepter l’inutilité provisoire de la raison », je fais pour ma part immédiatement le lien avec ce pari fou de la Vision d’accéder directement, subitement, à Cela, au Royaume, à la Claire Lumière du Vide, au Rien & Tout. Les expériences ne marchent pas lorsque ceux qui les pratiquent restent des adultes « raisonnables », qui jugent, comparent, évaluent, se souviennent ou se projettent, … Pour les pratiquer dans l’évidence de l’instant présent, une seule solution : redevenir comme un petit enfant, pas « raisonnable » du tout ! Si le « vieillard » raisonnable ne demande pas à « l’enfant de sept jours de lui enseigner le lieu de la Vie », il ne vivra pas. Thomas est formel !
Quand elle précise que les passages hautement paradoxaux, voire inacceptables, des textes « sacrés » nous demandent de « changer de façon de lire et de devenir Esprit », comment ne pas faire le parallèle, voire aller plus loin, avec ce changement de façon de voir que la Vision du Soi rend accessible et assez aisément transférable dans la vie quotidienne ?
Je suis pour ma part persuadé que la Vision du Soi selon Douglas Harding constitue une excellente manière de « passer par le dé-raisonné sans devenir fou » pour oser descendre dans le « puits » évoqué par l’évangile de Thomas. Mais, une fois de plus, n’en croyez surtout pas un traître mot, venez plutôt vérifier dans un atelier.
Last but not least … : quand Marie Balmary déclare : « Le non-savoir est en lui-même une attitude spirituelle. », nous sommes là au plus près de la Vision du Soi. Si l’efficacité de cette méthode de retour en ce Centre que, en réalité, nous n’avons jamais quitté, pas plus Douglas que tous ceux qui poursuivent son travail n’ont jamais prétendu détenir le moindre savoir sur lui. Ce Rien & Tout, ce … ? …, cet évident mystère demeure avant tout un mystère.
Ceci dit, si vous préférez en rester au « raisonnable » pour avancer sur un chemin spirituel, je peux sans grand risque vous prédire que vous en aurez pour des millions de … vies. C’est parti pour le remake de « Un jour sans fin » : l’hiver sera froid, long, interminable … n’oubliez pas vos bottes les amis !
Cordialement